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gères et lui ôte même la moitié de la jouissance du contrat sur la Ville. De peur qu'on ne trouve les legs faits aux hôpitaux excessifs, il déclare que c'est à titre de restitution et pour l'acquit de sa conscience. Il demande à n'être enseveli que trois jours après sa mort, et défend qu'on l'ouvre sous aucun prétexte. Il y a encore des choses bien extraordinaires dans le testament; il ordonne qu'on vende ses chemises garnies de dentelle; il dit qu'il seroit damné ayant mal acquis son bien.

Mme Grimod a eu trois fils. M. de la Reynière, qui avoit épousé en premières noces Me Labbé, a eu de ce premier mariage Mme de Beaumont, belle-fille de M. de Massigny. Il a épousé en secondes noces Me Mazade, qui est Mme de la Reynière d'aujourd'hui, dont il est resté un fils, Mine de Malesherbes, et une fille à marier prodigieusement riche qui a 1,200,000 livres.

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M. Dufort, qui étoit le second des garçons de Mme Grimod, a été marié trois fois, la première à Mile de Reims, nièce de Mme Savalette et amie intime de Mlle de Tourbes; il n'en a point eu d'enfants; en secondes noces il a épousé Me de Courten, dont il n'a point eu d'enfants, et en troisièmes Mile de Caulaincourt, dont il a un fils; c'est ce fils qui est héritier de M. de Beauregard. Les Grimod sont de Lyon et Mme Grimod aussi. C'est elle qui a contribué à la fortune de ses enfants; elle a eu une figure agréable; c'est M. de la Vallière qui a fait sa fortune. Celui qui vient de mourir étoit le troisième et n'étoit point marié. Il y a eu une fille qui est encore vivante et qui s'appelle Mme Dumas, dont le mari fut tué dans la rue des Bernardins par une botte de foin qui lui tomba sur la tête..

Il est mort ces jours-ci un conseiller du grand conseil qui s'appeloit Bréhan, de même nom que Mme d'Aiguillon; il étoit fort riche et fort intéressé.

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Du mercredi 21, Dampierre. M. le prince de Dombes rendit compte avant-hier au Roi de la mort de M. le duc

de Chateauvillain (1); il étoit né le 17 novembre 1748. Il ne reste plus à M. le duc de Penthièvre que M. le prince de Lamballe, né le 6 septembre, 1747 et une fille née le 13 mars 1753 (2). M. le duc de Penthièvre a enfin pris le parti de retourner à l'hôtel de Toulouse, mais il n'a point voulu occuper ni son ancien appartement, ni celui de feu Mine la duchesse de Penthièvre, ni que Mme la comtesse de Toulouse y logeât. Ils logent tous deux au rez-dechaussée.

Mine la Dauphine est restée à Marly parce qu'on a voulu éviter de lui faire faire un voyage inutile à cause de sa grossesse. M le Dauphin n'est venu à Versailles que pour la cérémonie, comme je l'ai marqué. Pendant l'absence du Roi, il n'est point resté de gardes françoises ni de Suisses à Marly. C'est une question qui a été agitée; on a cherché des exemples et on a trouvé qu'il n'en étoit point resté en pareil cas pour M" le duc de Bourgogne ou Mgr le duc de Berry, je ne sais lequel des deux. Mon frère a resté à Marly pendant tout le premier voyage, et même après le départ du Roi. Mme la Dauphine, qui y fit ses dévotions avant-hier, a désiré que mon frère officiât pontificalement dans la chapelle le jour de la Pentecôte. J'ai marqué dans le temps l'arrangement qui a été fait pour que le saint Sacrement fût dans cette chapelle où les cordeliers de Noisy font l'office pendant les séjours de la Cour. Toute la cérémonie s'est très-bien passée. Il y a eu outre cela une quêteuse; ç'a été Mme du Châtelet (Roche( chouart). La cour de Mme la Dauphine n'étoit pas fort nombreuse, ainsi la quête n'a été qu'à 15 louis.

Du vendredi 23, Dampierre.

M. de Sassenage et M. de Bérenger demandèrent hier l'agrément du Roi. M. de Bérenger est fils du feu chevalier des ordres et lieutenant général des armées du Roi et de Mule d'Orçay. Il épouse

(1) Mort le 19 mai.

(2) Depuis duchesse d'Orléans et morte en 1821.

une troisième fille de M. de Sassenage qui a été élevée en Dauphiné et qui y est encore. Les Bérenger et les Sassenage sont parents, et ce mariage avait paru si convenable au Roi qu'il en a parlé plusieurs fois à M. de Sassenage. En faveur du mariage le Roi accorde à M. de Bérenger la survivance de la place de M. de Sassenage de chevalier d'honneur de Mme la Dauphine. Le contrat sera signé le 25 à Marly. M. de Bérenger a eu quatre garçons et deux filles; deux des garçons sont morts, celui-ci est actuellement l'aîné; des deux filles, l'une a épousé M. d'Ormieux et l'autre M. de Soyecourt, veuf en premières noces de Mule de Saint-Aignan. MM. de Sassenage ont des terres considérables en Dauphiné. Le père de celui-ci, qui avoit épousé la fille de M. le duc de Chevreuse, avoit été premier gentilhomme de la chambre de M. le duc d'Orléans, régent. C'étoit à lui que ce prince, en parlant d'une conversation qu'il avoit eue avec M. de Chevreuse sur la religion, disoit : « Votre diable de beau-père m'a fait des questions auxquelles je n'ai pu répondre.. >>

Le mariage de M. de Conflans avec Mlle Portail fut fait avant-hier. Le père et la mère de Me Portail sont brouillés et ne se voyent point, il a donc fallu prendre un arrangement qui leur convint à l'un et à l'autre. Le jour du mariage a été chez Mme de Caraman, sœur de M. Portail, et il n'y eut que Mme d'Armentières la mère, M. d'Armentières, M. Portail et les deux mariés. Hier le souper fut chez M. d'Armentières; Portail ne s'y trouva point; à cela près tous les Portail, Mme Portail et tous les Fontaine; on sait que son père s'appelle M. Fontaine.

