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aux Amateurs & aux Elèves de quoi fe fatisfaire fur la manière d'approprier les cinq Ordres à l'Architecture civile & militaire; il contient auffi diverses parties destinées à remplir les entre-colonnemens & les entre-pilaftres à l'usage de la décoration extérieure de nos bâtimens; il préfente quantité de différens genres de portes, de croifées, de niches, de foubaffemens, d'attiques, &c, &c, &c autant de modèles de bon goût & d'un style grave & régulier, bien capables d'infpirer un jufte mépris pour toutes ces bifarreries monftrueufes & frivoles, qui ont fait le goût dominant des productions de nos jours avant que des hommes vraiment citoyens & éclairés fe foient déterminés, depuis douze ou quinze années, à démontrer évidemment l'abfurdité des ornemens fans choix, fans convenance & fans vraisemblance: manie qui, nonfeulement avoit gagné le plus grand nombre, mais encore paflé les mers; ce qui dans la fuite auroit peut-être fait retomber l'art de bâtir dans une barbarie plus déplorable encore que le Gothique.

Cette Œuvre fe diftribue par Cahier

de

'de fix Planches pour la commodité des Elèves, & le vend avec Privilège du Roi rue Saint Jacques au Chariot d'Or.

Je fuis, &c.

A Paris, ce 27 Novembre 1757.

LE

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Code de Mufique Pratique.

E grand Rameau propofe, Mr, au Public par voie de foufcription, un Code de Mufique - Pratique compofé de fept Méthoques; c'eft le fruit de foixante ans de travaux & de recher

ches; il a droit de fe flatter que les Amateurs & les Artiftes verront avec plaifir fes nouvelles découvertes en théorie. C'eft par l'expofition fimple de ces découvertes qu'il commence dans fon Profpectus l'enchaînement de tous fes points de doctrine, dont il tire une fuite lumineufe de conféquences qui conftatent les vérités de Mufique contenues dans fes méthodes, lefquelles à leur tour naiffent, pour ainfi dire, l'une de l'autre par une génération progrefAN. 1757. Tome VII.

P

five. L'auteur établit, avec plus de fagacité que jamais, le principe de la réfonnance du Corps fonore, fur lequel il avoit répandu tant de jour dans divers ouvrages de théorie déja publiés, mais dont il femble cependant qu'il s'étoit réfervé le parfait développement pour fon Code Mufical. Au moment, dit ce vrai Philofophe, que le Corps fonore donne fa réfonnance, il engendre, non-feulement tous les fons, mais encore toutes les proportions, en cédant à fes premiers produits le droit d'en ordonner; ce qu'il démontre de la mamière la plus palpable pour -les gens de l'art, furtout pour ceux qui marchent dans la théorie de la Mufique, à la faveur du flambeau de la Géométrie. Je n'entrerai point dans le détail de ces démonftrations fçavantes qui ne regardent que les théoriciens profonds, que je crois affez rares; cette partie du nouveau Profpectus n'eft que pour eux, L'auteur fans doute a voulu leur donner le plaifir fatisfaifant de voir enfin le grand principe de la réfonnance du Corps fonore folidement établi, comme la bafe fondamentale de la Musique, & revêtu de toutes les preuves de rai

fonnement de toutes les inductions d'expérience dont il pouvoit être fufceptible, pour refter désormais inébranlable; le voilà fcellé, fi cela fe peut dire, par les mains de la nature & de la raifon. M. Rameau en tire cette conclufion néceffaire, que la Mufique eft fondée fur les proportions, auffi bien que les autres fciences. Mais, ajoûte notre Philofophe, ce qu'on peut y reconnoître de plus, c'est que la proportion géométrique, par laquelle le principe s'eft d'abord manifefté, lui fert par-tout de bafe droit qu'on attribue pareillement à cette proportion dans l'Architecture, & qui pourroit bien s'étendre fur d'autres Arts & Sciences.

Ce qui fe trouve de plus admirable dans Monfienr Rameau, & ce qui peutêtre le conftitue plus véritablement grand génie, eft l'aveu fincère qu'il fait de fon erreur, par le faux emploi des Multiples qu'il avoit empruntés dans fa fameule Démonftration de l'Harmonie. L'endroir me paroît trop beau trop glorieux pour lui, pour ne le pas rapporter ; il fait autant d'honneur à fon cœur qu'à fon efprit. » S'il est bien »vé, dit-il après l'expofé de fes dé

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monftrations nouvelles dans le Profpectus, que le principe, content d'a» voir tout engendré, en remette la » conduite à fes premiers produits, dès» lors l'emprunt des Multiples devient » inutile, quoique le tout revienne au » même, quant au fond de l'art, non » quant aux premières loix de la natu»re. Mais peut-on se flatter de tout voir, l'on quelque foin que & quel» que temps que l'on emploie?» L'Académie des Sciences ayant adopté l'emprunt des Multiples, propofé dans la Démonftration de l'Harmonie, fe fauvera fans doute par la même voie que Monfieur Rameau. Notre grand Harmoniste revient enfuite à fa difpute avec certains coopérateurs du travail Encyclopédique, & prouve invinciblement par des raifons, ainfi que par des exemples, que l'expreffion muficale n'eft point I' 'ouvrage de la mélodie feule, mais de la totalité, c'est-à-dire, de l'harmonie que produit l'accompagnement joint à la mélodie; encore celle-ci, qui n'est que le Deffus ou le Chant, peut elle changer, fans que l'expreffion chan.ge fons qu'elle fouffre aucune altération. En effet, dans les exemples qu'il

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