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hommes font réputés (morts pendant » leur vie; il n'eft pas permis à un père » de difpofer de fes épargnes, même » en faveur de fon fils; &, à la fin d'une » vie paffée dans le travail & dans l'ac» cablement, il ne peut emporter dans » le tombeau la confolation d'avoir fait » part à un garçon ou une fille du fruit » de fes fatigues. » Ces traits, Monfieur, doivent être bien précieux aux hommes. Peuvent-ils trop conferver la mémoire d'un Prince éclairé par la raifon, qui, dans le bien qu'il a fait à leurs pères, ne s'eft propofé que leur bonheur ! L'exemple de Charles de Valois fut fuivi par fes voisins.

Pierre de Pacy en Valois, de retour d'un voyage qui avoit duré long-temps, trouvant fa femme enceinte, & foupçonnant fa fidélité, la battit avec tant de fureur qu'elle accoucha avant le terme d'un enfant mort. Revenu de fon emportement, il reconnut l'injustice de fes foupçons. Il avoit non-feulement porté atteinte à la reputation de fon époufe; il étoit cause de la mort d'un » enfant qu'il avoit privé du Baptême. » Il demanda à faire pénitence de fon crime. Il l'expia de bonne foi en fa

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foumettant à la rigueur des peines canoniques. Il ordonna, par un mo» tif d'humilité, qu'après fon décès l'enfant feroit repréfenté fur la tom» be qui lui ferviroit de fépulture, & » que lui-même paroîtroit fur cette » tombe avec la calotte de Moine qui » étoit pour lors un figne de péniten»ce. Ce qu'il avoit ordonné fut accom»pli...

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Un Fermier du village de Moify avoit laiffé échapper un taureau farouche qu'on n'avoit pu dompter. Cet animal rencontra un homme qu'il frappa d'un coup de corne. Cet homme mourut quelques heures après. Le Comte de Valois donna ordre d'arrêter le taureau, & de lui faire fon procès. Les Officiers du Comte fe tranfportèrent fur les lieux où ils firent les informations requifes; & fur la dépofition des témoins qui conftatèrent la nature du délit, le taureau fut condamné à être pendu; ce qui fut exécuté aux Fourches Patibulaires de Moify. » Ce fupplice »ne termina pas la fcène. Il y eut appel 2 de la Sentence des Officiers du Com»te, comme de Juges incompétens, » au Parlement de la Chandeleur 1314.

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» Cet appel fut dreffé au nom du Pro»cureur de l'Hôpital de la Ville de Moify..... Le Parlement reçut plaignant le Procureur de l'Hôpital, en cas de faifine & de nouvelletés, contre » les entreprises des Officiers du Com»te de Valois. Le jugement du tau»reau mis à mort fut trouvé équita» ble; mais il fut décidé que le Comte » de Valois n'avoit aucun droit de Juf» tice fur le territoire de Moify, & que »fes Officiers n'auroient pas dû y inftru

»menter. »

On traitoit les lépreux avec beautcoup de rigueur; ils étoient exclus de tout commerce avec les autres hommes, & regardés comme des espèces de cadavres auxquels il reftoit un fouffle de vie. Dès qu'un homme portoit fur lui des marques d'une lépre incurable, on avertiffoit le Curé. Celui-ci raflembloit auffitôt fon Clergé, alloit en proceffion à la maifon du lépreux qui l'attendoit à fa porte, couvert d'un voile noir ou d'une nappe telle qu'on en met fur les cercueils. » Le Prêtre faifoit fur lui quelques prières; la proceffion retournoit à l'Eglife dans le même ordre

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qu'on avoit obfervé en venant. Le »lépreux fuivoit le Célébrant à quelque diftance; arrivé à l'Eglife, il entroit » dans le chœur, & fe plaçoit au mi» lieu d'une chapelle ardente qu'on lui » avoit préparée comme à un corps » mort. On chantoit enfuite une Messe » de Requiem, &, à l'iffue de l'Office, » on faifoit autour du lépreux des en» cenfemens & des afperfions; on li» foit les Recommendates, & l'on en» tonnoit le Libera. Il fortoit pour-lors » de fa chapelle ardente; la proceffion qui l'avoit amené, le conduifoit hors » de l'Eglife, au milieu des chants lu gubres, jufqu'à la porte du Cimetière, où le Prêtre lui adreffoit des » exhortations à la patience & à la réfignation. » Enfuite il lui faifoit des défenfes d'approcher perfonne, de ne rien toucher de ce qu'il marchanderoit pour acheter, avant que cela lui apparfînt, de fe tenir toujours au - deffous du vent, quand par hazard quelqu'un lui parleroit, &c. Je te défends, ajoûtoit le Prêtre, que tu ne habites à auitre femme que à la tienne.

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Lorfqu'un homme étoit mort dans

un lieu où il n'avoit point de parens, le Juge s'informoit de ceux qui avoient été fes meilleurs amis; ceux-ci faifoient nommer un curateur à la fucceffion, l'acceptoient ou y renonçoient au nom des abfens, & ces formalités avoient autant de force que s'ils euffent été réellement des parens du défunt. » On étoit convaincu qu'un vrai » ami vaut fouvent mieux qu'un pa» rent, & que les liens da fang font » ordinairement moins forts & moins

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puiffans que ceux de l'amitié. J'ai »lu plufieurs contrats, ajoûte l'auteur, » où le vendeur d'une rente promet » faire mettre l'acquéreur en foi & » fouffrance par celui de qui rele» voient les biens affectés à la rente; » le vendeur y renonce à toute abfolu» tion du Pape, en vertu de laquelle il » pourroit revenir contre fa foi & fou » ferment. La formule, nonobftant l'ab» folution, &c, fut introduite pendant » les démêlés entre le Pape Boniface » VIII & le Roi Philippe le Bel».

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Guerres civiles dans le Valois. Les payfans étoient maltraités par les Seigneurs; 'on les appelloit par dérifion Jacques bons hommes, ou fimplement

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