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Le nom de M. de Courtivron étoit le Compasseur. Mme de Courtivron avoit soixante-quatorze ans.

La Reine alla samedi 22 de ce mois à Saint-Cyr; elle avoit dit assez positivement qu'elle n'iroit point ; il ne devoit y avoir que M. le Dauphin, Mme la Dauphine et Mesdames. Toute la maison de Saint-Louis de Saint-Cyr désiroit extrêmement être honorée de la présence de la Reine et avoit demandé cette grâce avec instance dans le temps qu'on y joua Esther. La Reine n'arriva qu'à quatre heures; elle alla sur-le-champ entendre le salut où M. l'évêque de Chartres officia. Elle monta ensuite dans son petit fauteuil à la salle du théâtre; elle étoit arrangée comme pour la tragédie d'Esther dont j'ai parlé. La représentation d'Athalie dura environ deux heures un quart. La pièce est si belle qu'on la voit toujours avec plaisir. On peut dire qu'elle fut très-bien exécutée pour des pensionnaires de couvent; toutes savoient leur rôle si parfaitement, qu'elles n'eurent nul besoin d'être soufflées. Ceux qui l'ont vu jouer par les comédiens ont trouvé une grande différence dans l'exécution, et cela doit être ; il y eut cependant des endroits fort bien joués; et celle qui fit le grand prêtre paroît avoir du talent. Celle qui jouoit le petit Joas joua fort bien aussi. On trouvera ci-après les noms des actrices. La Reine ne rentra que sur les huit heures. Ce voyage empêcha qu'il n'y eût de concert. J'oubliois de marquer que les chœurs à Saint-Cyr furent assez bien exécutés par les voix, mais l'accompagnement étoit trop fort; les instruments n'étoient point d'accord, et peu de régularité dans l'accompagnement.

NOMS DES PERSONNAGES DE LA TRAGÉDIE.

JOAS, roi de Juda.....
ATHALIE, veuve de Joram..
JOAD, grand-prêtre.....
JOSABETH, tante de Joas...
ZACHARIE, fils de Joad......

Mlle de Cambis.

Mlle d'Escaquelonde.
Mlle de Crécy.
Mlle de la Salle.
Mlle d'Entremont.

SALOMITH, Sœur de Zacharie...

ABNER.... AZARIAS.. ISMAEL.

AUTRES CHEFS DES PRÊTRES ET DES LÉVITES.

NATHAN, sacrificateur de Bal. NABAL, confident de Nathan... AGAR...

TROUPES DE PRÊTRES ET DE LÉVITES.

Mlle de Beaulieu.
Mlle de Carman.
Mlle d'Andechy.
Mlle de Capville.
Mlle de la Touche.
Mlle de Surhin.
Mlle de Bayancourt.
Mlle du Moutier.
Mlle de Chabrignac.
Mlle de la Tour.
Mlle de Boisbasset.

Mlle de Hitry.

Mlle de Perdreauville.

Mlle de Sinéty.

Mlle de la Tour-Fondue.

Mlle de Mézières.

Mlle d'Esthérazy.

Mlle de Chourse.

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Il venoit révéler (1).
Vous qui ne connoissez (2).
O bienheureux mille fois (3).
O palais de David (4).
Qu'ils pleurent, ó mon Dieu (5).
De tous ces vains plaisirs (6).

Ils boiront dans la coupe (7), duo.

Sion ne sera plus (8).
Dieu protége Sion (9).
Triste reste de nos rois (10).
D'un père et d'un aïeul (11).

Mile du Deschaux.
M. de Charpin.

Mlle de Crécy de Vincelles.
M. de Beaulieu.

M. de Beaulieu.
Mile de la Vie.
M. de la Vie.
Mlle de Vallier.
M. de Jousbert.

M. de Crécy de Vincelles.
Mile de Beaulieu.

M. du Deschaux.

Du jeudi 25. M. de Malesherbes vient d'avoir 6,000 livres de pension; il fit avant-hier son remerciment. On prétend que M. le duc d'Orléans est venu hier prendre congé du Roi pour six semaines, et que c'est aujourd'hui qu'il doit faire inoculer ses deux enfants; il dit que les aimant également, il seroit bien fâché qu'on pût croire qu'il voulût faire une épreuve sur sa fille pour être plus en sûreté sur son fils.

On trouvera ci-après l'arrêté du Parlemens d'avantd'hier.

La Cour, toutes les chambres assemblées, a arrêté que les gens du Roi se retireront par devers le Roi, à l'effet de lui représenter qu'attendant avec autant de confiance que de respect la Réponse que ledit seigneur Roi a bien voulu promettre de faire incessamment à son Parlement, ne peut néanmoins se dispenser de lui faire connoître que la délibération continuée au 18 février dernier ne peut être plus long

(1) Acte I, scène iv. (2) Acte I, scène iv. (3) Acte II, scène ix.

(4) Acte II, scène ix.

(5) Acte II, scène ix.

