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Il s'appuya fur l'arçon de fa felle, la tête découverte & les yeux tournés vers le Ciel : « Ah, Seigneur, s'écria - t-il, c'eft aujourd'hui que tu veux me punir » comme mes péchés le méritent, je te fupplie au moins d'avoir pitié de ce >> pauvre Royaume, & de ne pas frapper "le troupeau pour châtier le berger. Malgré la belle défenfe des Efpagnols, la Place fut enfin obligée de fe rendre. Ces derniers dirent en fortant qu'ils avoient fait Henri IV Roi d'Amiens, parce qu'avant la furprise de la ville les Maires & Echevins, avec leurs privilè ges, en étoient plus Rois que lui. De tous les Régimens, dit l'auteur, celui de Navarre fut celui qui fe diftingua le plus pendant le fiège. Il s'étoit rendu fi redoutable à la Garnifon qu'elle n'ofoit faire aucune fortie lorfqu'elle fçavoit qu'il étoit de tranchée.

Le dix-feptième & le dix-huitième fiècle ne préfentent aucun événement intéreffant dans l'Hiftoire de la Ville d'Amiens. En 1702 il s'y forma une Société de gens de Lettres fous le nom d'Académie; mais, comme ils n'avoient point de Lettres Patentes, cet établissement tomba peu à peu. On a repris ce projet il y a quelques années, & le Roi, à la

follicitation de M. le Duc de Chaulnes, a accordé des Lettres-Patentes au mois de Juin 1750. Je vous ai rendu compte plufieurs diflertations couronnées par cette Académie.

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Le fecond Tome de cet ouvrage contient l'histoire Eccléfiaftique de la ville d'Amiens. Il eft divifé en cinq Livres. Dans le premier on voit les commencemens & les progrès de la Religion dans cette ville; le fecond traite de l'Eglife Cathédrale dont on donne la defcription; le troisième du Chapitre de cette Eglife; le quatrième des Collégiales & des Paroiffes; le cinquième des Communautés Religieufes, des Chapelles, des Hôpitaux & autres lieux de dévo

tion.

S. Firmin, Martyr, fut le premier Evêque d'Amiens, & vivoit dans le troi fième fiècle. Entre lui & M. Louis-Fran gois-Gabriel d'Orléans de la Mothe on compte à Amiens foixante & dix-neuf Evêques. Ce dernier eft né à Carpentras le 13 Janvier 1683.Sa famille,originaire » de Vicence, eft tranfplantée depuis

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plus de trois cens ans dans le Comtat "Venaiffin. Elle a donné des Chevaliers » & des Grands Croix à l'Ordre de Malte il y a plus de foixante ans, En Ita

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>>lie on appelle cette maifon Auréliane; » ce qui en François fignifie Orléans. Après avoir reçu le degré de Docteur, » il fut nommé Théologal de Carpen"tras en 1708 par Clément XI. Des » Communautés entières à Carpentras & à Lifle lui doivent leur établiffe» ment & leur perfection. Il fut député " par fon Chapitre en qualité de Théologien au Concile Provincial d'Avi "gnon en 1725. Enfuite l'Archevêque » d'Arles le fit fon Grand-Vicaire & Ōf"ficial Métropolitain, & le nomma » pour affifter en qualité de fon Théo»logien au Concile d'Embrun. Il fut » pourvu de l'Evêché d'Amiens en 1733, " & facré le 4 Juillet 1734. Digne hé"ritier du zèle des premiers Pasteurs de l'Eglife, fa haute piété foutenue » d'un rare mérite, fa douceur, fon affabilité, fa charité, le rendent infi>>niment cher à tout fon Diocèse où il » vit comme un fimple Prêtre, & lui » ont acquis la plus grande confidéra» tion dans tout le Royaume.

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Les nouveaux mariés à Amiens étoient obligés de payer autrefois des droits à leur Evêque pour coucher avec leurs femmes avant le troifième jour qui fuivoit leur mariage. Les habitans s'en plai

gnirent au Parlement l'an 1336. La Cour ordonna la fuppreffion de ces droits fous peine de faifie du temporel de l'Evêque, & permit aux nouveaux mariés de coucher franchement avec leurs femmes fi-tôt que bon leur fembleroit.

Vous avez pû voir, Monfieur, par les titres des quatre Livres fuivans, qu'ils ne peuvent contenir que des détails peu curieux. Dans la description de la Ĉathédrale l'auteur ne nous fait pas grace d'une feule chapelle, d'une feule colonne, d'une feule relique. Dans l'article des Paroiffes, il n'omet pas une fondation, pas un luminaire; dans le livre des Communautés Religieufes pas un autel, pas une infcription, pas une épitaphe, & c'eft en accumulant toutes ces compilations qu'il a formé fes deux volumes. Voici cependant une épitaphe remarquable par fa fingularité. C'est celle d'un mari & d'une femme nommés Leudelinus & Valdolina. Il y eft dit que le mois fait ce qui fe fait dans le mois; que fi Leudelinus eft mort, fi Valdolina eft morte, Janvier & Juillet les ont fait mourir, pour dire qu'ils ont ceflé de vivre dans ces deux mois là. Ce fecond volume eft terminé par une collection de pièces juftificatives. Cet ou

vrage

fait honneur aux recherches & au zèle patriotique du P. Daire.

La Colique de Poitou.

La vogue & la réputation en Médecine font, Monfieur, des marques équivoques d'habileté. Le Public une fois prévenu juge moins favorablement du fçavoir qui veut l'éclairer que de l'ignorance qui a fçu le féduire. Ce n'eft qu'en comparant les lumières théoriques d'un Médecin avec l'application qu'il en fait dans la pratique qu'on peut connoître fon vrai mérite. Le très-célèbre Monfieur Tronchin veut bien aujourd'hui être l'objet de cette comparaifon qui va mettre le fceau à fa réputation. Retiré à Genève fa patrie, après avoir exercé avec gloire la Médecine pendant vingt années à Amfterdam, nous l'avons vû à Paris, confulté généralement par tout le monde. Son féjour a été de trop peu de durée, & la foule a été trop grande pour qu'on ait pû juger de lui convenablement; il faut lire la Differtation Latine qu'il vient de donner au Public fur la colique de Poitou, De colicâ Pictonum. On en trouve des exemplaires chez Cavelier, rue Saint Jacques au Lys d'Or.

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