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part des Anglois; c'eft un reproche vague qui ne mérite pas qu'on s'y arrête. Il eft encore faux que les Commiffaires du Roi ayent prétendu, comme l'affûrent ceux de la Grande-Bretagne, que l'on ne devoit fe fervir d'autres preuves dans la conteftation actuelle, que de celles qui font tirées des articles XII & XIII du Traité d'Utrecht. Loin de les exclure, ces autres preuves, vous fçavez, Monfieur, avec quel avantage les Commiffaires François les ont employées contre leurs adverfaires. Il eft vrai que ces derniers s'étant jettés dans des difcuffions qui ne faifoient qu'embrouiller la matière, & qui étoient hors du fujer, les Commiffaires du Roi les ont ramenés au point fixe qu'ils fembloient perdre de vne à chaque instant.

Les autorités dont fe font fervis les Commiflaires du Roi, font les anciennes Cartes de l'Acadie, le témoignage des Hiftoriens, & les noms divers qui ont été donnés aux différentes parties de ce pays. Les Commiffaires Anglois examinent dans leur ordre toutes ces preuves; & ils prétendent 1°. que les Commiflaires du Roi ont donné aux Cartes géographiques un plus grand crédit

qu'elles ne méritent. Mais n'ont ils pas au contraire déclaré en termes exprès & formels que leur autorité ne doit pas être décifive, & que ce n'eft point par des Cartes qu'on prétend fixer les limites de l'Acadie? 29. Les Anglois tournent à leur avantage le témoignage même de nos hiftoriens; c'eft-à-dire,que, par une logique fingulière, ils tirent des conféquences favorables à leurs prétentions des mêmes principes dont on s'étoit fervi pour renverfer leur fyftême. Mais, malgré les replis & les détours de leurs objections fophiftiques, les réponses des Commiffaires François ont porté fur cette matière le jour le plus éclatant. 3°. Cette même lumière fe répand fur l'article fuivant, & diffipe les ténè bres dont les Anglois fe font efforcés de le couvrir. Je ne dis rien des répétitions fréquentes, des imputations fauffes, des citations infidelles dont les Commiffaires de cette nation ont rempli cet endroit de leur Mémoire. Vous me fçauriez mauvais gré de les fuivre dans ce labyrinthe bâti par la fraude & par la chicane. Vous trouverez d'ailleurs la folution à toutes ces frivoles difficultés dans le premier Mémoire des

& que

Commiffaires du Roi qui fembloient les avoir prévues & réfutées d'avance. Ils n'ont pû fe difpenfer dans leur Réponse de fuivre la marche de leurs adverfaires, &, comme ce font de leur part des redites continuelles, c'eft auffi du côté des Commiffaires François une répétition de ce qui fe trouve dans plufieurs de leurs Mémoires. Cette répétition étoit néceffaire pour faire voir que toutes les allégations des Commisfaires Anglois n'ont aucun trait à la queftion, ou qu'elles font mal fondées, fouvent elles font contraires les unes aux autres. Tout leur fyftêine roule fur deux pivots infoutenables; l'un de prétendre faire dire aux Traités ce qu'ils n'ont jamais dit; l'autre de confondre perpétuellement les limites anciennes de l'Acadie propre avec les différentes: limites du gouvernement de l'Acadie dans des temps différens. Il réfulte de la réfutation des preuves alléguées pour le foutien de ce fyftême, qu'il eft plus aifé d'embrouiller la matière par des infidélités, des fubtilités, des fophifmes & des raisonnemens perdus, que de donner de la vraisemblance à l'étendue immenfe que les ennemis de la paix fe

M.y.

font avifés d'attribuer depuis peu à l'A cadie.

La Replique des Commiffaires de Sa Majefté Britannique a été remise en Anglois entre les mains des Commiffaires nommés par la Cour de France. Jufqu'à cette époque, les Commiffaires. Anglois n'avoient point fait de difficulté de remettre leurs Mémoires en François ; & l'on devoit d'autant moins s'attendre à aucune innovation à cet égard, que c'est l'usage ordinaire des deux Cours de traiter en François, & que c'eft dans cette langue que la Cour de Londres traite avec celle d'Allemagne. Le defir que les Anglois ont témoigné plufieurs fois de voir finir les conférences avant que l'inftruction des matières déférées aux Commiffaires fût terminée, pourroit faire foupçonner que cette difficulté n'a été élevée que dans l'intention de les rompre. La répugnance que la Cour de Londres a conftamment marquée pour la publicité des Mémoires refpectifs, pourroit confirmer ces foupçons. Mais, afin de ne pas rompre la négociation pour une fimple affaire de procédé, les Commiflaires François, après une affez longue fufpenfion des

conférences que cette difficulté avoit occafionnée, reçurent le Mémoire écrit en Anglois. Il fut convenu qu'ils le feroient traduire en François, & que la - traduction en feroit vérifiée & reconnue par les Commiffaires de Sa Majefté Britannique. C'eft avant qu'elle ait pû l'être que les hoftilités, commifes par les navires de guerre Anglois contre les vaiffeaux du Roi, ont donné lieu à la rupture des conférences & au rappel des Commiffaires. Dans ces circonftances on a penfé qu'il convenoit d'imprimer l'original Anglois du Mémoire des Com miffaires de Sa Majefté Britannique en même temps qu'on en préfenteroit la traduction, afin que, fi, nonobftant tous les foins qu'on peut avoir apportés pour en avoir une traduction fidèle & littérale, il s'y étoit gliffé quelque erreur, elle pûr être rectifiée & plus facilement excufée. Chaque article du Mémoire des Commiflaires Anglois eft fuivi d'obfervations qui doivent fervir à le réfuter. Cette méthode ne laille aucune difficulté fans être éclaircie, au cune objection fans être réfutée. Avec quelle jufteffe & quel difcernement les Commiffaires du Roi ne développent

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