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procuroit; il n'en étoit point le Mé ène par politique ou par oftentation; il les favorifoit, parce qu'il les aimoit véritablement & qu'il les cultivoit luimême; elles trouvoient en lui l'atta`chement d'un ami tendre, & non l'im portance d'un froid Protecteur. Tous les gens de Lettres doivent bénir fa mé moire; elle me fera particulièrement chère, Monfieur. Tant que le fouffle de la vie m'animera, je payerai fans ceffe à fon ombre le tribut de una reconnoiffance. Je me foaviendrai toujours des bontés qu'il me témoignoit toutes les fois que mes loisirs me permet toient de le voir. Il ne me recevoit point en Miniftre; il caufoit familièrement avec moi; il daignoit entrer fur mes occupations & fur ma fortune dans des détails qui feuls me fatisfaifoient, parce qu'ils m'annonçoient que je ne lui étois pas indifférent. Je n'oublierai jamais fur-tout la part qu'il prenoit aux petits orages qui venoient troubler le cours de mon travail. Lorfque pour me fervir de la comparaifon de M. le Beau, quelque vent impétueux, excité par les paffions des Auteurs, emportoit ces Feuilles légères, il s'em

ployoit à me faire rendre la liberté d'une plume qui refpecte & s'attache à rendre refpectables la Religion, les Maurs, le Gouvernement, qui ne combat que l'infolente & baffe médiocrité des écrivailleurs, ou la fupériorité cynique & dangereufe des écrivains.

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"La faveur n'avoit pas ébloui M. » d'Argenfon, la difgrace ne l'abattit » pas. Il paffa fans étonnement du ty» multe de la Cour au filence de la re» traite........ Ses réfléxions, fes Livres qu'il aimoit, fes amis qui ne lui » furent pas moins fidèles, partageoient » fes momens. Sa joie la plus fentible » étoit d'apprendre les actions de valeur » & de conduite, par lefquelles fon fils fe fignaloit dans nos armées. Il goûta fréquemment cette douce fatisfaction » dans le cours de la dernière guerre. Eloigné du fervice de fon Maître, il » fe félicitoit de le fervir encore dans » un autre lui même.

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"Sa fanté s'affoibliffoit. Il obtint du Roi la permiffion de revenir à Paris.

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y arriva dans un état de languent, qui détruifit bientôt ce qui lui reftoir » de forces. Il ne tint pas à la bonté du » Roi de prolonger fes jours par la fa

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veur la plus capable de flatter fes defirs. Sa Majesté lui envoya fa Lettre » de rappel. Mais M. d'Argenfon fans connoiffance, déja entre les bras de » la mort, rendoit les derniers foupirs, lorfque le Roi lui tendoit la main » pour le rappeller à la vie. Cette pré» cieufe confolation ne fut fentie que » de fes parens & de fes amis; elle redoubla leurs larmes, & M. d'Argen fon mourut le 22 Août de l'année » dernière, âgé de foixante-huit ans.

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» L'état dans lequel il laiffe fa for» tune eft une preuve de fon défintéref» fement. La place qu'il tient dans no» tre reconnoiffance, & qu'il occupera » dans notre Hiftoire, fera pour fa fa» mille un plus glorieux héritage que »les Châteaux les plus fuperbes & les plus vaftes poffeffions.

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Cet Eloge eft digne également & de M. d'Argenfon & de M. le Beau. Si 1 fous la tombe on eft fenfible à ce qui fe paffe cinq ou fix pieds au-deffus, le premier fera flatté d'avoir eu dans le Secrétaire de l'Académie des BellesLettres un Panégyrifte éloquent fans enflure & fans flatterie. Le fecond doit fe féliciter encore davantage; je ne

le plains plus tant. Le plaifir de faire un éloge qui eft déja dans tous les cœurs & fur toutes les lèvres, doit le dédom mager de l'ennui d'une place qui l'obli ge de louer tant de gens, dont la mort eft un grand malheur pour eux & pour lui.

Bandages,

Tout ce qui a rapport à l'humanité ne m'eft point étranger, Monfieur; &, quoique mes Feuilles foient particuliè rement confacrées à la Littérature, je me fais un devoir, en qualité d'homme, de vous indiquer les remèdes propres à foulager les maux de notre exiftence. Les Bandages du fieur d'Hiribarren Chirurgien Hernifte reçu à SaintCofme, ont le plus grand fuccès, & l'emportent fur tous ceux qui ont paru jufqu'à préfent, même fur les Elaftiques. II prouve qu'on ne peut retirer de ces derniers aucun avantage, parce qu'ils ne peuvent contenir les Hernies les plus récentes, encore moins les comprimer, étant fabriqués d'un acier trempé, facile à fe caller; ce qui met ceux qui s'en fervent dans le cas de faire continuellement de nou

velles dépenfes. Les Bandages du fieur d'Hiribarren font exempts de ces défauts. La tournure, la forme la › garniture molle qu'il leur donne, l'appli cation qu'il en fait & qui lui eft partie culière, les rendent plus commodes plus doux, plus légers, plus durables, & moins fujets à fe rompre que les Bandages d'acier.

Une autre obfervation importante c'eft que tous ceux qui fe font appliqués à cette partie, emploient toujours les mêmes bandages pour toutes fortes d'Hernies, inguinales, crurales, &c. Le fieur d'Hiribarren fait des bandages" différens pour chaque espèce différente d'Hernie. Il fe trouve fouvent de ces Hernies d'un volume fi confidérable qu'il eft difficile de les contenir par les bandages ordinaires. L'habile Chirurgien dont il eft ici question, a imaginé pour ces fortes de Defcentes un bandage plus compofé, mais auffi léger que ceux qu'il deftine aux Defcenres ordinaires.

Le fieur d'Hiribarren pourroit nommer plufieurs perfonnes de qualité qui fe fervent, avec la plus grande fatisfaction, de fes différens bandages, fuivant

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