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ont confeillé cette dernière voie n'ont pas été affez réservés fur le choix des livres dont il faut fe fervir. Le Latin des Anciens eft beau; fixe & immuable. Le Latin moderne eft fi peu für; pourquoi le préférer au premier? Quand on a befoin de modèles & qu'on en peut choifir, il eft naturel de s'attacher aux plus parfaits. Les tours Latins d'Eraf » me, de Manuce & d'autres écrivains » modernes font eftimés; cependant ce » ne font jamais que des copies. Le style le plus parfait d'un auteur, qui écrit » dans une autre langue que la fienne » propre, ne fera jamais un modèle pour » bien enfeigner la langue qui lui eft étrangère. Ce ne fera toujours qu'une copie, & les copies vont toujours en » baiffant. Il en eft des langues comme » de la Peinture. On n'apprend bien la » Peinture qu'en l'exerçant d'après les originaux mêmes. Quand il s'agit de » mettre des auteurs dans les mains des jeunes gens, non-feulement il faut » choifir les meilleurs, mais il faut encore choifir les endroits de leurs ou» vrages, fuivant l'avis de Quintilien : » Non autores modo, fed etiam partes operis elegeris. N

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Les obfervations dont cette petite Brochure eft compofée, méritent, Monfeur, l'attention de tous ceux qui enfeignent les langues. L'auteur y expofe fes idées avec modeftie & ne bleffe perfonne, rejettant les dégoûts & le peu de progrès des enfans fur la tyrannie d'un ufage qui s'eft introduit par abus dans les derniers fiècles. On trouve, à la fin de cette Diflertation, tine lifte des ouvrages du même auteur qui forment un petit cours des premières études depuis IA, B, C, jufqu'aux Humanités fans rien déranger des exercices ordinaires. Je vous ai rendu compte de ces differens articles dans le temps*. Les réimpreffions fréquentes de chaque Partie en affurent l'utilité. Il y a plus de fond à faire fur un maître qui exerce & qui pratique depuis long-temps par réfléxion, que fur une multitude de faifeurs de méthodes, qui ne donnent que leurs fpéculations fans preuves, & fans fournir les moyens de mettre leurs idées en pratique. L'auteur a commencé par donner une collection dont toutes les pièces font afforties de façon qu'on a tout ce

* Voyez les Lettres, &c, T. XI page 37, l'An. Lit. 1754, T. III p. 202, T. V. p. 205 2208, l'An. 1755 a T. VI P. 117

qu'il faut pour exécuter le plan d'étude qui a toujours été confeillé par les plus grands maîtres. La petite Brochure qui fait le fujet de cet article fe trouve chez Guérin & de la Tour rue Saint Jacques à Saint Thomas d'Aquin, & chez Defaint & Saillant, rue Saint Jean de Beauvais, vis-à-vis le Collège.

Cuifine & Office de fanté.

Tandis que la Médecine s'occupe Monfieur, du foin de conserver où de rétablir la santé, l'art de la cuisine vient à la traverse pour rendre fes efforts inuriles. Ces ragoûts étudiés & compliqués, ces quinteffences, ces élixirs nouveaux que le rafinement a introduits, portent l'ardeur & l'acreté dans le fang, & dérangent l'économie animale. Si ceux qui s'appliquent au travail de la cuifine avoient plus de lumières fur les proprié tés des alimens, ils fçauroient nous préfenter des mets auffi fains qu'agréables, & ramener leur art au vrai but auquel la nature l'a deftiné. Jufqu'à préfent on a beaucoup écrit pour flatter la fenfualité dans la préparation des mets; il est temps que la fanté ait fon tour, & qu'on effaie de la réconcilier avec un art qu'el

le a toujours regardé comme fon plus mortel ennemi. C'eft dans cette vue, Monfieur, qu'a été compofé un ouvrage intitulé : Cuisine & Office de fanté propre à ceux qui vivent avec économie & régime: volume in-12, 50 fols relié. Chez le Clerc, quai des Auguftins, à la Toijon d'Or, chez Prault père, Quai de Gefvres, au Paradis, chez Babuty père, rue Saint Jacques, à Saint Jean Chrifoftome.

Vous ne trouverez ici que des mets naturels, fimples, recommandables par leur falubrité, qui flattent innocemment le goût, qui réveillent l'appétit fans l'irriter, & dont la faveur réjouit l'organe fans altérer la fanté. Vous n'y verrez point de ces apprêts auffi funeftes que couteux, à la compofition defquels on fait, en quelque forte, contribuer toute la nature; point de ces ragoûts impofteurs qui, fous de féduifans appas, cachent un poifon fecret. On a eu foin d'en écarter tout ce qui pouvoit échauf fer le fang; on n'y emploie ni coulis, ni jus, ni confommé, ni reftaurant. Pour la commodité de ceux qui voudront fe fervir de ce livre & en fuivre l'efprit, l'auteur donne les qualités & les propriétés des alimens d'après les plus fça

vans Médecins. Quant à la difpofition de l'ouvrage, on a placé dans un ordre alphabétique le nom de chaque aliment avec la manière de l'apprêter. On y parle de toutes fortes de viandes, de poiffons, d'œufs, de légumes, de fruits, &c; on en indique les différens ufages, & l'on fait voir ce qu'on en peut tirer pour les potages, les entrées, les hors d'oeu vres, le rôt, l'entremets & le deffert. On y apprend furtout à connoître les bons morceaux; ce qui n'eft pas une pe tite science pour les gourmands.

Nouveau Recueil d'Architecture.

Les Journaux ont annoncé déja, Monfieur, le commencement des œu vres de M. de Neuforge, Architecte & Graveur. J'ai voulu attendre le fuccèsqu'elles auroient parmi les connoiffeurs pour vous en parler. Aujourd'hui que ces œuvres s'augmentent confidérablement, & que l'auteur a obtenu l'approbation de l'Académie d'Architecture je ne crains point, d'après le fuffrage de cette illuftre Compagnie, d'en faire moi-même l'éloge. Cet ouvrage, actuellement compofé de quatre-vingtfeize Planches, préfente aux Artistes,

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