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montta la fauffeté & l'abfurdité de l'accufation dans un petit Mémoire dreffé lui-même. Il le fit à la follicitation de M. le Président de Bernières parent de l'Abbé Desfontaines, chez lequel M. de Voltaire logeoit & étoit nourri gratuitement. Après quinze jours d'une difgrace auffi peu méritée, l'Abbé Desfontaines fut rendu à la Société & à fes Occupations littéraires. Le Magiftrat de la Police, affligé d'avoir été, fans le fçavoir, l'inftrument d'une baffe vengeance, le justifia lui-même, non-feulement aux yeux de fa famille, mais encore par une Lettre qu'il écrivit à M. l'Abbé Bignon qui étoit alors à la tête du Journal des Sçavans. Cette Lettre fut lue folemnellement dans l'affemblé du Journal; en conféquence l'Abbé Desfontaines fut fur le champ rẻtabli dans fon emploi par M. l'Abbé Bignon.

Quant à Saint-Hyacinthe, il méritoit un peu plus que l'Abbé Desfontaines & Rouffeau, le courroux de M. de Voltaire. Dans la Déification du Docteur Ariftarchus Maffo, il s'avifa de rappeller une fcène fâcheufe qui s'étoit paffée

entre un Officier & ce grand Poëte. M. de Voltaire n'a jamais pu pardonner le récit de cette cruelle aventure à l'auteur du Chef d'œuvre d'un Inconnu, & comme cet excellent ouvrage lui fit une réputation qui fubfifte encore, M. de Voltaire, pour fe venger, a toujours écrit depuis que Saint-Hyacinthe n'en avoit pas fait une ligne.

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D'après ces éclairciffemens, Mon fieur, vous fçaurez à quoi vous en te nir fur le ton dont M. de Voltaire parle dans fes Lettres Secrettes de ce triumvirat d'ennemis. » Qu'eft devenu l'Ab→ » bé Desfontaines? Dans quelle loge a-t» on mis ce chien qui mordoit fes maî» tres! Hélas, je lui donnerois encore » du pain, tout enragé qu'il eft... Rouffeau peut écrire contre moi, tant qu'il » voudra. Je fuis beaucoup plus fenfi »ble aux vérités que j'étudie & qui me paroiffent éternelles, qu'aux calom»nies de ce pauvre homme qui paffe»ront bientôt. Malheur fur-tout dans » ce fiècle à un verfificateur qui n'eft » que verfificateur..... Je ne fçais fi les clameurs de ce monftre de Desfon»taines font impreffion; mais je fçais

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que fa conduite avec moi eft bien » plus horrible que fes critiques ne peu » vent être juftes. On m'allûre que le » Desfontaines des Poëtes, Rouffeau, » eft chaffé fans retour de chez le Duc » d'Aremberg..... Eft-il vrai que ce misé»rable foit protégé par Madame la Prin» ceffe de Carignan ?..... J'ai lu les trois Epîtres de l'auteur du Capricieux, des Ayeux Chimériques, du Caffe, &c, qui donne des règles de Théâtre, & » de l'auteur des Couplets qui parle de » Morale. Il me femble que je vois » Pradon enfeigner Melpomène, & Ro» let endocriner Themis......... Je vous » envoie l'Ode fnr l'Ingratitude. J'ai

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dédaigné de parler de Desfontaines ; » il n'a pas affez illuftré fes vices. Je » vous prie de donner à M. Saurin le » jeune & à M. de Crébillon auffi le jeu» ne des copies de cette Ode. Ils font tous deux fils de perfonnes diftinguées » dans la Littérature, que Rouffeau a indignement attaquées; ils doivent » s'unir contre l'ennemi commun. Si Rouffeau revenoit, fon hypocrifie fe

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* Epîtres de Rouffeau au P. Brumoy, à M Rollin, à M. Racine le fils

roit dangereufe à M. Saurin le père, » & le contre-coup en tomberoit fur le fils; je fçais fur cela bien des particu »larités...... Franchement, quand je lis » Newton, Rouffeau me paroît un pau "vre homme ; je fuis honteux de fça» voir qu'il exifte........ Eft-il vrai que ce monftre d'Abbé Desfontaines a parlé de L'Enfant Prodigue? Ce bru» tal ennemi des mœurs & de tout mé"rite fçauroit-il que cela eft de moi ? Les nuages que les Rouffeaux & "les Desfontaines veulent élever du » fein de la fange où ils rampent ne » viennent pas jufqu'à moi; je crache

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quelquefois fur eux; mais c'eft fan's » y fonger..... Le dévot Rouffeau a fait "imprimer un Libelle diffamatoire » contre moi dans la Bibliothèque Frangoife, de concert avec ce malheureux Desfontaines qui a été mon traduc*teur *, & que j'ai tiré de Bicêtre. Ai »je tort, après cela, de faire des ho» mélies contre l'Ingratitude ?....... Les

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L'Abbé Desfontaines a traduit en Fran çois l'Effai fur la Poëfie Epique, compofé en Anglois par M. de Voltaire, qui loua fon tra ducteur comme un bon Ecrivain..

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» criailleries de quelques ennemis, que » je ne dois qu'à mes fuccès & à mes bienfaits, ne doivent point fermer la bouche à mes amis, & ils ne doivent pas être timides, parce que Rouffeau » eft un monftre de jalousie & Desfontaisines un monftre d'ingratitude... Tâchez » de trouver le Pruffien Greffet. Il va dans "une Cour où Rouffeau eft regardé com»me un faquin de Verfificateur *, & qù » l'on m'aime comme homme & Poëte.... Mon cher ami voulez-vous me rendre un fignalé fervice? Il faut voir Saint-Hyacinthe. Je ne le con» nois pas, direz-vous. Il faut le con» noître; on connoît tout le monde, quand il s'agit d'un ami. Mais Saint» Hyacinthe est un homme décrié : &, qu'importe? Voici de quoi il s'agit. » Il est cité dans le Livre infâme de Desfontaines pour avoir écrit contre » moi un Libelle intitulé, Deification

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Le bruit couroit que le Roi de Pruffe appelloit M. Greffet à fa Cour, & qu'il fe rendoit à cette glorieufe invitation. Je doute que le Roi de Pruffe, qui fe connoît fi bien en vers, & qui poffède le talent d'en faire de fi bons, ait jamais regardé Rouffeau comme un faquin de verfificateur.

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