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»le Beuf, que la première de ces traditions a pu donner naiffance à la fe» conde. La paffion de la Princeffe pour le bain fit naturellement imaginer de » la comparer aux animaux terreftres qui paffent leur vie dans l'eau ; bientôt on ajoûta qu'elle en avoit les pieds."

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M. Secouffe, chargé par ordre du

Roi de travailler au Recueil des Ordonnances de nos Souverains, ne pouvoit manquer de rechercher avec empreffement un livre Latin dont le titre annonce un Effai de Légiflation du Roi Henri II. Après une lecture attentive de ce livre fingulier & très-rare, M. Secouffe a été fort étonné de reconnoître que ce n'eft que l'ouvrage bizarre d'un particulier fans caractère & fans autorité, qui entreprend de faire des loix fous le nom de fon Souverain. Cependant plufieurs écrivains y ont été trompés ; & M. Brillon, Avocat au Parlement de Paris, a fondu dans fon Dictionnaire des Arrêts, comme des pièces férieufes & authentiques, toutes celles qui composent cette production fingulière. Pour couper racine à une erreur qui pourroit avoir des inconvéniens, M. Secouffe a

présenté à l'Académie une Notice où il fait connoître & l'auteur & le livre. L'auteur eft Raoul Spifame, Avocat au Parlement de Paris, fils de Jean Spifame, Seigneur de Paffy, & frère de ce Jacques Spifame,Evêque de Nevers, trop connu par fon apoftafie & par le dernier fupplice qu'il fubit à Genève. Comme Raoul étoit en procès avec fes freres, il les déchira par-tout, & forgea contre eux des arrêts infâmans. Il n'épargna pas fa propre fille qu'il deshonora par un arrêt fuppofé. Le Roi, dans d'autres arrêts, le comble de louanges & de faveurs; il l'adopte pour fon fils. Spifame avoit eu une aliénation d'efprit qui donna lieu à une fentence d'interdiction prononcée contre lui. Pour s'en venger, il fabriqua de fauffes LettresPatentes par lefquelles les Juges font punis rigoureufement pour les jugemens iniques rendus contre un homme de fon mérite. Il eft ordonné que les Lieutenans Criminels & Particuliers feront arrêtés prifonniers; que le Lieutenant-Civil fera ajourné perfonnellement, pour leur être fait leur procès criminel & extraordinaire, &c, &c. Ce qu'il y a de fingulier, Monfieur,

c'est que dans cette manufacture d'ar rêts imaginaires, établie dans fon cabinet, il y en a plufieurs qui ont été exécutés dans la fuite. Un d'entr'eux porte qu'à l'avenir l'année commencera au premier de Janvier, ce qui fut reglé par l'ordonnance donnée à Paris l'an 1563. Dans plufieurs autres arrêts Spifame propofa différens projets pour la fureté, la propreté & la décoration de la Capitale du Royaume; il ordonna qu'il feroit fait une porte fur le Quai des Bernardins, & que vers cet endroit il feroit conftruit un nouveau port; c'eft dans cette pofition qu'ont été bâtis la Porte Saint Bernard & le Pont de la Tournelle. Il fait valoir les puiffans motifs qui doivent engager à décorer du titre d'Archevêché l'Eglife Cathédrale de Paris. Cette prééminence lui a été accordée foixante ans après la mort de Spifame. Il fongea auffi à enrichir la Bibliothèque du Roi; dans cette vûe il dreffa un arrêt par lequel Sa Majefté ordonne que ceux qui auront obtenu un privilège pour l'impreffion d'un livre, ne pourront le mettre en vente qu'après lui en avoir préfenté un exemplaire pour être mis en fa Bibliothèque; ce qui a

'été exécuté en 1617. Il y a plufieurs autres réglemens ou établiffemens utiles à l'Etat & à la Société que Spifame a, pour ainfi dire, annoncés dans fon Recueil. Il eft mort à Melun l'an 1563.

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M. Bertin, Tréforier Général des Parties Cafuelles, a fait une differta tion où il entreprend de prouver que vénalité des charges en France, introduite par Louis XII & François I, eft préférable à la non-vénalité. Cette propofition, au premier coup d'œil, a l'air d'un paradoxe. Mais l'auteur, par les raifons qu'il apporte, lui donne le caractère de la vérité la plus convaincante. Il parcourt, en homme très-inftruit de notre Hiftoire, les trois races de nos Rois, & détaille d'une manière frappante les inconvéniens qui réfultoient de la non-vénalité des charges. Il cite des exemples auxquels il n'y a rien à répliquer, & qui démontrent l'énormité de ces abus. Il nous préfente enfuite, fous un point de vûe non moins fenfible, les avantages que nous recueillons de la vénalité. Son fentiment d'ail leurs eft appuyé de l'autorité du Cardinal de Richelieu, c'est-à-dire du plus grand politique qui ait paru en France,

de l'homme qui entendoit le mieux les véritables intérêts d'un Etat & les refforts les plus folides & les plus fûrs d'une bonne adminiftration. Il fe déclare ouvertement pour la vénalité des charges dans fon Teftament Politique.

Il y a un Mémoire de M. Tercier, l'un des premiers Commis aux Affaires Etrangères, fur l'époque & les circonf tances de la découverte du Caffé, débitées par les Orientaux. On y apprend qu'on n'a commencé à connoître le Caffé en Europe, & à établir des maisons de Caffé à Conftantinople, qu'en l'année 1554. «Alors un Syrien venant de Da» mas ouvrit un Caffé fous la Fortereffe » de Karbi. La plupart des Docteurs, » des Gens de Loi, des Beaux- Efprits, » des Nouvellistes, des Dervischs s'af» fembloient dans cette maifon pour y paffer le temps & s'amufer; & cha» cun, en fortant, payoit felon fon pouvoir. Cette nouveauté fe répandit bientôt au point qu'on nomma la mai. » fon de ce Syrien le lieu d'affemblée » des Sçavans, & que les principaux du "pays, les Officiers, les Grands, & » ceux qui font dans les plus hautes dignités, alloient au Caffé. »

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