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de courage, de grandeur d'ame, qu'elle expofe à nos yeux. En même temps elle nous préfente les défauts, les vices, les crimes, le ridicule, le mépris & l'opprobre qui doivent les fuivre. Quintilien, dit le fage auteur, vous apprendra qu'il y a de la cruauté à fe » moquer des malheureux; la raillerie » eft, en général, un défaut du cœur » & un rôle offenfant & dangereux à jouer. Avec fes fupérieurs, elle eft imprudente; avec fes inférieurs, elle » eft indigne; avec fes égaux, elle eft réciproque; avec tout le monde, elle » eft délicate; elle révolte l'amour-pro» pre, non-feulement par fon air de fumais encore principalepériorité »ment par fa matière. »

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Defcription de tous les malheurs qui réfultent de l'amour-propre. L'auteur l'appelle le poifon deftructeur des hommes, le vice des vices. Il pervertit dans l'efprit toutes les idées, dans le cœur il corrompt tous les fentimens. Panégyrique de l'amitié. Il faut lire ce morceau dans l'ouvrage même. Rien de plus noblement penfé & exprimé. Différence de l'amour & de l'amitié. » L'amour

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périt par le moindre partage, comme » une larme Batavique qui fe brife en pouffière, pour peu qu'on en ôte mais l'amitié eft un tréfor qui groffic » en fe diftribuant, & la fœur s'enri» chit par fa fidélité des pertes dont le » frère s'appauvrit par fon inconftan»ce. C'eft la marque la plus fûre d'une grande ame que d'afpirer à fe faire ai» mer....... Mais, fi vous voulez qu'on » vous aime, il faut que vous aimiez. »

M. de la Fargue, après avoir fait voir l'utilité de la lecture, nous en montre les agrémens. Les avantages d'un homme qui a lu, & le peu de cas qu'on fait d'un ignorant: ces deux contraftes font très-bien préfentés dans ce Difcours. La lecture nous fauve de l'ennui, cette maladie qui s'introduit dans tous les cercles. La lecture apprend à bien écrire. L'auteur recommande de rejetter la lecture de ces mauvais Livres qui gârent l'efprit & le cœur. Il revient aux plaifirs que produit la lecture honnête. De-là il fe tranfporte au Théâtre, & nous met fous les yeux les fituations de nos meilleures Pièces. Indication de

quelques Livres qui doivent être dans

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les mains de la jeuneffe. La lecture rend modefte; elle eft l'école de toutes les vertus; l'art de parler en eft le premier préfent. Mais elle preferit auffi un filence fage & réfléchi. M. de la Fargue, en rendant juftice aux grands talens de M. Rouffeau de Genève, s'élève avec chaleur contre fes principes dangereux & fes fauffes maximes.

A la fuite de ce Difcours eft une Hiftoire Géographique de la Nouvelle Ecoffe, contenant le détail de fa fituation, de fon étendue, de fes limites, ainfi que des différens démêlés entre l'Angleterre & la France au fujet de la poffeffion de cette Province: où l'on en démontre l'importance, tant par rapport à notre commerce que pour la fûreté de nos établissemens dans l'Amérique Septentrionale, avec une exacte defcription des Bayes, Ports, Lacs & Rivières, de la nature & des productions du pays, des mœurs & ufages des Indiens, traduite de l'Anglois, nouvelle édition, revue & corrigée. Cet ouvrage fut donné en 1755; il offre des détails curieux.

M. de la Fargue annonce de l'efprit & des connoiffances. Une louange qui lui eft due, c'eft qu'il ne fait jamais rou

gir la pudeur; par-tout on voit l'homme honnête, vertueux & fenfible. Son Dif cours fur la Lecture eft plein de folidité de vérité, & d'excellens leçons qui ne fçauroient être trop préfentées aux jeunes gens; c'eft fur tout dans ce morceau qu'on reconnoît que l'auteur a du talent & des lumières.

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Les Bonnets ou Talemik & Zinera, Hiftoire Moderne traduite de l'Arabe, à Londres & fe trouve à Paris chez Jacques François Quillau Libraire rue Chriftine, Au Magafin Littéraire.

Cette bagatelle amufante forme un petit volume in-12 d'environ 174 pages. L'auteur anonyme annonce dans un Aver tiffement qu'à fon retour des Indes il a été jetté par la tempête dans une Ifle merveil– leufe, inconnue jufqu'à ce jour pour de bonnes raisons. C'est-là qu'il a fait l'acquifition du manufcrit de l'Hiftoire des Bonnets. Pendant le refte de fon voyage, il l'a traduit avec fon Maître de Langues. Tandis qu'on vend au Havre les fruits » immenfes de ma pacotille, je prends la pofte; j'arrive à Paris; on m'imprime, » & je ne crois pas certainement faire un » mauvais préfent à l'Europe,

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Zinera eft une Princeffe Arabe menacée par un concours de circonftances de fe trouver coupable d'incefte ou de parricide. L'amour, la vertu, la néceffité, la forcent à fuir avec le Héros qui a défenda les Etats de fon père, & qui l'a épou fée en fecret. Ils vont chercher fur les mers quelque terre inhabitée où ils puiffent vivre fans fujets, fans maîtres, jouiffant de la nature, & fe livrant fans contrainte à leur tendreffe mutuelle. Après quelques aventures, ayant obtenu ua fruit de leur amour, ils font enlevés en pleine mer par des hommes amphibics, des hommes marins, dont on appuye l'existence fur des paffages finguliers de plufieurs voyageurs, & d'après les réfléxions de quelques Naturaliftes. Ces tendres époux, entraînés dans un fouterrein immense au milieu de ce peuple, fe voient fur le point d'être forcés d'époufer l'un la Reine, l'autre le Roi du pays. Sortis de leur vafte prifon par les bouches d'un volcan, ils font pris pour Divinités funeftes par un peuple nouveau qui les entoure. Pour les appaifer, un autel eft élevé fur leur route; l'encens fume, le feu brille, la hache eft préparée, un enfant va leur être immo

des

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