(6) Acte II, scène IX.

(7) Acte II, scène ix.
(8) Acte III, scène vin.
(9) Acte III, scène vin,
(10) Acte IV, scène VI.
(11) Acte IV, scène vi

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temps différée sans compromettre de plus en plus les lois fondamentales de la monarchie, la police générale du royaume, l'essence et les droits de la pairie et de la cour des Pairs, et sans faire subsister des désordres et des troubles que son Parlement ne peut trop tôt faire cesser;

Arrête que les gens du Roi rendront compte vendredi prochain de la réponse qu'ils auront reçue.

Cinq imprimés ont été supprimés le matin comme contraires au bon ordre et à la police publique. Deux de ces imprimés sont ceux que le Grand-Conseil a fait brûler; mais comme le Parlement ne reconnoît pas la brûlure du Grand-Conseil pour une flétrissure contre ces deux imprimés, attendu que le Grand-Conseil n'a point de police, l'arrêt intervenu au Parlement fera mention du réquisitoire de M. l'avocat général, dans lequel il est dit que les deux imprimés n'ont point encore été flétris.

Du samedi 27. M. de Monnin, lieutenant général des armées du Roi, mourut le 19 de ce mois; il avoit quatre-vingt-deux ans.

M. de la Briffe, intendant de Caen, est mort. Sa femme étoit Thoynard; il en a laissé un fils et une fille. Sa femme est vivante. Mlle de la Briffe, sa fille, vient de mourir; elle avoit dix ans.

MM. les gens du Roi devoient se rendre à Versailles le 25, suivant l'arrêté du Parlement du 23. On sait que les gens du Roi sont les avocats généraux et le procureur général. Il n'y a actuellement que deux avocats généraux qui exercent, qui sont M. Joly de Fleury et M. Séguier. Le procureur général est aussi M. de Fleury. L'avocat et lui sont les deux fils de l'ancien procureur général. Dans le temps que les deux fils étoient prêts à monter en carrosse, ils apprirent la mort de leur père, qui est mort subitement âgé de quatre-vingts ans ; ils prirent le parti de rester, et M. de Séguier vint ici seul. Le discours qu'il fit au Roi contenoit les mêmes choses à peu près qui sont dans l'arrêté. Voici quelle fut la réponse du Roi: «J'ai déjà dit à mon Parlement que je lui ferois savoir mes intentions incessament, et je le ferai. »>

L'usage est que lorsque les gens du Roi sont venus re

cevoir les ordres de S. M., en vertu de l'arrêté des chambres, ils entrent aux chambres assemblées pour rendre compte de leur commission; M. Séguier ayant exécuté seul cette commission, et les substituts de M. le procureur général ignorant si la volonté de la Compagnie seroit de demander les gens du Roi ou seulement M. Séguier, ils firent représenter aux chambres que si elles demandoient les gens du Roi, le doyen des substituts étoit en droit de représenter le procureur général. Cette demande fut examinée, et il a été arrêté que sans préjudice des droits des substituts M. Séguier seul entreroit.

M. Séguier, entré, a prononcé le discours suivant, et fait le rapport de ce qu'il avoit dit au Roi et de la réponse de Sa Majesté.

Discours de M. Séguier, avocat général, du 26 mars 1756.

Messieurs, si quelque chose diminue la satisfaction que nous avons de remplir par nous-même la mission dont nous avons été chargés en commun, c'est le chagrin que nous ressentons du malheureux événement qui nous force à paroître seul devant vous. Nous avons perdu le magistrat éclairé qui consacra toutes ses veilles au maintien des lois, de l'autorité royale et des droits des citoyens. Vous l'avez entendu, Messieurs, et ces voûtes augustes retentissent encore de ses oracles. Avec quelle force n'a-t-il pas soutenu l'immutabilité des lois fondamentales de la monarchie? Avec quel art n'a-t-il pas rapproché les esprits les plus opposés? Avec quelle solidité n'a-til pas établi les principes que l'on vous conteste? Connoissances sublimes, érudition profonde, vues politiques, il réunit toutes les qualités d'un homme d'État. Mais pourquoi vous faire ici son éloge? il étoit fait d'avance. Rappelez-vous sa vie; l'éloge des grands hommes est dans le souvenir seul de leurs actions. Vous l'avez admiré ; vous avez vu la France entière l'admirer avec vous. Aussi savant, aussi profond que le chancelier Daguesseau, on n'a pu décider lequel étoit supérieur en lumière; tous deux ont étonné, et tous deux retraceront réciproquement dans l'avenir l'idée l'un de l'autre. Quels seroient nos regrets si de telles pertes étoient irréparables; mais le magistrat que nous pleurons a transmis à sa famille ce zèle infatigable dont la continuité n'abolit point l'action, cet amour pour le bien public dont l'amour est dans la constance et l'égalité. Vous retrouverez le père tout entier dans les fils. Quel riche héritage à partager! quel précieux mo

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