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scientifique portait l'empreinte de sa curiosité variée, de ses méditations des choses de l'âme et de sa méthode rigoureuse. Il suffit de lire son article sur Haymon de la Fosse, d'une si grande fraîcheur de sentiments, pour s'en rendre compte. Combien il était difficilement satisfait de ses travaux, avec quel scrupule, avec quelle ardeur il les remaniait, il les améliorait! Il avait au plus haut degré le sens de la dignité de l'Histoire et de la gravité des responsabilités qui incombent à ceux qui la cultivent. Très épris de son pays abbevillois, il se montrait fier d'en faire connaître les beautés et les curiosités artistiques comme d'en évoquer le beau et séduisant passé. Son désir était de se consacrer de plus en plus à l'histoire du XVIe siècle, qui l'attirait depuis le début de sa carrière, et de profiter de ses loisirs, — qui s'étaient accrus depuis qu'il avait renoncé aux fonctions de bibliothécaire d'Abbeville, — pour poursuivre des recherches importantes dans ce domaine. Il allait publier un travail d'ensemble sur la Réforme à Abbeville au xvIe siècle. La perte de ce travailleur, déplorable à tant de titres, est donc pour nos études un événement particulièrement douloureux. Nous perdons en lui un collaborateur zélé en même temps qu'un ami sûr et plein de charme.

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Lieutenant de réserve au 8e bataillon de chasseurs à pied, Marcel Godet est tombé glorieusement pour sa patrie, qu'il aimait et qu'il comprenait si bien, le 24 octobre 1914, près de Pervyse, entre Dixmude et Nieuport. Mortellement blessé, il s'éteignit peu après, malgré les soins des infirmiers belges. Il repose auprès d'une ferme de Pervyse. Notre ami avait épousé, il y a quelques années, une compagne digne de lui et qui s'était intéressée à sa vie de travail. Il lui laisse deux petites filles. Que ces trois êtres qui lui furent si chers agréent l'expression de notre sympathie profonde! Le souvenir de ce représentant parfait de la jeune génération patriote et lettrée, dont le rôle a été si beau et si grand dans les conjonctures présentes, restera gravé dans nos cœurs.

BIBLIOGRAPHIE DES OUVRAGES DE MARCEL GODET.

1. Pedis Admiranda, ou les Merveilles du Pied de Jean Dartis, remis en lumière avec la vie de l'auteur, une notice de Mercier de Saint-Léger, une description de quelques ouvrages principalement anciens concernant le Pied et la Chaussure, des notes savantes, etc. (Paris, Champion, 1907, in-12.)

2. Jean Standonck et les Frères Mineurs. Extrait de l'Archivium franciscanum historicum, t. II, p. 398-406 (1909).

3. Le Collège de Montaigu. Extrait de la Revue des Études rabelaisiennes, t. VII (1909).

4. Le Matreloge du Mesnil-Domqueur, précédé d'une étude sur les biens et l'administration d'une paroisse rurale en Ponthieu à la fin du moyen âge. (Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, année 1909, no 1 et 2.)

5. La Congrégation de Montaigu. (Positions de thèses de l'École des chartes, année 1910.)

6. Catalogue des nouvelles acquisitions de la bibliothèque d'Abbeville, publié par le journal L'Abbevillois et le journal Le Pilote de la Somme (novembre 1910).

7. Compte-rendu de l'Histoire de Saint-Valery d'Adrien Huguet, publié dans la Bibliothèque de l'École des chartes, t. LXXI (1910), p. 637-640.

8. Discours d'inauguration du monument Ernest Prarond, publié par le journal Le Pilote de la Somme (1o et 3 novembre 1910) et le journal L'Abbevillois (3 novembre 1910).

9. Ernest Prarond, article dans le Nord illustré (15 novembre 1910).

10. Compte-rendu de l'excursion du 18 août 1910: Rue, Villierssur-Authie, Valloires. (Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie du Vimeu, n° 54, année 1911.)

11. Consultation de Tours pour la réforme de l'Église de France (12 novembre 1493), publiée dans la Revue de l'histoire de l'Église de France, 25 mars et 25 mai 1911.

12. Un imagier de village: Jean-François Flicourt de Canchy, peintre et sculpteur, 1734-1794, d'après des documents inédits. (Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, 1911, no 2.)

13. « En Normandie », compte-rendu de l'excursion des 19 et 30 mai 1911. (Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, année 1911, no 3 et 4.)

14. Catalogue des nouv. acq. de la bibliothèque d'Abbeville en 1911, publié dans les journaux de la région.

15. Conférences sur la Société au moyen âge et l'Art au moyen âge (faites à Amiens, salons Liesse, décembre 1911 et janvier 1912). Non publiées.

16. Discours prononcé aux obsèques d'Alcius Ledieu, publié par le journal Le Pilote de la Somme (30 mars 1912) et par le journal L'Abbevillois (2 avril 1912).

REV. DU SEIZIÈME SIÈCLE. II.

