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Il avoit tantôt la forme d'un grand bouc, tantôt celle d'un Cavalier vêtu de noir, quelquefois celle d'un gros barbet ; il ouvroit la féance par un difcours; enfuite il diftribuoit fes préfens de poudre & de graifle. Bodin écrit qu'on baptifoit fouvent des crapauds qu'on donnoit comme des préTervatifs. » Quelquefois on adoroit le

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diable, &, en figne de foumiffion, » on lui baifoit le nombril. On termi» noit la cérémonie par un repas dans lequel on mangeoit du pain noir; ce » repas étoit fuivi de danfes lafcives » & de débauches monftrueuses. Ces fabats s'affembloient ordinairement pendant les nuits qui précédoient » les Fêtes, afin que les affiftans, ou » vriers pour la plupart & gens du com» mun, euffent le temps de goûter le » lendemain quelque repos, pour fe préparer à un nouveau travail; quel» quefois le Préfident imprimoit un figne à ceux qui vouloient s'initier; il appliquoit fur le récipiendaire une » graifle qui faifoit naître à la partie » du corps qu'elle touchoit une efpèce de rogne infenfible, qui péné

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»troit fort avant ». Ce genre de fuperftition protégé par Catherine de Médicis, a long-temps influé dans les affaires publiques. On confultoit les Sorciers, & les Aftrologues, comme les Anciens avoient recours à leurs oracles & leurs de » vins. Ce que nous nommons présente»ment foibleffe & folie, ajoûte M.l'Ab » bé Carlier, étoit fageffe alors; peut-être » les fiécles fuivans trouveront-ils dans » le regne des connoiffances actuelles, » des ridicules que l'on condamnera » avec autant de raifon que ceux qui » nous frappent préfentement dans les » mœurs du feizième fiecle; il n'y a plus dans tout le Valois que quelques »bergers qui fe mêlent encore de di» vination & de magie, pour amufer » le bas peuple».

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Parmi ces folies extravagantes, on en vir de plus cruelles. Le fanatifme arma nos pères les uns contre les autres. La Religion fervit de prétexte à des guerres qui la déshonoroient; on vit dès la fin du regne de François I, des étincelles de l'incendie qui devoit ravager la France fous celui de fes fucceffeurs. L'auteur fe borne aux faits qui regardent

le Valois : ce font des excès qui font frémir; les mêmes horreurs fe retrou voient par-tour; l'appas du pillage attiroit les Huguenots dans les Maifons Religieufes qu'ils faccageoient; ils détruifoient les Eglifes fondées par la piété; leurs décorations qui commençoient à montrer le retour des Arts étoient dévorées par les flammes; il s'y trouvoit fouvent des morceaux précieux de peinture & de fculpture qu'ils fe faifoient un devoir d'anéantir. Je ne m'arrêterai pas fur cette partie connue de tout le monde; elle eft ici préfentée avec des détails intéreffans & quelquefois neufs, qu'il faut lire dans l'ouvrage même.

Ce fecond volume finit au feizième fiecle. Je n'ajoûterai rien à ce que je vous ai dit fur cet ouvrage, en vous rendant compte du premier Tome; celui-ci vous préfentera le même intérêt, les mêmes recherches & la même clarté. Les Sçavans le liront avec beaucoup de fatisfaction; les autres y trouveront de quoi s'inftruire & des traits amufans. Ón devoit diftribuer le troisième volume de cette Hiftoire avec le fecond;

on a éte obligé de changer quelque chofe à ce plan. Le dernier Tome ne tardera, pas à paroître; on prolonge le temps où l'on pourra foufcrire jufqu'à la fin de Février de cette année 1765.

Théâtre des Grecs. Nouvelle Edition corrigée & augmentée.

Vous connoiffez, Monfieur, nonfeulement de réputation, mais par lå lecture utile & agréable que vous en avez faite, cet ouvrage célébre du P. Brumoy. Vous fçavez avec quels ap plaudiffemens il fut reçu du Public, lorfqu'il parut pour la première fois, il y a trente ans environ. Ce fuccès mérité s'eft foutenu jufqu'à nos jours, & fera probablement auffi durable que la littérature elle-même. Ce n'ekt pas que les Sçavans & les connoiffeurs ne fe fuffent apperçus de quelques défauts qui déparoient cette excellente compofition. Ils avoient remarqué des endroits où le fens étoit altéré, où les penfées des auteurs étoient mal prifes, où quelquefois l'interpréte y fubftituoit les fiennes. Ils defiroient qu'une main ha

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bile corrigeât ces fautes, fi excufables. dans un travail de cette étendue & de cettè difficulté. Leurs vœux font exaucés. On a rétabli le véritable fens des auteurs Grecs; les corrections ont été rejettées par des renvois au bas de chaque page. Ainfi cette Edition du Théd. tre des Grecs juftifie pleinement les titres qu'on lui donne de nouvelle, de corrigée & d'augmentée. Elle fe trouve à Paris chez J. Barbou ; cet habile Imprimeur ne demeure plus dans la rue Saint-Jacques; fon imprimerie & fon magazin font établis depuis peu rue & vis-à-vis la grille des Mathurins.

Traité Abrégé de Phyfique.

Feu Durand Libraire fit imprimer en 1763 ce Traité Abrégé de Phyfique à l'ufage des Collèges, par M. de Saintignon, Procureur-Général des ChanoinesRéguliers de notre Sauveur, de la Société Royale des Sciences & des Arts de Metz, &c. fix volumes in 12. Je vous en rendis compte dans le temps. Cet ou vrage fut la fource d'une querelle littéraire entre M. de Saintignon, & M.

l'Abbé

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