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qialia fint que dicas, quam quomodo dicantur. Il définit la prononciation, une certaine éloquence du corps, quædam corporis eloquentia. On la compre drdinairement dans tous les Traités de Rhétorique pour la quatrième partie de l'Art Oratoire. » Mais elle n'a la dernière place que pour l'ordre: elle eft au fond d'une fi grande conféquence. » pour émouvoir, que Démosthène, lec plus fameux des Orateurs Grecs, la » place, à juste titre, au premier 2 fecond & au troisième rang, comme. » au quatrième. La prononciation dépend effentiellement de trois chofes, » qui font la voix, le gefte & la mémoire. Quoiqu'elle femble confifter. plus particulièrement dans la voix on fe convaincra fans peine par la ré-» fléxion que le gefte & la mémoire Jui prêtent une force & un agrément dont elle ne feroit pas fufceptible fans

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Qualités que doit avoir la Voix. Ses principaux caractères font d'être fonore, claire, fléxible, & variée. Rien n'eft fi défagréable à l'oreille qu'une voix fourde, rauque, enrouée & fépulcrale, ou une voix fèche, aigre, ai

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& en fauffet; c'est la fléxibilité de la voix qui en fait la variété; la monotonie endort; un tou déclamateur ou chantant dégoûte. » L'orateur doit conforiner fa voix aux mouvemens qu'il » veut exciter, en proportionner les in» fléxions aux impreffions différentes » que les paroles doivent faire, & la » mefurer fur fon objet. Il faut qu'elle » foit élevée ou baiffée, véhémente ou tranquille, févère ou tendre, felon le genre ou le caractère des paffions; » car elles ont chacune leur génie, leur langage & leur nuance, & c'est au ta» lent à fuivre leur marche. La pro» nonciation des vers eft différente de » celle de la profe. » Il y a des défauts naturels dans la voix qu'il eft très-poffible de corriger par le travail, par des foins opiniâtres, & par une longue habitude de contraindre & de former fa prononciation. Exemple de Démof thène qui fçut vaincre une nature ingrate, & fe faire, en quelque forte, une autre voix que la fienne.

Le Gefte eft le fecond caractère de la prononciation. Les grands Maîtres de l'éloquence ont toujours recommandé

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aux Örateurs de débuter fimplement dans leurs Exordes, afin de fe concilier l'attention & la faveur de ceux qui écou tent. Un début emphatique & ampoulé fent trop la prétention, & l'air de confiance est une forte d'infulte dont l'amour-propre des auditeurs eft mortifié. Exemples tirés d'Horace & de Def préaux. L'auteur veut que la décence, la modeftie foient encore plus fur le vifage & dans le maintien que dans les paroles. » Tout le corps, en général, doit avoir une contenance noble, dégagée & décente; mais prefque tou»tes les parties du corps, la tête, le front, les yeux, l'air du vifage, les » bras, les mains, & les doigts mê»mes, ont leur action particulière par » leurs mouvemens dans un bon Ora»teur. Les Juges de l'Aréopage, ce Sé» nat de la Grèce fi célèbre par fon au»torité, trouvoient dans le Gefle tant » de charme, dont ils fe défioient, qu'ils » n'écoutoient les Orateurs que dans les ténèbres; par cette précaution, ils n'évitoient pas l'empire de la voix ; mais » la voix fans le gefte perd la moitié de fon attrait. » Qualités du Gefte. Il ne

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doit rien avoir de mou ni d'efféminé; il ne doit pas non plus être dur ni fauvage. Il faut qu'il foit vrai, c'est-i-dire, naturel. S'il s'écarte quelquefois de la nature, on excufe plutôt une fimplicité groffière qu'une faftidieufe affectation. Les défauts du Gefte. C'eft un défaut de fe promener dans les Chaires ou fur les Tribunes, & de marcher inconfidérément de côté & d'autre. La tête baillée, jettée en arrière ou de travers, est une mauvaise fituation; il faut qu'elle foit noblement, mais modeftement levée & droite fur les épaules. La tête haute le courage & la fierté. Elle exprime le confentement par une inclination, le refuspar un léger remuement de droite à gauche & de gauche à droite, -la langueur par un panchement fur l'un ou fur l'autre épaule, l'averfion en fe détournant pour ne point voir, le chagrin, la trifteffe ou la douleur en fe baiffant humblement, & l'admiration ou l'étonnement en fe relevant avec vivacité, & regardant le Ciel. C'eft dans le vifage, & furtout dans les yeux, qu'eft la grande expreffion du Gefte. Suite des caractères du Gefte. Quelle fi

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tuation on doit donner aux bras. » Quin» tilien remarque que la main gauche » ne peut pas faire feule un gefte parfait, manus finiftra nunquam fola geftum facit. Mais, en s'accommodant » au gefte de la main droite, elle en » augmente de beaucoup la grace, & il » y a des geftes où les deux mains font indifpenfablement néceffaires. com» me dans les invocations, les invita» tions, les embraffemens & les témoi »gnages d'affection. Les mains, ajoûte Quintilien, fans lefquelles l'action » du Difcours feroit coupée & languif» fante, ont des mouvemens ou des expreffions prefque innombrables. Ma»nus, fine quibus trunca effet actio ac » debilis vix dici poteft quot motus » habeant.» Règles qu'il faut fuivre dans l'action des mains. Perfe faifant le portrait de ceux qui, fans capacité, afpirent à la Magiftrature: figurez-vous, dit-il, que Socrate tient ce difcours à Alcibiade , digne élève du fameux Périclès: » Vous gouvernez l'Etat. Sça» vez-vous vous taire & parler à propos? Avez-vous l'art, dans une vio»lente fédition, de vous faire écouter

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