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l'oreille qu'elle forme à la Mufique, per fonne ne doit se flatter de réuffir dans la compofition. Nous ne fommes tous devenus Muficiens qu'à la faveur de ce guide fidelle qui nous a fuggéré,par une fuite de temps affez confidérable, les diffé rentes routes harmoniques dont nous fommes en poffeffion, jufqu'à ce qu'enfin l'auteur des méthodes propofées en ait découvert le principe. Il n'a fervi ce principe qu'à tirer de la confufion les règles de l'harmonie, en lui donnant dans la pratique le titre de Basse fondamentale, fur laquelle eft fondée la méchanique des doigts pour l'exécution fur l'orgue ou le clavecin.

J'aime la réfléxion que fait notre grand Méthodiste au fujet des talers qui ne fe donnent point ni dans la Mufique, ni dans quelque art que ce foit, mais qui dans celui-ci fe développent à mefure que l'oreille fe forme. Pour cet effet, dit ce grand Maître, il faut écouter fouvent de la Mufique de tous les goûts. Embraffer un goût national plutôt qu'un autre, c'eft prouver qu'on eft encore bien novice dans l'art. Quel arrêt foudroyant contre nos illuftres Bouffonnifies qui foutenoient le goût Italien

à l'exclufion de tout autre ! C'eft dommage que ce coup de foudre parte fr tard; ils ont difparu par-tout, écrafés comme les Titans par les Dieux: on dit que leurs ombres infortunées gémiffent encore dans quelques coins de l'Opéra.

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Les deux dernières méthodes, l'une pour accompagner fans chiffres, l'autre pour le prélude, tiennent tout des deux précédentes, dont il ne s'agit que d'expliquer les principes, relativement à leur objet.

On voit par cette expofition fuccincte de ce Code de Mufique de quel avanrage il doit être pour les enfans des deux fèxes, pour les amateurs, les connoiffeurs & les maîtres eux-mêmes

qui peuvent profiter des nouvelles découvertes & des grands fecours que leur offrent les fept méthodes: on fçaura par elles comment il faut enfeigner & comment on doit l'être. Ce Code Mufi cal formera deux beaux volumes in-4° dont un pour les méthodes imprimées, & l'autre pour la Mufique même. Le prix des deux volumes fera pour les Soufcripteurs de 24 liv. & de 30 pour ceux qui n'auront point foufcript. Les exemplaires feront livrés aux Soufcrip

teurs à la Saint Martin 1758. Quoique l'entreprise foit de nature à exiger beaucoup de dépenfe, on ne demande aucune avance de la part des Soufcripteurs; ils s'adrefferont ou à l'Auteur, rue des Bons Enfans, près le Palais, Royal, ou chez Duchefne, Libraire, rue S. Jacques, au Temple du Goût.

L'Héroïfme fe tranfmet-il des pères. tray aux enfans ? 2

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C'eft, Monfieur, une queftion de Médecine qui a été difcutée le 15 de ce mois, fous la préfidence de M. JeanFrançois Clement Morand, fils aîné du grand Chirurgien de ce nom, Ecuyer, Docteur & ancien Profeffeur de la Faculté, Confeiller-Médecin ordinaire du Roi de Pologne, Duc de Lorraine, Aggrégé Honoraire au Collège des Médecins de Nancy, ci-devant Médecin des Camps de Baffe Normandie à l'Hôpital militaire de Valognes, membre de la Société Royale de Lyon, de l'Académie Royale de Médecine de Madrid, de la Société Botannique de Florence, & de l'Académie Royale des Sciences de Suède.Cette Thèle écrite en beau Latin,bien

traduite en François, & dédiée au Roi de Pologne Duc de Lorraine, fut foutenue par M. Guillaumt Fumée, de Bayeux, Docteur en Médecine de la Faculté de Caen, Médecin de S. A. S. Monfeigneur. le Prince de Conti, & Bachelier de la Faculté de Médecine de Paris. L'affemblée étoit nombreuse & brillante. On voyoit le portrait de Sa Majefté Polonoife fous un dais, & il y avoit un fauteuil vuide fur une eftrade pour défigner la place qu'elle auroit occupée fi elle avoit honoré cet Acte de fa présence. M. Hulin, fon Miniftre, fi généralement eftimé pour fes lumières & fa fageffe, étoit affis à la première place. Plufieurs autres perfonnes de confidération relevoient l'affemblée, tels que M. le Marquis de Stainville, M. le Recteur de l'Univerfité qui s'y étoit rendu en cérémonie, précédé de fes Maffiers, un grand nombre de Docteurs en Médecine, parmi lesquels on voyoit avec plaifir le célèbre M. Winflow, Doyen d'âge de la Faculté qui s'y étoit fait porter; beaucoup de gens de Lettres & de Sçavans dans tous les genres.

L'Epître Dédicatoire de M. Morand au Roi de Pologne eft ingénieufe & no

ble. » Dédier à Votre Majefté une Thèfe » où l'on examine fi l'Héroïfme fe tranf » met des pères aux enfans, c'eft réfoudre » le problême & fixer les doutes. Qui ne fçait que votre grande ame, SIRE, fe reproduit & paroît toute entière » dans l'augufte MARIE?» L'auteur commence par donner cette preuve de fait. Il s'appuie encore de l'exemple du fucceffeur de Henri IV & de Louis XIV, de Monfeigneur LE DAUPHIN, & des jeunes Princes fes enfans, dans lefquels une confiance légitime nous fait efpérer de voir un jour des héros.

pas

M. Morand développe enfuite les causes naturelles qui favorifent fon fyltême. Dieu n'a créé qu'une feule espèce d'hommes. Mais, dans cette efpèce unique, combien ne fe rencontre-t-il aujourd'hui de variétés très-remarquables, les unes plus, les autres moins conftantes? Ces variétés font tellement établies qu'il y a une impoffibilité morale & prefque phyfique de rappeller jamais toutes les créatures humaines à l'uniformité primordiale; de faire venir, par exemple, de la barbe aux hommes de la Nouvelle-Hollande & de l'empêcher de croître aux femmes de l'ifle

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