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années (1). M. de Cury a acheté de M. du Theil une charge de secrétaire du cabinet. M. du Theil avoit la plume chez Mgr le Dauphin; elle n'est point encore donnée.

FÉVRIER.

Rappel de l'abbé de Guébriant.

Les travées des

Chapitre de l'Ordre. musiciens à la chapelle; les musiciens n'y trouvent pas de place. Procès de M. de Nesle. Anecdotes sur Alberoni et le duc de Vendôme. - Anecdote sur M. de Massiac et l'amiral Bing. Lettre du Dauphin. Difficultés pour avoir une nourrice pour le comte de Provence. Escadre de Toulon; retards dans les fournitures des farines. — Assemblée d'évêques; les Théatins et les Feuillants. — Le port de Dunkerque.—Mariage de M. de Macnemara. Mme de Pompadour nommée dame du palais. — Détails sur l'abbé de Guébriant et sur l'électeur de Cologne. Mme de Tyrconnel. — Arrêté du Parlement au sujet de la déclaration du Grand Conseil. Mariages et arrangements; noces. Les billets imprimés pour faire distribuer à toutes les portes et annoncer un mariage sont un abus. Analyse du traité de WhiRéponse de la Hollande à notre ambassadeur.

tehall.

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Nouvelles di

verses de la Cour. Nouveaux détails sur les négociations de l'abbé de Guébriant auprès de l'électeur de Cologne. Arrêts du Grand Conseil et du Parlement. Affaires du Parlement. Usage introduit depuis que la

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Reine a pris l'habitude de souper chez Mme de Luynes. Détails sur la Calcul sur la diminution de

permission de manger les œufs en carême. la durée de l'hiver et du printemps.

Du lundi, 2 février. - Le contrat de mariage de M. le comte d'Egmont a été signé ce matin par le Roi avant la cérémonie (2).

Il n'y a point eu aujourd'hui de promotion; il y a eu seulement chapitre pour rapporter les preuves des chevaliers nommés au premier jour de l'an; c'est M. de SaintFlorentin qui a fait le rapport; l'abbé de Pomponne est

(1) La troisième charge d'intendant des Menus a été créée en 1752. C'est M. de Fleury qui étoit de quartier. (Note du duc de Luynes.)

(2) C'est Mme la comtesse d'Egmont seule qui a donné part du mariage aux princes du sang, et M. d'Egmont n'a point été chez eux à la signature du contrat.

J'ai marqué dans mon journal, à la fin de l'année dernière, les nouvelles difficultés faites par les princes du sang pour le traitement aux personnes titrées et nommément à M. d'Egmont. (Note du duc de Luynes.).

malade. M. de Saint-Florentin a dit à S. M. que le prince Louis de Wurtemberg étoit bien fâché de n'avoir pu se trouver à la cérémonie d'aujourd'hui, mais que des affaires indispensables l'avoient obligé de se rendre à Stutgard auprès du duc de Wurtemberg, son frère; qu'il espéroit que S. M. voudroit bien lui donner la permission de porter le cordon. Il est aisé de juger que cette demande étoit concertée; l'usage est, en pareil cas, de faire partir un courrier après la cérémonie pour porter le cordon; c'est M. de Saint-Florentin, comme secrétaire de l'Ordre, qui expédie ce courrier.

