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j'ai traduit la lettre sur les originaux espagnols, et que j'ai revues plusieurs fois avec une rigoureuse exactitude.

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Dans les notes qui accompagnent l'introduction de M. d'Azara, et notamment dans celle de la page 26, je n'ai prétendu donner les titres que des ouvrages que je possède, ou que j'ai pu voir par moi-même, seul moyen d'éviter les doubles emplois, les confusions de titres et autres erreurs dont fourmillent les livres intitulés : Bibliothèques de voyages, Bibliographies historiques et géographiques, etc., copiés sans critique et sans discernement les uns sur les autres. J'ai comparé depuis la liste des ouvrages que j'indique, avec celle donnée dans différens catalogues de ce genre, même les plus récens, sans trouver rien d'important à ajouter. Mais j'ai acquis récemment un volume portugais, in-4° de 107 pages d'impression, que je n'ai vu indiqué nulle part, et dont je joins ici le titre, parce qu'il est curieux à lire pour tout homme qui voudrait épuiser cette matière.

Relaçaò do sitio que o governador de Buenos-Aires D. Miguel de Salcedo pos no anno de 1735 à Praça da nova colonia do Sacramento, sendo governador da mesma Praça Antonio Pedro de Vasconcellos, brigadeiro dos exercitos de S. Magestade: com Algunos

xij NOTE ADDITIONNELLE de l'éditeur.

Plantas necessarias para intelligencia da mesma Re laçao escrita e dedicada a el rey nosso senhor por Silvestre Ferreira da Sylva. Lisboa, 1748.

L'expédition des Anglais dans la Plata a aussi été l'occasion de la publication de plusieurs ouvrages insignifians qui ont paru à Londres, depuis l'impression des deux premiers volumes de M. d'Azara. On m'a fait voir un de ces ouvrages, qui est une relation de Buenos-Ayres, en un volume in-8°, avec diverses gravures. C'est une compilation faite d'après Charlevoix. Cette mauvaise production a cependant trouvé un traducteur français, et peutêtre ce traducteur trouvera-t-il un jour un imprimeur et des acheteurs........... J'ai fait venir un autre ouvrage intitulé :

Letters from Paraguay describing the settlements of Monte-Video and Buenos-Ayres the presidencies of Rioja minor, nombre de Dios, St.- Mary and St.John, etc. By John Constant-Davies. 1 vol. in-8°. London, 1805.

La préface de ce livre nous apprend que son auteur est mort au Chili. Je crois qu'il n'a jamais été ni au Paraguay ni au Chili. Quoi qu'il en soit, il n'a été impossible de lire seulement 100 pages de son insipide et romanesque bayardage. (C. A. W.)

SUR LA VIE ET LES ÉCRITS

DE DON FÉLIX DE AZARA.

TROIS cents ans se sont écoulés depuis que l'immortel COLON, trompé par les fausses idées d'un géographe grec, sur l'immense étendue des parties orientales de l'Asie, voulut se frayer à l'ouest une route plus courte vers les riches contrées de l'Inde, et découvrit, par une heureuse erreur, un nouveau monde qu'il ne cherchait pas.

Dans les premières années qui suivirent ce grand événement, le plus mémorable de l'histoire ancienne et moderne, on vit paraître de nombreuses relations qui furent sur-tout recherchées avec avidité par ceux que la soif de l'or, plutôt que le désir de s'instruire, portait dans ces régions lointaines.

Mais bientôt les Espagnols et les Portugais, alors au premier rang parmi les puissances maritimes de l'Europe, non contens des immenses conquêtes dont ils étaient redevables au génie entreprenant de leurs courageux navigateurs, semblèrent vouloir usurper l'empire de l'univers; et par un traité, auquel le souverain pontife des chrétiens apposa le sceau révéré de la religion, ils prétendirent se partager, et les découvertes faites, et les

?Et non Colomb.

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découvertes à faire. Pour marquer les limites respectives. de leurs domaines ignorés, ils tracèrent une ligne sur le globe dont ils étaient bien loin de connaître les diverses parties. Dès-lors les résultats des nombreux et périlleux voyages qu'on entreprit depuis, furent cachés avec autant de soin, qu'on avait mis auparavant d'empressement à les divulguer et même à les exagérer : nonseulement tous les pays où les Espagnols et les Portugais restèrent les maîtres, furent dérobés à l'œil curieux de la science, mais ils s'efforcèrent encore d'exclure de ceuxmêmes où ils n'avaient pas pénétré les autres puissances de l'Europe. Ils les considéraient cómnie des usurpatrices de leurs futures conquêtes, et punissaient leurs navigateurs comme des anticipateurs frauduleux des découvertes qui leur étaient réservées. Ainsi les deux nations qui avaient donné à la géographie la plus forte impulsion qu'elle eût jamais reçue, furent précisément celles qui mirent le plus d'obstacles à son avancement.

Mais c'est en vain qu'elles tentèrent de réserver pour elles seules la lumière du flambeau qu'elles avaient allumé : une si riche proie éveilla l'ambition et l'avarice des autres peuples; ils rompirent ce sceptre maritime injustement usurpé, et s'en partagèrent les débris.

Cependant, même après la chute de leur puissance, les Portugais et les Espagnols restèrent presque seuls en possession des côtes orientales et occidentales de l'Afrique, de l'Amérique méridionale, et de cette grande isthme, si riche, si peuplée, qui unit ensemble les deux continens américains, et ne semble faire partie d'aucun des deux. Ils continuèrent alors à garder le plus profond silence sur toutes ces vastes contrées, et une administration inquiète et jalouse interdit à cet égard toute es

pèce de recherches aux nations qui leur étaient étrangères. Ce système, que l'avarice, l'orgueil et une ambition usurpatrice leur avait suggéré, leur fut alors en quelque sorte commandé par la faiblesse, la crainte, et la nécessité.

Durant deux siècles, quelques relations en petit nombre, incohérentes et peu satisfaisantes, quelques cartes levées à la dérobée et évidemment fautives, furent tout ce qué les savans purent se procurer sur cet immense continent de l'Amérique méridionale, et sur le Mexique. Si les gouvernemens espagnols et portugais ordonnaient, pour leur propre instruction, des travaux géographiques, ils étaient cachés avec autant de sévérité que si leur seule vue eût compromis le salut de l'état. C'est ainsi que les planches de la province de Quito, dressées à Paris par le célèbre d'Anville, par ordre du roi d'Espagne, furent enlevées à leur auteur avant même d'avoir été achevées; et que la grande carte générale de l'Amérique méridionale, terminée à Madrid en 1775, recelée avec soin, a été inconnue aux savans jusque dans ces dernières années.

Mais les grandes secousses qui ont agité le monde depuis vingt ans, et qui durent encore, semblent avoir influé sur l'antique politique de la cour de Madrid 1: soit que la longue interruption des communications avec ses lointaines possessions ne lui ait pas permis d'exercer une aussi exacte surveillance; soit qu'elle n'ait pu tenir dans les circonstances où elle s'est trouvée, d'une main assez ferme, les rênes du gouvernement de ces colonies si riches, si peuplées, et qui ne reçoivent plus aucun bienfait de la mère patrie.

1 Ceci a été écrit avant les dernières révolutions qui ont eu lieu en Espagne.

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