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les queftions les plus embarraffées ? Avec quelle netteté ne préfententils pas des faits clairs par eux mêmes, mais que les Commiffaires de Sa Majefté Britannique s'efforcent d'envelopper de nuages? C'eft dans le même goût de politique que les écrivains Anglois compofent chaque jour de nouvelles brochures pour préoccuper les efprits, & tromper la nation fur l'étendue de fes droits; d'où il arrive qu'elle envifage comme des invafions & des ufurpations de la part des Puiffances étrangères les juftes précautions qu'elles prennent pour la confervation de leurs poffeffions. Auffi n'eft-ce point contre la chaleur qui fermente d'après des notions auffi abufives que l'on doit s'élever ; elle n'eft que la jufte conféquence d'un principe injufte. Mais quel compte ne doivent point à l'humanité ces écrivains, dont le zèle aveugle & partial en impofe à leurs concitoyens pour animer leurs paffions, & les précipiter inconfidérément dans les hafards de la guerre ? De quels remords, pour peu qu'ils foient fenfibles, ne font ils point aujourd'hui déchirés, en voyant leur trifte patrie accablée de toutes parts?

La Topographie de l'Univers.

M. l'Abbé Expilly, ci-devant Secré taire d'Ambaffade de Sa Majefté Sici lienne, enfuite Examinateur & Auditeur Général de l'Evêché de Sagone, écrivainfécond & laborieux, femble avoir confacré, Monfieur, fes talens & fes travaux à la connoiffance du globe que nous habitons. Son Géographe Manuel dont je vous parlois en dernier lieu, vient d'être fuivi de la Topographie de l'Univers, ouvrage confidérable dont il ne paroît encore que la première Partie du Tome I, à Paris chez Bauche, Libraire, Quai des Augustins.

Des voyages réitérés que M. l'Abbé Expilly a faits dans prefque toutes les contrées de l'Europe, & même fur les côtes d'Afrique & ailleurs, l'ont mis à portée de voir par lui-même bien des chofes ; c'eft ce qui lui a infpiré le projet qu'il exécute aujourd'hui Il expofe d'abord le tableau du globe de la terre, de fon étendue & de fa circonférence, de fa divifion phyfique & politique, de l'Europe, de fes bornes, de fa pofition, de fon étendue, de fa longitude, de fa latitude, de fes ifles, des différences qui s'y trouvent en heures & lon-i

gueur de jours, de fon climat, de fes rivières, de fes montagnes, des qualités & des productions du fol, de fes métaux & de fes minéraux, de fes animaux, de la couleur, de la figure, des mœurs & des caractères de fes habitans, des langues qu'on y parle, de fes différentes formes de Gouvernement, des Religions qu'on y profeffe, de fon commerce actif & paffif, de fes revenus, de fes forces de terre & de mer, &c. Ce

plan, comme vous voyez, Monfieur, eft très-vafte. L'auteur, en parlant des différens pais en particulier, entrera dans les mêmes détails qu'il a fuivis pour nous faire connoître l'Europe en général; le tout fera mêlé de réfléxions politiques & morales, ainfi que d'obfervations & de particularités intéreffantes. Pour vous donner, Monfieur un exemple de fa façon d'inftruire les lecteurs, je copierai ce qu'il dit de la figure des Européens. « A mes yeux les plus belles femmes de l'Europe font dans la Bifcaye Efpagnole, dans le » Comtat Venaiffin & fur-tout à Avignon, & dans la Grèce. Mais les Bif» cayennes me paroiffent mériter la pré»férence. Celles-ci font affez grandes »& très-bien faites ;'elles font d'une

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"blancheur d'albâtre; elles ont le plus beau teint du monde, des couleurs » admirables, un air de fraîcheur qui » charme, & une vivacité piquante. Ajoûtez à cela des yeux grands & bien » fendus, des fourcils noirs & bien fournis, affez d'embonpoint pour plaire, & vous aurez le portrait » exact & fidelle d'une belle Biscayen"ne. Les plus beaux hommes que j'aie vûs, c'eft à Toulouse en Languedoc;

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ils y font grands & bien faits, & ils y » ont l'air mâle & la démarche ferme » & dégagée. Mon fuffrage n'eft rien » moins que décifif, & je n'en fais point » non plus une règle fans exception; » car j'ai vû auffi de très beaux hommes » & des femmes d'une beauté parfaite » à Paris, à Londres, à Stockholm, à "Mofcow, à Rome, à Vienne & ail»leurs. Les graces, l'air & le bon ton » de nos Françoifes & fur tout de nos » Parifiennes peuvent, ainfi que leurs modes, fervir de modèle par toute » la terre. Les Angloifes font générale»ment trop blanches; ce qui fait qu'el

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les paroiffent fades; mais elles ont » tant de fentiment qu'elles méritent » bien du retour. Une Suédoife, malgré fa grande blancheur & fa bonne

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mine, s'annonce fouvent avec trop » de fierté; & ce ton ne peut guères lui » être avantageux que dans le ménage. » Les Allemandes pèchent fouvent par "trop d'embonpoint; mais elles ont beaucoup de fincérité & de douceur, "&, peut être auffi, quelquefois un » peu trop d'ingénuité; elles confervent long-temps leur fraîcheur. Les Ita"liennes abondent en fentimens, &, quand elles ont de l'éducation, elles font infiniment aimables ; quoiqu'elles » foient brunes, elles fe paffent bientôt. Les Espagnoles font tendres, fincères, & pleines de feu; mais elles pèchent fouvent par le contraire des » Allemandes, c'est-à-dire, par la mai"greur. Les Espagnoles fe paffent auffr bien-tôt, de même que les Italiennes. » 11 eft à préfumer que les unes & les autres fe foutiendroient plus long» temps fi elles étoient formées plus tard qu'elles ne le font. Trop de feu chez les Grecques empêche qu'on » ne s'attache à elles autant qu'elles le méritent d'ailleurs par les agrémens » de leur figure. Une Ruffienne aima»ble ne l'eft jamais médiocrement. Les » Polonoifes ont plus de vivacité que les Allemandes; & elles ont affez d'a

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