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deftiné à l'impreffion de certains ouvra ges légers & de goûr qu'on voudroit faire paffer pour être écrits à la main; l'illufion eft entière, en effet. Ce caractère peut fervir aux Epîtres Dédicatoires , aux Lettres circulaires & de change, aux billets de commerce, d'invitation d'affemblées, de cérémonie, &c. Il me paroît néceflaire fur-tout pour les ouvrages d'Intendance, tels que Mandemens, Permiffions, Ordonnances Avertiffemens, Ordres, Défenses, &c; pour des Placets, pour les Bureaux, les Fermes, les Gabelles, les Finances, & pour l'impreffion des petites pièces fugitives en vers, & autres opufcules.

M. Fournier le jeune demeure à la Place de l'Eftrapade à Paris. On peut admirer chez lui la beauté & la variété de tous les caractères différens de cet excellent Artiste. J'allois oublier de vous indiquer L'Epreuve de deux petits caraçsères qu'il a nouvellement gravés & exécutés dans toutes les parties Typographiques. Le premier, dont eft compofé un Avertiffement eft appellé Nompareille, parce que, dans fon origine, c'étoit le plus petit caractère qui fût connu. Le fecond, dont M. Fournier a com

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pofé quelques Fables de la Fontaine, eft nommé Sédanoife, parce que Jean Jeannon, Graveur, Fondeur & Imprimeur à Sedan, grava en 1623 un caractère d'un cinquième plus petit que la Nompareille, avec lequel il imprima les œuvres de Virgile en un petit volume in 3 2. On l'appelle encore Parifienne, nom que lui donna Jacques Sanlecque, Graveur, Fondeur & Imprimeur à Paris, qui, à l'imitation de Jeannon, grava auffi un petit caractère dont il imprima en 1636 un petit difcours en forme d'étrennes à la louange de Jeannon. On n'a point depuis gravé en France d'autre caractère femblable, fi ce n'eft pour le Roi; ce qui a déterminé M. Fournier à faire celui qu'il montre aujourd'hui, & qu'il appelle également Parifienne, quoiqu'il foit de beaucoup plus petit que celui qui d'abord a eu ce nom.

Atlas Hiftorique, &c.

La connoiffance des belles actions & celle des lieux qui en ont été le théâtre nous intéresse vivement; & tout ce qui peut nous en tracer une image exacte & détaillée eft fûr d'exciter notre curiofité. C'eft dans la vue de la fatisfaire à

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L'ANNEE LITTÉRAIRE.

peu de frais & commodément qu'on vient de graver un petit Atlas Hiftorique ou Manuel Géographique du Cercle de la Baffe Saxe, d'une partie de la Weftphalie, de la Thuringe, du Brandebourg & du Duché de Pomeranie, dans lequel on a inferé des anecdotes fur la Saxe, les Duchés, Comtés & Principautés, Villes Impériales, Capitales, Anféati ques, Ports, Fortereffes & autres lieux confidérables; fur les fiéges que les Villes ont foutenus & les grands hommes qu'elles ont produits, fur les principales batailles, notamment celle de Haftembecke, &c. A Paris chez Boucher de Villiers rue Notre Dame de Nazaret, & Denys rue Saint Jacques à côté de la veuve Bordelet vis-à-vis le Collège des Jéfuites. Je fuis, &c.

A Paris, ce 21 Novembre 1757.

Fautes à corriger dans l'Ordinaire
précédent.

Page 188 ligne 1 tique du Sallon lifez Critique du Sallon.

Même page & même ligne la lire lifez lire fa lettre.

Page 210 ligne 19 l'honneur de la gloire lifez l'amour de la gloire.

Page 215 ligne 16 vacua aera lifez vacuum

aera.

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L'ANNÉE
LITTERAIRE.

LETTRE XIII.
Hiftoire de la Ville d'Amiens.

n'y a guères, Monfieur, que les habitans d'Amiens qui puiflent prendre un intérêt bien vif à la lecture d'un gros ouvrage en deux volumes in 4°, compofé par un de leurs compatriotes, & imprimé nouvellement chez la veuve de la Guette, rue Saint Jacques, à l'Olivier. C'est l'Hiftoire de la ville d'Amiens depuis fon origine jufqu'à présent ouvrage enrichi de Cartes, Plans & de différentes gravures; par le Révérend Père Daire, Céleftin.

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Dans les premiers Chapitres de cette hiftoire l'auteur parle du premier état de la ville d'Amiens, de fes agrandiffemens fucceffifs, de fon ancien Gouvernement, de fes Comtes, de fes Comtes, Vicomtes, Chatelains & Vidames, de fon gouvernement actuel, de fes loix, de fes MaAN. 1757. Tome VII. N

giftrats, &c. La plupart de ces chapitres n'offrent rien de remarquable, Je ne m'arrêterai qu'à celui qui traite du Vidamé & des Vidames. Par le mot de Vidamé on entend une dignité féodale tenue de l'Eglife. En effet, les Vidames furent établis pour être les foutiens & les défenfeurs des Evêques & de leurs Eglifes. Tandis que les Prélats étoient cenfés vaquer à l'oraifon & aux fonctions épifcopales, les Vidames tenoient leur place, & les repréfentoient en tant que Seigneurs temporels. Ils conduifoient les troupes des Evêques lorfque ces derniers étoient obligés de combattre pour défendre leur temporel. Ils défendoient la caufe des Prélats devant les Juges & empêchoient qu'on ne pi lât le Palais de l'Evêque décédé, comme c'étoit autrefois la coutume en plufieurs lieux, Ils n'exerçoient leurs fonctions anciennement qu'autant qu'il plaifoit à l'Evêque. Celui-ci leur livroit l'anneau de leur dignité; mais dans la fuite les Vidames devinrent héréditaires. Par leur qualité ils ont droit de prendre l'anneau d'or de l'Evêque lorsqu'il fait fon entrée pour la première fois. Autrefois ils battoient monnoié, mais ils n'ont jamais

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