Du samedi 24, Dampierre. -On mande de Lorraine que le roi de Pologne a supprimé par arrêt de son conseil deux brochures qui paroissent dans le public; S. M. a envoyé cet arrêt au conseil souverain par le procureur général; le conseil souverain a refusé d'enregistrer et a nommé un conseiller pour faire des informations et donner des conclusions sur ces libelles.

T. XIV.

11

La flotte de M. Dubois de la Motte est arrivée sans aucun accident et promptement au cap Finistère, qui est environ à 300 lieues de Brest; elle en a encore 5 ou 600 à faire jusqu'au lieu de sa destination, mais dans ce trajet elle n'a plus besoin d'escorte; M. Dubois de la Motte a fait tirer un coup de canon qui étoit le signal convenu pour annoncer qu'il étoit en sûreté. Aussitôt M. de Macnemara, qui n'avoit d'autre commission que de le conduire en lieu sûr, a ouvert les paquets contenant les ordres qui regardoient son escadre; ces ordres portent de revenir à Brest. Il a fait partir aussitôt une frégate pour annoncer son retour. Le courrier qui arriva hier apporta la nouvelle de l'arrivée de cette frégate et de tout ce que je viens de marquer. Ils n'ont trouvé dans leur route que quelques bâtiments anglois qui sont allés aussitôt donner avis de notre passage.

Du lundi 26, Dampierre.

Le Roi signa hier le contrat de mariage de M. de Dreux avec Me [de Pezé. ]. Voilà les nouvelles que je reçois du Parlement d'aujourd'hui:

MM. les gens du Roi ont rendu compte de l'état actuel de toutes les affaires courantes, les refus de sacrements, qui sont quant à présent au nombre de dix-sept. Après ce compte on a fait lecture d'une requête présentée par M. le procureur général afin d'être reçu appelant comme d'abus d'un monitoire de M. l'évêque d'Auxerre qui regardoit les confesseurs de son diocèse. Ce monitoire contient des défenses d'entendre en confession, à moins que l'on ne rapporte un billet de confession de son curé.

Du mardi 27, Dampierre.

Parlement d'aujourd'hui :

Voilà les nouvelles du

On a ordonné un délibéré sur le registre sur l'appel comme d'abus interjeté par M. le procureur général de la seconde interdiction du sieurs Cerveau, prêtre habitué de Saint-Étienne du Mont.

A l'égard de l'huissier Goulé, appariteur de l'officialité, comme cette affaire est annexée avec l'interdiction de Cerveau, il a été compris dans le délibéré.

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On a permis, sur la requête de M. le procureur général des assem

blées à la Faculté de théologie, seulement pour l'exercice des étudiants en théologie et pour soutenir les thèses, et on a ordonné au surplus l'exécution de l'arrêt du 14 mai, en réitérant des défenses de faire aucunes assemblées générales en Sorbonne, seulement que pour l'instruction des étudiants en théologie.

L'assemblée des chambres remise à mardi.

On trouvera ci-après un extrait des nouvelles de Marly du 26 mai.

2

X

M. le cardinal de la Rochefoucauld eut hier une audience d'environ un quart d'heure ; il avoit eu auparavant une grande conférence avec M. de Séchelles.

Mme de Beuvron accoucha hier fort heureusement d'un garçon à Jouy.

Le fils de M. de Champcenetz, premier valet de chambre du Roi, épouse Me Pernon, fille du député du commerce de Lyon; elle est fort riche. C'est Mme de Pompadour qui a fait ce mariage.

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Du mercredi 28, Dampierre. Le Roi donna hier ses ordres pour la place que l'on doit faire entre les Tuileries et le Cours; il remit les plans avec ses bons à M. le duc de Gesvres et à M. le prévôt des marchands, qui furent une demi-heure avec S. M., les plans sur la table. M. le prévôt des marchands emporta les plans et l'on assure que l'on va agir avec toute la diligence possible.

Le Roi revient aujourd'hui à Versailles après la chasse. La Reine y est venue diner. Ma le Dauphin et Mme la Dauphine dînent à Marly avant d'en partir.

On trouvera ci-après la liste des voyages que le Roi fera avant d'aller à Compiègne :

Le dimanche 1er juin à Choisy, jusqu'au lundi au soir. Le mardi 3 à Trianon, jusqu'au mercredi. Le jeudi 5 retourne à Trianon, où il restera jusqu'au samedi après souper. Le lundi 9 à Crécy, jusqu'au vendredi 13, retourne à Crécy le 16 jusqu'au 21. Le 1o juillet à la Meutte, le 2 à Compiègne.

M. le duc de Mazarin a pris congé aujourd'hui; il va

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