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finir dans des greniers par les moin dres ouvriers, & l'on y met quelques frivoles ornemens , pour éblouir les yeux. Les Horlogers de réputation fe procurent des ornemens de bon goût, en y mettant le prix, en confultant les connoiffeurs, en recherchant les artiftes habiles; ceux-ci ne travaillent jamais pour les Marchands; un Finiffeur, un Doreur, un Cizeleur, un monteur de boëtes, lorfqu'ils font connus & qu'ils ont du talent, ne veulent point le proftituer à des ouvrages médiocres; s'il eft de bons artiftes qui foient obligés de travailler à ces fortes de pièces, ils mettent une différence totale entre l'ouvrage qu'ils font pour an Horloger, & celui qu'ils deftinent. à un Marchand; par-là les meilleurs ouvriers fe gâtent infenfiblement, & perdent toute la fineffe d'exécution qui les diftinguoit.

La France a la fupériorité fur toute l'Europe en fait d'Horlogerie; la modicité des prix, la perfection des ouvrages, la beauté des formes: tout fe réunit pour accréditer l'Horlogerie Françoife; mais fi nous fommes jaloux de

conferver cet avantage, il faut remédier promptement à l'abus dont je me plains. Ces pendules & ces montres malfaites que les Etrangers envoyent ou font venir chez eux, y décréditent nos ouvrages, & cette branche im-" portante de commerce eft à la veille de diminuer confidérablement.

Plufieurs perfonnes font perfuadées' qu'on achete à meilleur compte chez les Marchands que chez les Maîtres. Cet avantage prétendu n'eft qu'une illufion; il est évident que le Mercier, le Bijoutier, le Tapiffier, le Brocanteur ne peuvent pas mettre aux ouvrages qu'ils font exécuter, le prix de l'Horloger lui-même, parce qu'ils font obligés de fe ménager un profit; ainfi ils donneront au même prix des ouvra ges de moindre valeur, ou bien ils vendront plus cher, fi les ouvrages font également bons. Pour que ce bon marché ne rende point les ouvrages fufpects," on dira que ce font des rencontres; mais l'infpection feule d'une boutique de Bijoutier prouve le contraire. Ces ouvrages fe font à mesure que l'on en a befoin; fouvent le Marchand vend

une pièce, au moment où l'ouvrier la lui apporte, fans même l'avoir examinée; il n'y a qu'un artifte habile & jaloux de fes ouvrages qui les étudie, les interroge, pour ainu dire,. & les éprouve le célébre Grasham gardoit fes montres une année entière, avant que de les livrer; les artistes fcrupuleux ont à-peu-près la même délicate fe

Mais je fuppofe qu'une pendule véritablement bonne foit tombée entre les mains d'un Marchand; il s'agit de la placer, de la mettre dans fon échappement, de la régler; le Marchand en eft il capable? Il ne s'en embarraffe méme pas; quand la pièce eft livrée & payée, tout eft fini pour lui; il n'en eft pas de même de l'Horloger dont la réputation exige qu'il réponde de fon travail.

En m'élevant contre ce commerce public d'ouvrages clandeftins, je n'ai d'autres vûes, Monfieur, que l'intérêt de l'Etat & l'honneur de ma profeffion. Il me femble qu'un citoyen ne doit pas autorifer,pour la partie qui le concerne, des abus qui tendent à étouffer les grès de l'art, à décrier le commerce

pro

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chez l'Etranger, à priver ceux qui tra vaillent du prix de leurs travaux & de l'encouragement qui les anime,

Je m'eftimerai trop heureux, Monfieur, fi cette lettre peut réveiller l'at tention des perfonnes en place fur un objet auffi effentiel, & les engager à faire ceffer un abus, dont j'ai vû, fur. tout au commencement de cette année, des exemples révoltans que je pourrois

citer.

J'ai l'honneur d'être, &c.

LE PAUTE.

Ports de France.

Mrs. Cochin & le Bas avertiffent que le lundi 28 Janvier 1765, l'on commencera à délivrer chez M. Chardin, Tréforier de l'Académie Royale de Peinture & de Sculpture aux Galeries du Louvre, les Estampes de la troisième foufcription des Ports de France gravées d'après les Tableaux originaux de M. Vernet. Ces Eftainpes font:

1o. La vûe dụ Port & d'une partie

de la ville de Bordeaux, prise du côté des Salinières.

2o. Une autre vue du même Port, prife du Château - Trompette.

3°. La vue de Bayonne, prife à micôté fur le glacis de la Citadelle. 4°. Une autre vue de Bayonne, prife de l'allée de Boufflers près de la Moufferolle.

porte de

Je n'ai pas befoin, Monfieur, de vous exalter cette grande & magnifique entreprise. Le mérite du Peintre, l'habileté des Graveurs, l'empreffement du Public à fe procurer ces beaux ouvrages, en difent plus que tous les éloges, fuffent-ils faits par les orateurs les plus éloquens.

Dictionnaire Eccléfiaftique, &c.

Ce Dictionnaire Ecclefiaflique & Canonique Portatif, ou Abrégé Méthodi que de toutes les connoiffances néceffaires aux Miniftrès de l'Eglife, & utiles aux Fidèles qui veulent s'infruire de toutes les parties de la Religion, a été compofé, Monfieur, par une Société de Religieux & de Jurifconfultes, qui, ver

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