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ร d'Ariftarchus Maffo. Or, je ne l'ai » jamais offenfé, ce Saint-Hyacinthe. Pourquoi donc imprimer contre mor » des impostures fi affreufes? Veut-il ». les foutenir ? Je ne le crois pas. Que lui coûtera-t il de figner qu'il n'en eft » pas l'auteur, ou qu'il les détefte, ou qu'il ne m'a point eu en vûe? Exigez » de lui un mot qui lave cet outrage....

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Il s'en faut bien que je fois content » du Saint-Hyacinthe. Il n'a pas plus ré» paré l'infâme outrage qu'il m'a fait, » qu'il n'eft l'auteur du Mathanafius ou

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Chef-d'œuvre d'un Inconnu. Ñ'avez» vous pas vû l'un & l'autre ouvrage ? » N'y reconnoiffez-vous pas la différen » ce des styles? C'eft Salengre & Sgra» vezende qui ont fait le Mathanafius. » Saint Hyacinte n'y a fourni que fa » chanfon. Il eft bien loin, ce miféra »ble, de faire de bonnes plaifanteries. » Il a excroqué la réputation d'auteur de ce petit Livre, comme il a volé Madame Lambert. Infâme efcroc & » fot plagiaire, voilà l'hiftoire de fes » mœurs & de fon efprit. Il a été Moi»ne, Soldat, Libraire, Marchand de » Caffé, & vit aujourd'hui du profit

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» du Biribi. Il y a vingt ans qu'il écrit » contre moi des Libelles, & depuis Edipe il m'a toujours fuivi comme » un roquet qui aboie après un homme qui paffe fans le regarder. Je ne lui » ai jamais donné le moindre coup de » fouet; mais enfin je fuis las de tant

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d'horreurs, & je me ferai justice d'une » manière qui le mettra hors d'état d'é»crire........ Eft-il vrai que vous ayez » vû Saint-Hyacinthe? Ce malheureux » n'en vaut pas la peine. C'eft un de ' » ceux qui deshonorent le plus les Let»tres & l'Humanité. Il n'a guères vêcur » à Londres que de mes aumônes & de »fes Libelles; il m'a volé, & il a ofé » m'outrager. Efcroc public, plagiaire » qui s'eft attribué le Mathanafius de » Salengre & de Sgravezende; fait pour » mourir par le bâton ou par la corde; »je ne dis rien de trop. Dieu merci je n'ai des ennemis que de cette espè» ce, &c, &c, &c. »

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En voilà fuffifamment, Monfieur; je craindrois de vous fatiguer ou plutôt de vous dégoûter par de plus longues citations. J'ajoûte feulement un trait admirable de ces mêmes Lettres Secrettes &

il fait beaucoup d'honneur à la fagesse & à la modération de M. de Voltaire. »Les Critiques empêchent les gens de » broncher, & on fe gâte par fe gâte par les louan. ges. Je ne veux point de guerre d'au»teurs; les Belles - Lettres devroient »lier les hommes; elles les rendent » d'ordinaire ennemis. Je ne veux point » ainfi profaner la Littérature que je » regarde comme le plus bel appanage » de l'humanité. »

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Envain M. de Voltaire voudroit-il, en défavouant ces Lettres, remplir à fon égard le premier devoir de l'amitié. Elles font évidemment de lui; fon cachet est empreint à chaque page & à chaque ligne.

Journal du Grand-Confeil.

Un volume in-4° de 500 pages vient de paroître fous ce titre, Monfieur, à Paris chez Knapen Grand'Salle du Palais, à l'L couronnée & au bas du Pont Saint-Michel. L'auteur de cet ouvrage utile eft M*** Subftitut de M. le Procureur Général du Grand-Confeil.

Il ne fuffit pas, pour devenir Jurif

confulte, d'étudier les Loix, den com prendre la Lettre, & d'en pénétrer l'efprit, parce qu'elles ont fouvent des difpofitions qui fe combattent, ou qu'elles font fufceptibles de diverfes interprétations; de-là vient qu'on voit tous les jours les plus habiles Avocats foutenir les deux propofitions contradic toires. On peut s'égarer & fe perdre dans ce labyrinthe des Loix, fi l'on n'a la précaution de s'armer d'un fil pour s'y conduire. Quel eft il ce fil? C'est la Jurifprudence des Arrêts; on entend par-là l'induction que l'on tire de plufieurs Arrêts qui ont jugé une question de la même manière & dans la même efpèce. Cette Jurifprudence des Arrêts donne la véritable interprétation des contradictions qui peuvent fe rencontrer dans les Loix; c'est-à-dire, qu'elle en dévoile & qu'elle en fixe le véritable fens. Auffi voyons-nous tous les Recueils d'Arrêts recherchés par tous ceux dont la profeffion eft de défendre les biens & les droits des citoyens, & confultés par les perfonnes elles-mêmes qui ont le malheur d'être attaquées ou dans leur fortune ou dans leurs prérogatives.

C'eft d'après l'avantage ineftimable que l'on retire de la connoiffance des Arrêts, que M*** vient de rendre au Public le fervice de lui donner le Journal que je vous annonce. A chaque Arrêt qu'on y rapporte, on rend compte du fait de l'affaire, des moyens des Parties, du difpofitif de l'Arrêt, &, le plus fouvent qu'il a été poffible, des motifs qui l'ont déterminé. Quelquefois auffi on a tracé l'analyse des Plaidoyers de Meffieurs les AvocatsGénéraux. On y trouvera néceffairement des Arrêts plus longs les uns que les autres. La Loi qu'on s'eft faite de rendre les moyens des Parties eft la cause de cette étendue plus ou moins confidérable. On a penfé que le Public feroit fatisfait de la connoiffance exacte des moyens employés pour & contre. On doit fentir l'utilité qui en réfulte. Il n'y a rien de fi commun que de voir les deux Parties, avec des prétentions diamétralement oppolées, citer en leur faveur le même Arrêt parce qu'elles ne voient pas dans les Arrêts dont elles s'appuient, ni l'espèce, ni les moyens fur lefquels ils ont été rendus. En con

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