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vrage en deux volumes, dont le titre eft: Recherches Philofophiques fur l'o rigine des idées que nous avons du Beau & du Sublime, précédées d'une Differtation fur le Goût, traduite de l'Anglois de M. Burke, par M. l'Abbé Des François, Il a mis au jour cette verfion fous les aufpices de Son Excellence M. le Com-te d'Herford Ambassadeur d'Angleterre à notre Cour; en lui dédiant ce travail, il n'a fait, comme il le dit dans fon Epitre, que rendre hommage aux ta-. lens, aux lumières & aux vertus.

Le traducteur, dans fa Préface, en reconnoiffant la fupériorité de ces génies créateurs, fi rares dans la carrière des Arts & des Sciences, voudroit qu'on affignât un rang honorable aux Interprètes; il fait valoir les fervices qu'ils rendent à la Littérature. » N'eft-ce pas » à des traducteurs fidèles, & quelquefois élégans, que nous devons la con"noiffance que nous avons de la fubli,,mité de Milton & de Shakespear, de » la profondeur de Locke, de l'agréa» ble morale d'Addiffon, de l'harmo» nieufe délicatelle de Pope? Connoîtrions-nous, fansle fecours des traduc» teurs, cette excellente Hiftoire d'An

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»gleterre, la meilleure qui ait jamais été "écrite ! C'est avec raifon que M. l'Abbé Desfrançois fait l'éloge de cette belle Hiftoire de M. Hume, ce célèbre écrivain qui fçait être à la fois éloquent & Philofophe. M.l'Abbé Desfrançois nous apprend qu'il s'eft chargé de ce travail par les confeils d'un jeune Seigneur Anglois, auffi diftingué par les graces de fon efprit que par les qualités de fon

cœur. Il eft aifé de reconnoître à ces traits le fils de M. l'Ambaffadeur d'Angleterre, Mylord Beauchamp, que notre jeune Nobleffe Françoife ne feroit pas mal de prendre pour modèle.

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» Ces Recherches, dit le traduc»teur, feront d'autant plus de plaisir, qu'il me femble que nous n'avons » rien ni de fi fuivi, ni de fi étendu fur » ce fujet. Ce feroit ici le lieu de faire » voir en quoi cet ouvrage eft confor » me aux Traités du Beau, du Subli»me & du Goût qui ont paru jufqu'à » préfent, & en quoi il diffère; mais je » crois la chofe inutile; car je pense que

ceux qui liront cette verfion connoif» fent les Croufaz, les André, les Du» bos, les Montefquieu.

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Differtation fur le Goût pour fervir

d'Introduction aux Recherches fuivantes. Il eft probable, felon l'auteur Anglois, que dans tous les hommes il n'eft qu'un principe, foit pour le raifonnement, feit pour le goût; tout le monde convient qu'il y a quelque chofe de fixe à l'égard de la vérité & de la faulleté ; mais dans les principes uniformes & déterminés qui ont rapport au Goût, on ne trouve ni le même accord ni la même analogie; au contraire, on fuppofe ordinairement qu'il n'y a point d'exemples pour autorifer, point de modèle pour fixer ce fentiment délicat qui paroît ne pouvoir pas fupporter le poids d'une définition. Les Sçavans ont réduit en fyftême toutes les maximes débitées fur ce qui concerne la raifon. Le Goût n'a pas eu le même avantage; en voici peut-être la caufe. Les motifs qui nous font fixer les principes du Goût ne font pas fi forts que ceux qui nous portent à établir les principes du raifonnement. L'écrivain Philofophe convient de bonne foi qu'il » ne trouve » pas le terme Goût fort clair. Pour » anéantir toute efpèce de chicane, je » crois qu'il eft à propos de dire que je » n'entends ici par le mot Goût que

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» cette faculté, ou plutôt ces facultés de » l'efprit qu'affectent les ouvrages de l'imagination, ou qui en portent un jugement. Je penfe que c'eft- là l'idée du mot la plus générale ; c'eft ce qu'il ya de moins lié à aucun fyftême particulier. Il rapproche le métaphyfi que du phyfique. Ce morceau eft affez intéreffant; il diftingue le Goût naturel du Goût acquis. Il trouve que tous les hommes s'accordent pour ce qu'on appelle le Goût en général. Il conclut qu'en tant que le Goût regarde l'imagination, fon principe eft le même dans tous les hommes. » La caufe d'un » mauvais Goût ne doit s'attribuer qu'à „ un défaut de jugement qui peut ve"nir d'une foibleffe narurelle dans l'en

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tendement. » L'auteur rapporte encore d'autres caufes de ce vice de l'efprit.

La jufteffe dans le jugement en fair d'Arts, & que l'on peut appeller BonGoût, dépend en grande partie de la fenfibilité; il y a cependant des défauts at tachés à cette fource des jugemens.»Tou. te caufe ordinaire de plaifir affecte vo»lontiers l'homme qui eft d'un tempérament fanguin. II defire trop vive

»ment pour être délicat dans fon goût, » & il eft, à tous égards, ce qu'Ovide » dit de lui-même:

Molle meum levibus cor eft violabile telis,

Et femper caufa eft cur ego femper amem

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» Les traits même les plus légers touchent & percent mon cœur, & c'est là » la raison qui fait que j'aime toujours. » Il n'eft pas poffible que quelqu'un de » ce caractère foit jamais un juge déli» cat; jamais il ne peut être ce que Té»rence appelle Elegans formarum fpec»tator. » Il y a dans cette Differtation des raifonnemens ingénieux & des vêtes: très philofophiques.

Recherches Philofophiques fur l'origine des idées que nous avons du Beau & du Sublime. L'auteur penfe qu'il y a des douleurs & des plaifirs politifs. » Mon » efprit, dit-il, diftingue on ne peut pas plus clairement les trois états dont j'ai parlé, l'état d'indifférence, l'état de plaifir & l'état de douleur. Je les apperçois diftinctement fans me for» mer des idées de rapport entre tel ou

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