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lettre prouve bien la bonté et la sensibilité de Mer le Dauphin, sentiments bien justes en pareille circonstance, mais toujours dignes d'éloges, et surtout dans un prince.

On trouvera aussi la copie d'un arrêt du grand conseil, au sujet de son affaire avec le Parlement, arrêt qui qui n'a sûrement point été rendu sans l'approbation, ou même l'ordre de S. M. Le réquisitoire est très-bien fait (1).

Copie de la lettre de Mar le Dauphin écrite à Mme de Chambors, le 30 janvier 1756.

Vos intérêts, Madame, sont devenus les miens; je ne les envisagerai jamais sous une autre vue. Vous me verrez toujours aller au-devant de tout ce que vous pouvez souhaiter, et pour vous et pour cet enfant que vous allez mettre au jour; vos demandes seront toujours accomplies. Je serois bien fâché que vous vous adressassiez pour leur exécution à un autre qu'à moi. Sur qui pourriez-vous compter avec plus d'assurance? ma seule consolation, après l'horrible malheur dont je n'ose seulement me retracer l'idée, est de contribuer s'il est possible à la vôtre et d'adoucir autant qu'il dépendra de moi la douleur que je ressens comme vous-même.

M. le comte de Provence donne de l'inquiétude; le lait de sa nourrice ne s'est pas touvé capable de le nourrir. Il ne s'est pas trouvé aux retenues une seule nourrice dont le lait ne fût trop vieux. On a prétendu n'en point trouver de bonnes à Paris; il s'en est présenté une ou deux ici qui ont été jugées bonnes; cependant on a envoyé en poste en chercher une à quarante lieues d'ici, dans le pays de Caux, en Normandie. L'enfant d'un particulier ne trouveroit pas tant de difficultés à avoir une nourrice.

M. de Monteil a été présenté par M. Rouillé dans le cabinet, comme ministre plénipotentiaire.

Du vendredi 6. On trouvera ci-après le nombre de

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(1) Cet arrêt est du 31 janvier; comme il a été imprimé et qu'il est trèslong, nous ne le reproduisons pas ici.

vaisseaux que nous avons dans nos ports, prêts à mettre en mer. On trouvera aussi un plus grand détail sur les vaisseaux de l'escadre de M. de la Galissonnière à Toulon. Cette escadre n'est marquée que de 12 vaisseaux et 6 frégates; mais je crois être sûr qu'elle sera de 14 vaisseaux de ligne. On m'a dit aussi qu'il y auroit 8 frégates; mais je n'en suis pas aussi sûr que des vaisseaux. L'escadre de M. Perrier (de Salvert), qui est destinée pour aller à Saint-Domingue, qui en a besoin, et peut-être même à nos autres îles, devroit être en mer depuis six semaines. Le retardement des farines en a été la cause. C'est une chose inconcevable, puisqu'il y a un entrepreneur des subsistances pour la marine, qu'il est obligé par son marché de tenir pour six mois de vivres toujours prêts pour tout vaisseau que l'on doit mettre en mer, et que les arrangements que l'on vient d'exécuter étoient prévus et ordonnés dès le mois de septembre ou d'octobre dernier. Actuellement et depuis quelques jours les farines sont prêtes, mais il faut les transporter de Bordeaux à Brest; le trajet n'est pas long lorsque les vents sont favorables, et ils ont toujours été contraires. Ce retardement est d'autant plus fâcheux que les Anglois n'ont mis en mer une escadre que depuis fort peu de jours, et que la nôtre auroit eu presque une entière sûreté de ne trouver aucuns vaisseaux ennemis si elle étoit partie plus tôt.

VAISSEAUX NOUVEAUX PRÊTS A METTRE EN MER, A BREST.

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VAISSEAUX NOUVEAUX PRÊTS A METTRE EN MER, A ROchefort.

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ANCIENS VAISSEAUX PRÊTS A METTRE EN MER, A ROCHEFORT.

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ANCIENS VAISSEAUX, A BREST, PRÊTS A METTRE EN MER.

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ANCIENS VAISSEAUX, A TOULON, PRÊTS A METTRE EN MER.

Escadre de M. Perrier, 6 vaisseaux.
M. de la Galissonnière, 12 vaisseaux.

Mme la marquise du Luc mourut avant-hier à Paris après une longue maladie; elle avoit environ soixante-. huit ans; elle étoit sœur de feu M. de Refuge qui avoit servi dans la gendarmerie. Elle avoit eu un fils et deux filles; il y en a une de morte; l'autre est Mme de Nicolaï, femme du premier président de la chambre des comptes, femme aimable et respectable. Le fils est M. de Vintimille, qui avoit épousé Mile de Mailly et qui a eu un fils.