Il n'y avoit que quatre chevaliers à recevoir : M. le prince Camille, M. le duc d'Harcourt, M. le duc de FitzJames et M. le duc d'Aiguillon. La règle, suivant les statuts de l'Ordre (statut 30), est que « le prévôt et maître des cérémonies dudit ordre....... ira avertir les deux ducs derniers reçus dans l'Ordre, si celui desdits élus qui devra être reçu est prince ou duc; et au cas qu'il ne soit prince ou duc, ira seulement avertir les deux commandeurs plus anciens reçus en icelui, lequel ils amèneront et conduiront entre eux deux, etc. » Suivant ce statut, les deux derniers ducs reçus étoient M. le duc de Nivernois, reçu en 1752, et M. le duc de Fleury, en 1753. M. de Nivernois étant absent, devoit être remplacé par M. de Brionne, et si on avoit pris pour la seconde réception les deux ducs reçus immédiatement avant ceux que je viens de nommer, ce devoit être M. de la Vallière, reçu en 1749, et M. de Chaulnes, reçu en 1751. Cette règle n'a point été suivie aujourd'hui. Les deux premiers qui ont été reçus étoient le prince Camille et M. d'Harcourt; les parrains ont été M. de Brionne et M. le maréchal de Belle-Isle. Les parrains des deux autres étoient M. le duc de Fleury et M. le duc d'Ayen, M. de Fleury à droite parce qu'il est pair et M. d'Ayen ne l'est pas. M. d'Aiguillon prétendoit devoir avoir rang à la Cour du jour de l'érection du duché en 1638, et par conséquent avoir rang avant M. de

Luxembourg; mais les auteurs de feu M. d'Aiguillon son père n'ont jamais eu aucun rang; feu M. d'Aiguillon n'en a eu que du jour de sa réception au Parlement; ainsi le Roi a jugé qu'il ne prendroit son rang que de 1731 (1).

M. de Monteil est nommé pour aller à Cologne à la place de M. de Guébriant qui est rappelé. M. de Guébriant a suivi l'électeur de Cologne à Rome l'été dernier. Il y a eu des difficultés de cérémonial à Rome de la part de M. de Stainville, notre ambassadeur. Il n'a jamais voulu aller voir l'électeur qui y étoit incognito, et a prétendu devoir recevoir la première visite. Il n'a pas même voulu parler à l'électeur en maison tierce. M. de Guébriant a fait tout ce qui a dépendu de lui pour persuader M. de Stainville; et prévoyant la brouillerie, il a pris pour s'absenter un prétexte de curiosité de voir Naples. Étant parti avec l'agent de l'électeur, les ministres de ce prince, jaloux du crédit que M. de Guébriant avoit sur son esprit, ont persuadé à leur maître que c'étoient les mauvais conseils de M. de Guébriant qui étoient cause des procédés de M. de Stainville. L'électeur, fort irrité, a écrit en France, et a demandé le rappel de M. de Guébriant. M. de Guébriant paroît fort satisfait d'avoir quitté cette cour.

Du mardi 3. - Il y eut hier sermon. On sait que c'est le prédicateur du carême; c'est M. l'abbé de Boismont. On trouve sa voix assez éclatante; mais comme il ne sou

(1) Le duché d'Aiguillon fut érigé en août 1599 pour le duc de Mayenne; il fut éteint après lui; il fut rétabli en 1634 sous le nom de Puylaurens ponr Antoine de Lage. Mme de Combalet (Vignerot) acheta ce duché et obtint des lettres de rétablissement pour héritiers mâles ou femelles, à son choix, en 1638; elles furent enregistrées le 19 mai de la même année; elle mourut saus postérité en 1675. Sa nièce (fille de son frère, M. de Pontcourlay) fut duchesse-paire après elle par testament; elle mourut en 1705 sans être mariée. Le neveu de celle-ci, qui étoit le marquis de Richelieu et comte d'Agénois, fut institué héritier du duché d'Aiguillon par sa tante; il mourut en 1730 sans être reçu. Le fils du marquis de Richelieu fut le comte d'Agénois, qui fut mis en possession du titre de duc-pair d'Aiguillon le 10 mai 1731 avec rang de ce jour par un arrêt du Parlement contradictoire avec les ducs et pairs opposants. (Note du duc de Luynes.)