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17. La Congrégation de Montaigu (1490-1580). Paris, Champion, 1912, vol. gr. in-8°.

18. Huysmans. (Compte-rendu du livre de l'abbé Blandin, publié dans le journal L'Abbevillois, 8 février 1913.)

19. La bibliothèque d'Abbeville. Ce qu'elle est, ce qu'elle pourrait être. Rapport publié dans l'Abbevillois du 16 janvier 1913, et dans le Pilote de la Somme des 16 et 18 janvier.

20. Alcius Ledieu (1850-1912), l'Homme et l'ŒŒuvre. Abbeville, Lafosse, 1913, in-8°.

21. Les brûlements d'archives à Abbeville pendant la Révolution. Paris, Champion, 1913, 1 vol. in-8°.

22. La Picardie. (Bulletin régional de la Revue de l'histoire de l'Église de France, no de janvier-février 1914.)

23. Article Amiens, dans le Dict. d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Paris, Letouzey.

24. Compte-rendu de l'Histoire des paroisses, villages et seigneuries de Saint-Christ-Briost et Cizancourt de A. Arcelin, publié dans le Bulletin de la Revue de l'histoire de l'Église de France, n° de mars-avril 1914.

25. Tragique histoire d'Haymon de la Fosse. (Revue du XVI• siècle, t. II (1914), p. 169-190.)

26. Poèmes en prose publiés dans Notre Picardie, revue mensuelle de la région picarde :

La grande pâture, 1o juin 1911, n° 60.

Le village, 1 novembre 1911, no 65.

La ville paysage d'hiver, 1" janvier 1912, no 67.
Le printemps sur la plaine picarde, 1o août 1912.
Un Picard en Hollande.

Nous ne pouvons encore donner, à l'heure présente, des nouvelles de tous nos confrères appelés sous les drapeaux. Disons seulement que notre cher et tant dévoué collaborateur, le secrétaire de notre Société depuis sa fondation, Jacques Boulenger, a été fait sous-lieutenant sur le champ de bataille. Il a combattu, depuis plusieurs mois, dans les environs de la ville qui faisait l'admiration du monde pour ses halles merveilleuses. Son régiment, seul de toute l'armée territoriale, croyons-nous, a été cité à l'ordre du jour pour sa belle conduite au feu pendant plusieurs semaines. Ses lettres, qu'il faut souhaiter de voir publier un jour, resteront sans doute

comme un des documents sincères et vécus de l'épopée qui se poursuit.

Le secrétaire de notre Revue, dont le zèle et la compétence sont appréciés hautement par nos confrères, Jean Plattard, est devenu également sous-lieutenant. Il s'est occupé activement de la construction et de l'organisation des tranchées dans la région de la ville que « le libérateur du territoire » a conservée à notre affection. Il a mis en action le prologue du Tiers Livre et prouvé, une fois de plus, sa solide connaissance des textes anciens. Il a mérité les éloges du commandement et des ministres venus visiter ses tranchées modèles.

Le savant Dr Bruzon, l'ami des fidèles du Prophète qui combattent si vaillamment pour nous, soigne les malades et les blessés, sur le front, dans la région de la Somme. Le vaillant Henri Massis a reçu une double blessure; il est soigné avec toute la sollicitude que mérite son âme généreuse et combative. Marcel Boulenger a eu les pieds gelés; le charmant et délicat écrivain est maintenant complètement rétabli. Maurice Du Bos, après plusieurs mois de garde consciencieuse auprès d'un pont de l'Oise, nous est revenu avec sa classe, guéri d'une maladie contractée dans l'humidité de la berge. Gustave Cohen, qui, depuis quelques années, faisait une œuvre si utile à l'Université d'Amsterdam, est devenu élève officier. On n'a aucune nouvelle de René Sturel, notre précieux collaborateur, aimé de tous, depuis la seconde moitié du mois d'août. Conservons cependant l'espoir d'apprendre qu'il est retenu blessé et prisonnier, quelque part, dans une ambulance située dans les régions occupées et d'où les lettres ne parviennent pas.

A. L.

LIVRES REÇUS.

Nous avons reçu les ouvrages suivants, dont il sera rendu compte par le chroniqueur de l'Histoire littéraire, sitôt qu'il pourra reprendre ses études.

Gennaro PERFETTO (Janunculus). Le opere di Francesco Rabelais, per la prima volta tradotte in lingua italiana. I. Gargantua. Nuova edizione rifatta e preceduta da uno studio su Rabelais ed i suoi tempi. — Napoli, T. e R. Pironti editori, 1914. 1 vol. in-12, ccccxxxv-233 pages. (Importante introduction.)

Classici del ridere. Margherita D'ANGOULÊME, regina di Navarra. Heptameron. Prima versione italiana di Francesco Picco. Incisioni del Freudenberg. Genova, A.-F. Formiggini editore. I vol. petit in-8°, xxxII-230 pages.

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