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Jacques & Jacquiers; ils perdirent pa tience, & fe rendirent terribles fous ce dernier nom. Ils furpritent & rafèrent plufieurs Châteaux le long de l'Oife. » Les Jacquiers étant entrés de force dans un Château peu fortifié, prirent le maître du logis », & l'embrochèrent tout vivant; ils allumèrent un grand feu & le firent rôtir. Après cette cérémonie plus diabolique encore qu'elle n'eft bar» bare, ils coupèrent quelques mor» ceaux de fes chairs, firent venir fa femme dont ils s'étoient faifis en » même temps qu'ils avoient pris le mari, & la rendirent témoin du fpectacle. Non contens du fanglant déplaifir qu'ils caufoient à cette Dame infortunée, ils l'obligèrent à manger » un morceau des chairs de fon mari, c'eft-à-dire,qu'ils lui ouvrirent la bou» che de force, & y enfoncèrent le » mets qu'ils lui avoient préparé. La » Dame en monrut fur le champ ». Ces payfans furent enfin diffipés; le Chef qu'ils avoient choifi étoit un homme d'une ftature coloffale ; il fe foumit un des premiers, & ramena les autres à l'obéiffance. Cet homme fur

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depuis très-fidele, & rendit de grands fervices.

Les pélerinages étoient fort à la mode au feizième fiécle. » Une Reine de » France (le nom n'eft pas marqué; » des perfonnes de la famille dont il » va être queflion, m'ont affuré que » c'étoit Catherine de Médicis) fit vou » que, fi elle terminoit heureufement

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une entreprife, elle enverroit à Jé» rufalem un Pélerin qui en feroit le » chemin à pied, en avançant de trois pas, & en reculant d'un pas à cha» que troifième pas. Il fut queftion de trouver un homme affez vigoureux » pour entreprendre le voyage à pied, » & affez patient pour reculer d'un pas fur trois. Un Bourgeois de Verberie » fe préfenta, & promit d'accomplir fcrupuleufement le veu. La Reine "accepta l'offre, & lui promit une ré» compenfe. Celui-ci remplit fes en"gagemens avec un fcrupule dont la »Reine fur affurée par des perquifi» tions. Le Bourgeois qui étoit marchand de profellion, reçut une fom»me en récompenfe, & fut ennobli. On lui drella des Armes écartelées

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» d'une Croix de Jérufalem & d'une palme. Ses defcendans ont confervé » les Armes; mais ils ont dérogé, en » continuant le commerce que leur père avoit ceffé d'exercer. Ce trait qui paroît vrai, eft une preuve que les ufages les plus refpectables font quelquefois autant expofés au ridi»cule que des abus réels ».

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Les efprits commençoient à s'éclai~ rer dans ce fiecle qui étoit celui du regne de François I; mais la culture naiffante des Lettres & des Arts ne put empêcher les effets cruels de l'Héréfie. La fuperftition fe montra fous différentes formes; l'Aftrologie judiciaire, les fortiléges, les maléfices, &c, parurent prefque en même temps. On connoît la difpute de Bodin & de Huvier; le premier étoit un enthousiaste qui au fujet de la condamnation de Jeanne Harviliers, brûlée comme forcière, écrivit un livre fur le pouvoir des Démons. L'autre étoit un Médecin verfé dans la connoiffance de l'histoire naturelle, plein de fens & de raison. Cette Jeanne Harviliers étoit née d'une mère exercée dans l'art prétendu des

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maléfices & dans la proftitution. » Dès » le moment de fa naiffance qui arriva » l'an 1528, cette mère, à la perfuafion » d'un Sorcier de fa Secte, la voua » au diable, avec les formules & les » cérémonies contenues dans les grimoires; car les Sorciers avoient des » rits & des pratiques, comme nous en » avons pour vouer des enfans aux Saints. On en trouve des exemples » dans un écrit qui parut à la fin du regne de Louis XII, & qui porte » en titre l'Hiftoire du Chevalier qui » donne fa femme au diable. Suivant le dogme des grimoires, un père & » une mère pouvoient dévouer leurs » enfans, & un mari fa femme. On pouvoit auffi fe donner foi-même » en vertu d'un pacte; mais le fils n'a» voit pas le même pouvoir fur fon père, ni la femme fur fon mari ». Jeanne Harviliers ayant atteint l'âge de douze ans, fut préfentée au diable par fon père. Il lui apparut fous la figure d'un grand homme noir, en bottes & en éperons, prêt à monter à cheval; il lui déclara d'abord qu'il étoit le diable, que fi elle vouloit fe livrer à

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lui, il la rendroit heureufe, & lui ap prendroit des fecrets pour faire beaucoup de bien à fes amis & beaucoup de mal à fes ennemis. Elle accepta fes offres, dit l'hiftoire; » celui-ci lui dit » alors qu'elle devoit renoncer à Dieu; » il lui dicta des formules qu'elle répéta. Ce début tout diabolique ou" vrit d'abord à Jeanne la voie de la proftitution; elle fuivit aveuglément les inftructions d'un tel maître; ce » malheureux en abufa. Cette féduction » fut le commencement d'un commer» ce criminel qui dura trente-huit ans.

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L'homme arrivoit ordinairement à » la nuit close, à cheval, vêtu & équi» pé comme la première fois; pen»dant les premières années de cette » fociété, il enfeigna à fa maîtreffe » diverfes recettes propres à faire pé»rir en peu d'heures les hommes & les animaux. La magie prétendue qu'ils employoient à ces opérations » ténébreufes, confiftoit principalement » dans des graiffes apprêtées de quatre » couleurs & dans des poudres. Il faifoit de temps en temps quelques pré fens à cette fille, & lui donnoit de

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