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» d'une populace mutinée, en étendant » la main d'un air de majefté?

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Rem Populi tractas ?... Dicenda tacendaque calles?

Ergo ubi commotâ fervet plebecula bile, Fert animus calidæ fecifle filentia turba Majeftate manus?

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De la Mémoire. On en diftingue deux fortes, l'une naturelle l'autre artificielle. Exemple de perfonnes qui avoient une mémoire prodigieufe d'autres qui ont fçu en acquérir. » La » mémoire de Saint-Thomas d'Aquin » étoit fi mauvaife que rien n'y pou» voit entrer que fort difficilement, ni » y demeurer d'aucune manière. Un » jour d'orage, où, appuyé fur une fenêtre, il fongeoit avec douleur à l'extrême difficulté qu'il avoir à appren » dre quelque chofe & à tout le temps » de la jeuneffe qu'il avoit inutilement » étudié, appercevant dans la rue des » gouttes de pluie qni, tombant fuc»ceffivement fur un pavé, étoient par» venues, avec le temps, à y faire un

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creux très-profond, il reprit un nou» veau courage par cet exemple, re» doubla d'étude & d'application, & tiompha de la dureté de fa mémoire, comme la pluie avoit enfin vaincu » celle de la pierre. » Moyens de favorifer la mémoire. Le matin est le temps le plus propre pour la cultiver.

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Le fecond Tome des Œuvres de M. de la Fargue renferme un Difcours fur la Lecture à M. d'Ormeffon le Fils.» Les » hommes naiffent tout ce qu'ils feront, » c'est-à-dire, qu'ils apportent avec eux » en naiflant le germe des vertus ou des »vices qui doivent faire, pendant leur vie & après leur mort, leur éloge ou » leur cenfure, leur gloire cu leur honte, leur brillante réputation ou leur profond oubli. Mais fi l'éducation ne » détruit point le naturel, elle le corrige du moins. Les qualités naturelles » font aidées par l'inftruction; ôtez ce » fecours à la jeuneffe, l'oifiveté, le mauvais exemple corrompront bien» tôt les meilleures difpofitions. Le tra» vail développe les hommes avec l'â il achève, pour ge; , pour ainfi dire, leur » être; il les forme. Les talens flétris,

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» étouffés par la pareffe, font le fruit pénible de l'application; &, comme » les meilleures terres ont befoin pour » être fertilifées des fecours du Labou» reur, il faut cultiver le génie par » tude, le nourrir, l'orner, le rendre, <» en un mot, tout ce qu'il eft capable » de devenir. De tout ce qui peut con» courir à perfectionner les talens, », rien n'est à mes yeux plus propre que » la lecture. » D'abord on lit peut-être avec quelque peine; la lecture devient enfuite un plaifir. » La lecture eft, fur » ce principe, l'art de rendre l'homme » heureux par deux raifons; la premiè»re, c'eft qu'elle lui donne l'utile ou » l'inftruction, comme Sénèque l'a écrit » dans fa 45 Epître à Lucilius, Lectio » certa prodeft; la feconde, c'eft qu'à » l'utile elle ajoûte l'agréable ou l'aníu» fement, felon le même Sénèque, va»ria delectat. Ce font à peu-près les deux parties du Difcours de M. de la -Fargue.

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Il y a deux principes dans l'homme, l'efprit & le cœur. La lecture éclaire l'efprit, & forme le cœur; les preanières vérités confignées dans les Livres font-la connoiffance d'un Etre St

prême. Tableau noble & pathétique des attributs de cet Etre Créateur, confervateur, le principe des principes, la fource de l'existence.

L'orateur philofophe évoque, en quelque forte, de la nuit du tombeau tous ces morts illuftres, dont les écrits ont fait la gloire d'Athènes & de Rome. La vraie Philofophie apprend à penfer, à difcerner le vrai d'avec le faux, l'innocence d'avec le crime, le bien d'avec le mal, en quoi Socrate faifoit confifter toute la fagefle de l'homme; à juger des autres, à fe connoître foi-même, oracle defcendu du Ciel, felon Juvénal, e cælo defcendit, nofce te ipfum. Enumération de toutes les connoiffances morales qui émanent de l'étude de la Philofophie. L'éloquence eft le fruit de la lecture. Qualités qui conftituent l'orateur.» Rien ne fait plus » d'honneur à l'éloquence que la belle réponse de Tibère au Sénat au fujet de » Germanicus, ce jeune Héros qui épaifa les regrets de Rome triomphante » & de l'Allemagne vaincue : toutes les » voix lui décernant unanimement uhe place parmi les Orateurs avec un im

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» menfe bouclier d'or, où fon image » devoit être gravée, l'Empereur ne vou» lut point que ce bouclier fût différent » des boucliers ordinaires, parce que » la Fortune, dit ce Prince, n'ajoûtoit rien à l'éloquence, & qu'il fuffifoit à » la gloire de Germanicus d'être mis au "rang des écrivains illuftres de l'Antiquité."

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Les trois genres d'éloquence, le fublime, le tempéré, le fimple. La Fable, fille de l'Hiftoire. L'idolâtrie née des monumens de la Religion, & le menfonge enfanté par la vérité. M. de la Fargue rapproche la Fable de l'Hiftoire, & fur-tout de l'Hiftoire Sacrée il en fait voir l'analogie & la reffemblance. L'origine de la Poëfie. Elle est le cri de la nature & l'expreffion du cœur. Les premiers Poëtes ont été les interprètes des loix, les oracles de la fageffe humaine. Poëte & Sage étoient des noms fynonimes. Que ces noms, Monfieur, diffèrent aujourd'hui l'un de l'autre ! Progrès & triomphe de la Poëfie.

L'auteur revient au tableau général des fecours qu'on tire de la lecture; enfuite il fe fixe aux avantages de l'Hiftoire. Exemples immortels de vertu,

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