tient pas ses finales, on en perd beaucoup. Son sermon a été sur la vie de la Cour (mot qu'il a répété souvent) comparée avec les devoirs du chrétien. On lui a trouvé de l'éloquence; mais Me la Dauphine a fort bien observé que c'étoit plutôt un discours qu'un sermon. Le compliment, qui étoit une instruction, me paroît avoir été universellement applaudi. Ce fut M. l'évêque de Langres qui dit la grande messe de l'Ordre et Mme de Lislebonne (la Feuillade) qui quêta; elle ne fit aucune révérence à chaque rang de chevaliers en revenant. La Reine étoit en bas au sermon, après lequel elle remonta dans sa niche, parce qu'elle étoit enrhumée. Le Roi resta en bas avec la famille royale après le sermon; il y entendit les vêpres chantées par la grande chapelle, et tout de suite le salut des missionnaires. On sait qu'il n'y a point d'évêque officiant l'après-dinée le jour de la Chandeleur. On sait aussi que le matin la grande messe est chantée en fauxbourdon par la musique de la chapelle. Quoique ce ne soit point un motet, tous les musiciens y sont parce que tous les instruments et voix sont nécessaires pour l'exécution de cette musique. Comme la musique de la chapelle est fort nombreuse, elle occupe et remplit les trois travées qui sont autour du chœur. Le feu Roi même en faisant bâtir la chapelle fit mettre de petites barrières fermant à clef qui séparent ces trois travées du reste de la chapelle; la clef de ces barrières est et a toujours été entre les mains des musiciens. Jamais aucun garde du corps n'est placé dans ces travées, quoiqu'il y en ait dans toutes les autres quand le Roi est à la chapelle. Il paroît donc que le droit, l'usage et la nécessité doivent décider en faveur des musiciens pour ces trois travées; cela n'empêcheroit point que s'il se trouvoit quelque occasion de cérémonie à la chapelle où il n'y eût point de musique, on ne pût faire usage de ces trois travées, pour placer plusieurs personnes. Il sembleroit que dans ces occasions qui sont fort rares, ce seroit au grand maître de la musique de la

chapelle, ou en son absence au maître de quartier, à disposer de ces places. Bien loin que cette règle et cette vraisemblance aient été observées lundi dernier 2, jour de la fête, des trois travées de la musique il y en avoit deux où l'on avoit placé un garde du corps à chacune et on y avoit laissé entrer une foule si prodigieuse que les musiciens n'avoient point de place. M. de Rennes, qui étoit en bas auprès du prie-Dieu du Roi, en fut averti et alla en parler à M. le duc d'Ayen. Mais MM. les capitaines des gardes prétendent que les jours de grande cérémonie ils ont droit de donner des places dans les deux travées de côté faisant partie des trois de la musique, et qu'il n'y a que la seule travée du milieu qui doit rester pour les musiciens. Il est vrai qu'il y a eu deux ou trois occasions où les majors des gardes du corps se sont emparés de ces deux travées; mais ce n'a pas été sans inconvénient, et cela est aisé à comprendre; il n'y a aucune séparation entre ces trois travées; par conséquent lorsqu'on est entré dans une on peut aisément passer dans celle du milieu, et c'est ce qui arriva lundi. Il y avoit des gens de toute espèce; il y avoit même une femme qui s'étoit placée sur le siége de l'organiste, une autre personne s'étoit assise sur le clavier; et comme le faux-bourdon n'a de mérite que par l'exactitude, la précision et l'ensemble, les instruments ne pouvant pas jouer, les musiciens ne pouvant voir celui qui battoit la mesure, ils exécutèrent très-mal et d'une manière qui fut remarquée. C'est un fait connu de tous ceux qui étoient présents. Il arriva même une chose singulière; les voix de la musique descendent en bas pour le moment de la procession et remontent ensuite à leur place pour la messe; il y a aussi trois bassons qui descendent avec les voix. Lorsque ces musiciens descendirent et voulurent entrer dans la chapelle par la porte du côté de la sacristie, les gardes ne vouloient pas les laisser entrer; ils représentèrent qu'ils vouloient aller à la procession; un garde leur répondit qu'il n'avoit qu'à

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