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d'Albemarle; ce présent étoit destiné pour milord Albemarle à la fin de son ambassade.

Mme la princesse de Condé est accouchée aujourd'hui, à quatre heures et demie après midi, d'une princesse ; elle étoit en travail depuis trois heures du matin. M. le prince de Condé en est venu rendre compte ce soir au Roi.

L'intendance de la Rochelle vient d'être donnée à M. Baillon, maître des requêtes. M. de Boismont, qui y étoit intendant depuis 1736, passe à celle du Hainaut.

Du lundi 17, Versailles. -Mme la comtesse de Lauraguais. fut présentée hier par Mme de Forcalquier (Canisy) comme aînée de la maison de Brancas. Il y avoit huit dames assises : Me de Forcalquier comme ayant un brevet d'honneur, la nouvelle mariée comme ayant un brevet que le Roi a bien voulu accorder à l'occasion du mariage, grâce d'autant plus grande qu'elle a été refusée à M. de Crussol en épousant Me d'Antin et tout à l'heure à M. le comte d'Ayen; la troisième titrée étoit la grande Me de Brancas (Clermont), ensuite sa belle-fille, l'ancienne dame d'honneur de Me la Dauphine, Mme d'Egmont (Duras), Mme la marquise de Brancas (Gizeux de Grandhomme) comme grande d'Espagne, Me la marquise de Duras (Bournonville) et Me la duchesse de Boufflers (Montmorency). Mme la duchesse de Lauraguais n'étoit pas à la présentation; elle est malade à Paris. La mariée a une figure agréable, un très bon maintien; elle est fort accoutumée au monde, ayant toujours été élevée chez M. d'Isenghien, son oncle, qui tient grand état soir et matin.

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Du mardi 18, Versailles. On trouvera ci-après les nouvelles du Parlement d'hier.

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Du 17. M. Colbert, doyen d'Orléans, a subi un interrogatoire de sept quarts d'heure devant M. Lamblin (1).

Le député du chapitre se présentera aussi demain pour être inter

(1) Conseiller de grand'chambre, rapporteur de l'affaire d'Orléans.

rogé et après-demain les chambres s'assembleront sur leurs interrogatoires.

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Me de Gourgues est morte; elle étoit Lamoignon, sœur de M. le président de Morveau, de Mme la première présidente et de Mme de Périgny; elle étoit fille de feu M. de Courbon. M. de Gourgues, son mari, étoit très-riche; sa mère étoit une d'Aunay, héritière de Normandie, sœur de Mme la présidente d'Enneval. Me de Gourgues laisse un fils et une fille. Il y avoit un M. de Gourgues, évêque de Bazas, qui étoit grand-oncle de son mari, et un vieux M. de Gourgues, doyen des maîtres des requêtes, grandpère de son mari, qui avoit épousé en premières noces une Boucherat; il en avoit eu une fille qui étoit riche et qui avoit épousé M. de Sandricourt. Elle mourut singulièrement, il y a environ un an, à Saint-Germain; soit qu'elle cherchât la pierre philosophale ou qu'elle fit des remèdes pour les malades, elle étoit dans le goût de la chimie; on la trouva dans un cabinet étouffée par la vapeur d'un fourneau.

Du mercredi 19, à Versailles. On accuse M. de Plumartin de plusieurs vexations et de plusieurs horribles actions de vengeance, comme d'avoir fait brûler les pieds à un huissier, un autre roulé dans un tonneau. Il a été pris par un détachement du régiment du Roi. Il est au cachot à Poitiers; il arrivera bientôt à Paris. Il est neveu de M. de Guébriant et a épousé une sœur de M. de Bonac, dont la mère étoit sœur de M. le duc de Biron. Le Roi a ordonné qu'on fit juger M. de Plumartin au parlement de Paris, et on a dressé ce qu'il falloit pour que les chambres le jugeassent (1).

M. le Camus, ancien premier président de la cour des aides, maria hier Me sa fille, qui étoit par lettre de cachet à Bonsecours, à un M. le chevalier le Camus, homme

(1) L'affaire de M. de Plumartin n'est point encore finie; il est toujours en prison. (Addition du duc de Luynes, datée du 6 février 1756.)

de son nom, parent éloigné, qui n'a rien. Cette branche est établie en Provence. Ils ont bien un millier d'écus de rentes entre eux. Celui-ci est capitaine en pied dans le régiment de Conty-Infanterie et neveu du chevalier de Causans. Le Roi a levé la lettre de cachet hier matin. Le gouvernement du fort de Menouillon en Dauphiné, que M. le cardinal le Camus avoit fait créer pour un de ses frères qui avoit épousé Me de Pontevès en Provence, dont est issu M. le Camus, capitaine au régiment de Conty-Infanterie et qui épouse Me le Camus, vient d'être donné au nouveau marié sur la démission de son frère aîné; ce gouvernement vaut 1,000 livres de rente. Mme la première présidente le Camus n'a pas voulu consentir à ce mariage; elle a fait tout ce qu'elle a pu, par elle et ses amis, pour l'empêcher. Me la présidente le Camus est Mile le Maître, fille de condition dans la robe, qui a eu 60,000 livres de rente. M. le président le Camus donne dès à présent 6,000 livres de rente à sa fille ; ontre cela il loge et nourrit les nouveaux mariés, même les domestiques et les chevaux. M. le chevalier de Causans a donné des boucles d'oreilles à girandoles de diamant; Me le Camus n'a point fait d'opposition. Au sortir de l'église, Mme la comtesse de Bligny, dont le mari étoit oncie de M. le Camus, a mené les mariés chez Mme la présidente le Camus, qui demeure à Notre-Dame de Liesse, couvent au-dessus de l'Enfant-Jésus à Paris; elle n'a pas voulu les voir. La nouvelle mariée a demandé permission de ne mettre ni rouge ni mouches, et n'ira pas aux spectacles, sachant que cela déplait à sa mère.