J'apprends qu'il y eut avant-hier une assemblée d'évêques chez M. l'archevêque de Cambray. J'ai parlé de la division de sentiments qu'il y eut dans la dernière assemblée, et je dois avoir dit que ceux qui furent pour le sentiment le plus sévère furent appelés théatins, parce qu'on prétendoit que c'étoit par respect pour la mémoire de feu M. l'ancien évêque de Mirepoix; les autres furent appelés "quillants comme étant de même opinion que M. le cardina de la Rochefoucauld qui eut dans ce temps-là la feuil des bénéfices. Ce sont les théatins qui se sont assemblés chez M. l'archevêque de Cambray; cet archevêque est regardé dans ce moment comme le chef des évêques de ce sentiment qui sont à Paris.

Je vis hier M. Landré, capitaine des ports de Dunkerque et de Calais; il a un lieutenant à ses ordres à Calais ; il y va de temps en temps, mais il demeure à Dunkerque. C'est un homme appliqué et capable. Il a succédé dans ces différents emplois à son père et a comme lui le grade de capitaine de vaisseau. Ce fut son père qui fit, par ordre secret de la Cour, entrer les premiers vaisseaux dans le canal de Mardyck; il fut désavoué et récompensé; il eut une pension de 3,000 livres. M. Landré a été consulté sur ce que l'on pouvoit faire au port de Dunkerque ; il a donné trois projets, un qui seroit cher et long, c'est-à-dire 8 ou 10 millions en quatre ou cinq ans, mais qui remettoit ce port en aussi bon état qu'il ait jamais été; un autre pour que l'on puisse y faire entrer des frégates qui y seroient enfermées aux basses marées, mais qui seroient à flot dans les hautes; un troisième enfin pour rendre l'entrée du port plus large et plus facile. Il paroît qu'on veut non-seulement éviter la très-grande dépense, mais outre cela celle qui pourroit devenir inutile et même désagréable à la paix, supposé qu'on fût obligé de démolir ce qu'on auroit fait, condition que l'Angleterre exigera toujours, rien ne lui donnant plus de jalousie que le port de Dunkerque. Ce port est préférable à beaucoup d'autres parce que la rade est trèsgrande et très-sûre. Dans le temps que les jetées et les forts qui étoient au bout subsistoient, nos batteries étoient à portée de protéger les vaisseaux qui étoient en rade; aujourd'hui celles qu'on a établies, et qui sont excellentes pour empêcher les approches du port, ne porteroient que difficilement jusqu'à la rade.

On trouvera ci-après le dernier arrêté du Parlement à l'occasion de l'arrêt du grand conseil. Les justices inférieures doivent être embarrassées de ce conflit de juridiction entre leurs supérieurs immédiats et ceux qui prétendent l'être en quelques parties dans les cas d'attribution.

Arrêté du Parlement du 6.

Sur la dénonciation de l'arrêt du Grand Conseil les chambres ont fait l'arrêté suivant :

La Cour, attendu l'illusion d'un pareil acte et la fidélité constante des officiers des siéges du ressort, dont ils ont donné de nouvelles preuves suivant le compte rendu par les gens du Roi le 27 janvier dernier, a arrêté qu'il n'y a pas lieu de délibérer quant à présent. On examinera à la huitaine les enregistrements faits de la déclaration du Grand Conseil dans trois différents siéges du ressort, les gens du Roi n'ayant point encore actuellement les pièces justificatives.

On a fait aujourd'hui un règlement sur la caisse de Poissy.

Dans ce que j'ai marqué ci-dessus sur la marine, on verra que M. de Macnemara n'est point employé. Il est vieux et infirme; quoiqu'âgé de soixante-dix ans ou environ, il vient de se marier; il a épousé une femme qui n'a que deux ou trois ans moins que lui; c'est la veuve d'un M. Pointe de Sable. Elle est des îles et en a rapporté 12 ou 1,500,000 livres de bien. M. de Macnemara a d'un premier mariage une fille qu'il aime fort, et qu'il a mariée à un lieutenant de vaisseau. Il n'est pas riche et aime beaucoup sa fille; c'est ce qui l'a déterminé à un second mariage. Mme Pointe de Sable a assuré en se mariant 5 ou 600,000 livres à la fille de M. de Macnemara.

Du dimanche 8. - Mme de Pompadour fut nommée hier matin dame du palais; elle vint l'après dîner voir Mmes de Luynes et de Villars. Elle sera présentée aujourd'hui à la Reine avant les vêpres. Dans ce moment-ci elle est surnuméraire; il n'y a point de surnuméraire dans le palais depuis feu Mme de Montoison.

Du lundi 9. Ce que j'ai marqué ci-dessus de M. de Guébriant demande un plus grand détail; je l'écrirai d'après ce qu'il m'a conté lui-même, et je joindrai ce que j'ai su d'ailleurs. Il faut premièrement connoître le caractère de l'électeur de Cologne (1) et sa position par rap

(1) Clément-Auguste de Bavière, frère de l'électeur de Bavière, empereur

T. XIV.

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