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est flanquée de deux autres qui commencent à la tête et qui sont violettes: on en voit ensuite une autre très-étroite, d'un blanc vif; puis une autre, d'un violet plus clair, un peu mêlée de noir; après, une autre ligne blanche en forme de petit cordon, et enfin une dernière ligne violette. Ces bandes ou lignes continuent jusqu'au bout de la queue, mais le verd y dégénère bientôt en violet.

Il ya, au Paraguay, un caméléon qui ne fuit pas comme les lézards, quand on s'en approche, et qui attend la bouche ouverte, en gonflant sa peau, et sur-tout celle de la mâchoire inférieure. Il a la tête plus courte que les lézards, dont il diffère aussi en ce que sa langue n'est point fendue, mais ronde, grosse, et si large qu'elle lui remplit la gueule comme celle des crapauds. Le trou auditif est aussi plus petit, placé plus en arrière, et il coïncide avec l'angle de la gueule. Il pond sept œufs blancs; du reste, il ressemble pour les formes au lézard dont j'ai parlé. Sa longueur totale est de 8 pouces, dont la queue fait 5. On lui voit sur le chignon deux lignes d'un jaunâtre obscur, qui s'étendent sur l'épine du dos jusqu'à la queue, et qui sont accompagnées de chaque côté par une autre I. a. 16

ligne plus claire et plus large. Il en est de même de la queue; mais elle a de plus sur les côtés, des taches triangulaires d'un jaune brun. On trouve dans les mêmes endroits un autre

caméléon qui attend aussi son agresseur, la gueule ouverte et en se gonflant la peau : : il vit sur les arbres, où il saute de branche en branche, en s'appuyant un peu sur l'extrémité de sa queue qu'il recourbe. J'en gardai un pendant un mois dans ma chambre, sans qu'il prit aucune nourriture. Sa figure ressemble à celle du lézard vert; ses doigts sont disposés de même; mais le nez est au milieu de l'espace compris entre les yeux et le museau, et on n'aperçoit pas le trou auditif, qui doit être trèspetit. Sa longueur totale est de 13 pouces, dont la queue forme 8. La tête est d'une couleur blanchâtre brune. De l'angle postérieur de l'œil sort une raie noire, qui, après avoir suivi le cou, se termine en ligne courbe à la racine du bras. Après celle-là il en vient une autre qui tombe parallèlement de l'épaule; et on en voit sous les yeux une autre qui aboutit également à la racine du bras. Ce qu'il y a de plus remarquable sur le corps, se réduit à quelques taches blanches de plus de deux lignes, et à d'autres qui sont noires et dispo

sées également sur un fond brun; mais les flancs sont blanchâtres, avec des raies noires et étroites qui tombent en zig-zag et en travers. Ses couleurs sont plus ou moins vives.

Je sais qu'il y a encore au Paraguay un autre caméléon que je n'ai point vu, mais qui, dit on, ressemble beaucoup par ses formes à un crapaud, quoiqu'il en diffère, en ce qu'il a une queue longue et mince comme celle d'une souris.

Il y a un petit lézard très laid, à tête courte, qui a sur chaque œil un petit tubercule, et sur le long de l'épine du dos et jusqu'à la moitié de la queue, une espèce d'épi ou de tranchant très-remarquable. Il a 7 pouces de long, dont la queue en forme 4, et cinq doigts à toutes les pattes. Le dessus du cou jusqu'à la queue est de couleur obscure, ainsi que les quatre pattes; mais le chignon est plus clair, et traversé par des lignes plus obscures. On entrevoit aussi cinq angles, formés par des lignes noires dont la pointe est dirigée en arrière. La queue ressemble au dos.

Il y a encore un autre lézard beaucoup plus petit, et d'une couleur bien plus obscure que le petit lézard commun d'Espagne, et dont la queue est beaucoup plus longue.

CHAPITRE IX.

Des Quadrupèdes et des Oiseaux.

J'AVAIS pris des notes sur les quadrupèdes de ces contrées; mais ne sachant si elles méritaient qu'on en fît quelque cas, je les envoyai en Europe pour les soumettre en particulier au jugement de quelque naturaliste; et j'eus soin d'avertir que je ne croyais pas mon manuscrit en état d'être publié, parce que j'espérais augmenter et corriger le tout, dans les voyages que j'allais entreprendre, et qui devaient me fournir de nouveaux quadrupèdes, de nouveaux renseignemens et de nouvelles réflexions. Cependant on publia l'ouvrage en français, incomplet comme il était sans m'en donner avis, et même contre mon intention. Par conséquent, je ne puis être responsable des fautes ou des erreurs que l'on peut y trouver, sur-tout dans la partie critique que j'avais rédigée à la hâte. De retour en Europe, je publiai en espagnol mes notices corrigées et très-augmentées. C'est à ce der

nier ouvrage que je renvoie mes lecteurs; et je me contenterai de donner ici une idée des quadrupèdes du Paraguay, et d'indiquer les points principaux de la critique, ou de ma manière de juger plusieurs auteurs cités par Buffon. Mais comme je n'ai lu d'autre ouvrage que celui de ce dernier auteur, en trenteun volumes avec douze de supplément, c'est aussi de lui que je tirerai mes citations. Le but que je

que je me suis proposé dans cette critique n'a pas été de décider, ni même de prétendre être cru sur ma parole, sur-tout quand j'emploie ces termes : Je soupçonne, je croirais volontiers, je crois, etc.; parce que toutes ces expressions n'ont rien d'affirmatif. Quand je veux affirmer, je dis cela est. Je n'ai pas eu non plus l'intention de blesser personne; j'ai voulu seulement détruire des erreurs, réveiller l'attention des savans, et les exciter à éclaircir la vérité en consultant les auteurs. De plus, je donnerai la notice des animaux que j'ai pu reconnaître dans le magnifique cabinet impérial de Paris, qui est aussi varié que curieux, afin qu'on puisse les examiner, les comparer et les connaître. Il est vrai que tous ne sont pas adultes, que les couleurs de la plupart sont altérées, et que l'on n'a pu

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