Voilà ce qu'on me mande du Parlement.

Du 18. Le sieur Huart, sous-chantre d'Orléans,' décrété d'ajournement personnel, a été interrogé ce matin.

Caillard, syndic du chapitre d'Orléans, ne sera interrogé que demain. On assure que les trois décrétés de prise de corps du chapitre d'Orléans arrivent pour se mettre en état de se faire interroger.

Demain, assemblée des chambres.

Du jeudi 20, Versailles. nouvelles du Parlement d'hier.

On trouvera ci-après les

Du 19. - La Cour, en délibérant sur les requêtes de Colbert, doyen d'Orléans, et Huart, sous-chantre, afin d'être déchargés des accusations intentées contre eux à la requête du procureur du Roi, a renvoyé ledit Huart en état d'assigné pour être ouï; et à l'égard dudit Colbert a ordonné qu'il subira nouvel interrogatoire devant le conseiller rapporteur.

Le syndic du chapitre d'Orléans attend pour se faire interroger que le chapitre ait répondu à une lettre qu'il lui a écrite.

M. le chevalier de Tourville et M. de Rochechouart, tous deux lieutenants de vaisseau, prirent congé il y a deux ou trois jours; ils s'en vont à Brest. Il y a plusieurs régiments destinés à s'embarquer sur les vaisseaux que l'on prépare dans ce port. Il y a 10 vaisseaux entièrement armés, 10 armés en partie, et 19 frégates. M. Dieskau, lieutenant-colonel du régiment de Saxe, commande les troupes de terre et a sous lui M. de Rostaing, qui est dans le régiment du Roi.

J'ai toujours oublié de marquer que M. de Ségur, président au parlement de Bordeaux, a obtenu la charge de prévôt de la ville, prévôté et vicomté de Paris. Cette charge vaquoit par la démission de M. de Montplaisant, président du parlement de Dijon. M. de Ségur fut reçu, le 7 de ce mois, au Parlement en cette charge; il fut ensuite installé au Châtelet par les commissairs de cette compagnie dans les différents siéges de la juridiction. Ce fut M. Molé, président à mortier, et quatre conseillers de la grande chambre qui l'installèrent le même jour au Châtelet. M. de Ségur avoit un fort beau cortège à sa suite. Cette cérémonie ne s'étoit point faite depuis 1723.

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Du samedi 22, Versailles. M. le prince de Conty ar iva hier ici et fit remettre des lettres au Roi. M. le pre mier président arriva aussi, toujours comme il fait chez M. le prince de Conty; il entra entre sept heures et demie

et sept heures trois quarts avec le Roi, y resta jusqu'à neuf et retourna après chez M. le prince de Conty.

On trouvera ci-après la réponse du Roi à M. le premier président.

« Je suis de plus en plus mécontent de la conduite de l'archevêque de Paris et de sa dernière réponse. Je viens de lui en donner des marques certaines en l'éloignant des mauvais conseils qu'il a suivis jusques à présent; mais dans l'espérance qu'il rentrera enfin dans le devoir dont il s'est écarté, j'ordonne à mon Parlement de ne point faire contre lui les poursuites auxquelles il s'est exposé. Mes intentions sont toujours les mêmes pour procurer aux lois de mon royaume leur entière exécution, et particulièrement à ma déclaration du 2 septembre dernier. Que mon Parlement entre toujours dans mes vues en faisant exécuter cette déclaration avec autant de modération que de vigilance. >>

M. l'archevêque est envoyé à Lagny.

On a réglé aujourd'hui 22, à l'extraordinaire, le procès sur les refus de sacrements de Sainte-Marguerite, et ordonné que les témoins seront récollés dans leurs dépositions, et que les récollements vaudront confrontation contre les accusés.

Le doyen d'Orléans a été interrogé hier; on croit que le curé de Sainte-Marguerite se présentera aussi pour subir l'interrogatoire.

M. l'abbé d'Estrées fut arrêté hier, 21, à Paris, à cause de la préface qu'il a mise à son almanach.

M. de Souvré et M. de Montmorin ont demandé ce matin l'agrément du Roi pour le mariage du fils de M. de Montmorin avec la seconde fille de M. de Souvré et de Mile Dauvet des Marets, sa seconde femme; c'est une sœur de Mine de Saint-Chamant.

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Du dimanche 23. Mme de Verneuil (d'Harville) est accouchée d'une fille; elle en a déjà deux et n'a point de garçon.

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