Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

P'Abbé Nollet. Ce dernier fe plaignic de ce que le premier l'avoit fouvent copié. Rien de plus vrai; mais après la déclaration de M. de Saintignon, on ne devroit pas, ce me femble, lui faire ce reproche. Dans fon Avertiffement, il ne fe donne point pour auteur. Il avoue qu'il n'a d'autre mérite que celui d'avoir lu & choifi, raffemblé & mis en ordre ce qui lui a paru pouvoir entrer dans fon plan, & d'y avoir ajoûté les réfléxions que l'ufage & l'expérience lui ont fournics. Il ne cite pas les écrivains d'où il a tiré le fond de fon Traité; les citations auroient été trop fréquentes; M. Nollet eft le feul qu'il nomme pour lui donner de juftes éloges. » Il fera facile, dit-il, » de reconnoître les fecours que j'ai » tirés de l'excellente Phyfique expéri» mentale de M. l'Abbé Nollet, dont j'ai fouvent emprunté jufqu'aux expreffions, par un goût naturel que j'ai toujours eu pour les ouvrages, » auffi recommandables par la netteté » & la précifion que par la beauté du style. On voit par cette déclaration que M. de Saintignon, plein de zèle ANN. 1765. Tome I. C

"

"

29

[ocr errors]
[ocr errors]

pour l'inftruction de la jeuneffe, a facrifié fa gloire particulière à l'utilité générale. Quelques Phyficiens de ma connoiffance eftiment beaucoup fa collection, & la trouvent très-bien faite pour les Colleges, auxquels elle est. deftinée. Je ne vous ai rappelé cet ouvrage, Monfieur, que pour vous apprendre que, depuis la mort de Du rand, il a paffé dans les mains de Knapen, & qu'il fe débite à préfent chez cer Imprimeur-Libraire, Grand Salle du Palais, à L couronnée, ou au bas du Pont Saint-Michel au Bon Protecteur.

[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Précis fur le Globe Terreftreou Explitation de la Mappe Monde.

C

Et duvrage, Monfieur, forme un volumę iz-12 d'environ 360 pages. L'auteur, M. Maclot, ne fe borne

pas à des principes fecs fur la Géographie. A l'idée générale qu'il donne du Globe terreftre il mêle des détails hif toriques fur les différens peuples qui l'habitent.

M. Maclot eft de l'avis de ceux qui ne penfent pas que l'Amérique ait été connue des Anciens. Ils connoiffoient la propriété attractive de l'aimant; mais ils n'avoient jamais fait attention à fa direction conftante vers le pôle. Quelques étoiles fervoient à diriger leurs courfes; privés de ce fecours dans les remps couverts, ils n'avoient plus d'ef poir de s'orienter; auffi n'avigeoient-ils toujours en rangeant les côtes. Il ne nous refte aucun monement d'après lequel nous puiffions conclure qu'ils euffent découvert le Nouveau-Monde. Il eft fait mention dans deux Dialogues de Platon d'une certaine Ifle Atlantique qu'on nous peint plus grande que l'Afe & l'Afrique réunies enfemble. » Son autorité, ajoûte M. Maclot, fe» roit d'un grand poids, fi, comme le » remarque un auteur moderne, il rapportoit les détails de quelques voya»ges qu'une Nation connue, comme les

دو

"

[ocr errors]

Egyptiens, les Phéniciens ou les » Grecs, eut faits dans l'Ifle Atlantide; mais c'est ce qui n'eft point. Platon s'égaye à rappeller une tradition que » Solon, mort deux fiècles avant lui, » avoit répandue dans la Grèce, fans » autre témoignage que le récit dua » Prêtre avec lequel il s'étoit entretenų »en Egypte. C'eft proprement ce Prê» tre qui, parlant à Solon de l'Ifle As» lantide, en fait une defcription qui » n'a aucun caractère de vérité. Dans » deux mille ans nous ferons les An»ciens ; fi quelques-uns des futurs mo, dernes s'ayifoient de conclure, d'après l'Hiftoire des Sévarambes, leş » aventures de Jacques Sadeur & au»tres ouvrages de ce genre, que les terres auftrales nous étoient parfaite»ment connues, il feroit à propos de » leur faire une objection femblable à » celle qu'on lit ici, & je crois qu'elle feroit très-fondée. » Il eft certain qu'on ne peut fuppofer que par conjecture que les Anciens ont connu l'Amérique; on n'a pas de raifon plus forte pour affûrer qu'il leur étoit abfolument inconnu. Il n'eft pas impoffible que

39

.

quelques voyageurs y

foient parvenus. Dix jours avec un bon vent peuvent pouffer un vaiffeau de la côte Occidentale de la Guinée vers le Bréfil. Peutêtre a-t on pu paffer encore du Nord de la Grande Tartarie par les terres arctiques qui n'en font féparées que par un petit détroit. Qui fçait fi les terres ne fe joignoient pas autrefois de ce côté, & fi le temps n'a pas rompu cette communication? Peut-on affûrer qu'il n'y eût point quelque paffage impraticable aujourd'hui de la mer du Nord à la mer du Sud Ces conjectures peuvent appuyer la poffibilité du voyage; on l'a fait fans doute; car d'où feroient venus des hommes que nous y avons trouvés ?

L'auteur entre dans les détails hiftoriques de cette découverte; ils font trop connus pour qu'il foit néceffaire de m'y arrêter. On fçait que Colomb fut traité de vifionnaire par les Princes auxquels il s'adreifa. Ferdinand & Ifabelle tentèrent le projet fans être perfuadés de fa poffibilité. Colomb partit; il eut à fouffrir les murmures de fon équipage pendant cette navigation pémible. Ce ne fut qu'avec beaucoup de

« VorigeDoorgaan »