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fieur, perfectionne de jour en jour fa méthode d'enfeigner la jeuneffe. Il a imaginé de faire imprimer les principes des Langues Françoife & Latine en gros caractères fur fix cartons de deux pieds de large & de dix - huic pouces de haut. Outre la clarté, la justeffe & la précifion des principes, affez détaillés pour rendre compte de toutes les parties des deux Grammaires, & affes généraux pour exclure toute routine, cette collection préfente deux avantages uniques, celui d'être un tableau permanent ou un Livre toujours Ouvert, & celui de montrer les deux langues tellement comparées qu'on en apperçoit d'abord les conformités & les différences. Les Cartons peuvent fe placer aifément dans une falle d'étude, & même dans un Cabinet particulier. Il ne paroît guères poffible de rien imaginer de plus commode & de plus inftructif dans une partie auffi utile qu'épineufe. Ces Cartons fuppléent à tous les Rudimens, fans être fujets à être perdus ou à être déchirés; ce qui diminue la dépense pour les parens. Le prix de la collection eft de 6 livres. On

sadreffera, pour le la procurer, à l'auteur lui-même à Troyes; il fe chargera de l'envoyer franche de port, pourvû qu'on ait l'attention d'affranchir les Lettres qui lui feront écrites à ce fujet.

J'ai fous les yeux le programme d'un Exercice Public qui s'eft fait au mois de Septembre dernier dans la Penfion de M. Mélin, & dont les objets étoient l'Hiftoire, la Mythologie & les Principes des Grammaires Françoife & Latine. Quelques perfonnes qui ont affifté à cet exercice m'ont affûré que les Elèves avoient juftifié les talens de leur maître, par des connoiffances étonnantes à leur âge, & par la netteté des répon fes qu'ils avoient faites à toutes les queftions. Un jeune M. de Lanty de Paris, Penfionnaire de M. Mélin, s'eft diftingué fur-tout dans cet Excercice Littéraire. L'abrégé de la Fable que M. Mélin enfeigne à fes écoliers, fi l'on en juge par la diftribution de fon programme, doit être de lui. Il le divife en deux Parties, dont l'une traite des Dieux, & l'autre des Héros; chaque Partie eft précédé d'une Préface où l'auteur recherche leur origine; il pa

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roît y fuivre un ordre qui doit beaucoup faciliter l'étude & foulager la mémoire. Vous voyez, Monfieur, que

M. Mélin fçait ouvrir à fes élèves des fentiers plus courts & plus faciles que les routes frayées ; il a le mérite rare de les attacher à l'étude, & de leur fauver les dégoûts qui en font inféparables par les méthodes employées le plus commu nément,

Je fuis, &c.

A Paris, ce 17 Février 1765.

LETTRE XV.

Euvres mêlées de M. de la Fargue.

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N trouve chez Duchefne Libraire rue Saint-Jacques une nouvelle production Littéraire en deux volumes in-12, d'une éléganté impreffion, & de plus enrichis d'eftampes où Mrs. Gravelot & le Mire ont réuni leurs talens. Elle eft intiralée: Euvres Mélées de M, de la Fargue, des Académies

Royales

Royales des Sciences, Belles Lettres & Arts de Caën & de Lyon. L'auteur a fait hommage de fes travaux à Monfieur d'Ormelon le fils, qui mérite, quoique très-jeune encore, les éloges qu'on lui donne.

M. de la Fargue, dans fa Préface, s'annonce pour un Poëte par amufement & pour un Profateur fans prétention. Eft-ce à moi de craindre la critique?

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Mon Livre n'en vaut pas la peine, » & je n'ai pas la vanité de cette crain» te..... Des deux volumes que je donne » au Public, le premier n'eft qu'une » collection de Poëfies fugitives.... Le » fecond contient un Difcours ou une espèce de Traité fur la lecture...... Je » n'ai guères fait qu'arranger ce que j'ai » pu recueillir de plus digne d'être propofé à l'imitation des jeunes gens, » foit dans les écrivains les plus célè»bres de l'Antiquité, foit dans les Mo»dernes de tous les pays; j'ai préféré les lumières des autres à mes ténèbres, , & l'utilité de la jeunesse à ma gloire.

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Parmi les Poëfies fugitives, quelques-unes avoient déja paru avec fuccès, entr'autres une Epitre à l'Amitiè AN. 1765. Tome I.

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& une Ode fur la Solitude, &c, dont je vous ai parlé moi-même. Les autres pièces de vers raflemblées dans ce recueil ont été composées, en général, pour des amis & des fociétés particulières." Données au Public, elles doivent perdre le mérite de l'à propos, qui en eft un trèsgrand pour ces fortes d'opufcules. Les détails où je pourrois entrer fur ces bagatelles ne feroient pas affez piquans pour vous. Il y a des morceaux où l'on trouve de la facilité, du naturel & du fentiment; il en eft d'autres que le Goût auroit retranchés de cette collection. Mais, après l'aveu modefte de l'auteur, il feroit injufte & malhonnête de s'armer contre lui de la févérité de la Critique qui doit réferver fes carreaux pour l'impudence & le charlatanifine. J'aime mieux attirer votre attention fur les ouvrages férieux de M. de la Fargue, qui font honneur à fes ļumières, & qui méritent votre fuffrage.

Un Traité de la Prononciation Oratoire termine le premier volume. Néceffité d'avoir une belle prononciation. Cicéron penfoit que la manière de dire les chofes n'étoit pas moins importante que les chofes mêmes, non tam refert

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