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l'an de l'incarnation exprimé est 1170. Il y a donc, tout au moins, lieu à réserver la question jusqu'à ce que de nouveaux textes viennent apporter la lumière.

Nous ferons aussi remarquer à M. Herquet qu'il est bien affirmatif en identifiant un grand-maître, Gilebert de Tyr, avec Gelebert d'Assailly. Ce Gilebert de Tyr, d'après un document des archives de Malte (div. I, vol. 1, pièce 53), était magister hospitalis .... que est in Tyro », en 1149 ou 1150, mais rien ne prouve que ce soit lui qui soit devenu plus tard grand-maître 1.

Nous remarquons (p. 35) une erreur au sujet de la mort de Garnier de Neapoli; l'auteur conjecture qu'elle a dù survenir le 31 août 1392 parce qu'elle est mentionnée à cette date dans une liste des prieurs anglais. Il n'en est rien, puisque le 13 oct. 1192 il est témoin d'une confirmation faite par Richard Cœur de Lion aux Pisans (Bonaini, Dipl. pis. p. 118).

Nous terminerons ce que nous avons à dire du livre de M. Herquet en remarquant que la conjecture qu'il fait d'attribuer à Rostan, que nous ne connaissons que par un sceau, le rôle d'anti grand-maître schismatique dans les dissensions qui suivirent la déposition de Gilbert d'Assailly, nous parait fort légitime et que l'auteur était en droit de la présenter avec plus de confiance. Il aurait pu remarquer que Castus avait scellé de sa bulle le récit de la résignation de Gilbert qui nous est parvenu, et en conclure qu'il était bien le grand-maitre reconnu par la majorité des chevaliers; mais, en ce qui concerne la durée du schisme, Herquet se trompe complètement en disant qu'il a pu durer trois ans (p. 44). Nous avons un acte non daté (Pauli, no 188), d'échange entre Jobert, grand-maitre de l'Hôpital, et Bernard, abbé de l'Ascension à Acre, dans lequel intervient Guillaume, évêque d'Acre. Si nous considérons que Bernard fut nommé évêque de Lydda en 1169 et que l'évêque Guillaume mourut le 20 mai 1171 (Ducange, Fam. d'outre-mer, p. 778 et 800), la durée du schisme se trouve restreinte entre ces deux dates. L'auteur de la Chronologie des grands-maîtres de l'ordre de Saint-Jean nous pardonnera les critiques que nous lui adressons; leur nature même, croyons-nous, fait le plus grand honneur au travail de M. Herquet, puisqu'elles le complètent sur des points de détail, sans jamais l'entamer, et ne font que faire ressortir davantage ses solides qualités.

J. DELAVILLE LE ROULX.

1. Nous ferons remarquer la façon peu commode adoptée par M. Herquet quand il cite Pauli, Cod. Dipl. del sacro militar ordine Jerosol.; il nous annonce (p. 5) que l'absence de renvoi indiquera que le document est emprunté à Pauli. Comme il s'agit de discussion de textes, il est peu facile de trouver dans 200 documents celui dont l'auteur s'est servi dans son argumentation.

La Confédération des Huit Cantons. Étude historique sur la Suisse au XIVe siècle par Édouard FAVRE. Leipzig, Veit, 1879; un vol. in-8 de VIII-124 pages.

La dissertation que M. Éd. Favre a présentée l'an dernier à la faculté de philosophie de l'université de Leipzig est à la fois une étude de droit public et une étude d'histoire. Une étude de droit public par la nature même des textes que l'auteur s'est proposé d'élucider. Une étude d'histoire par le soin constant qu'il a pris de replacer ces textes dans le milieu où ils ont été rédigés, et de les entourer de tous les faits qui peuvent servir à en faciliter l'intelligence. Il s'agissait, en effet, pour définir exactement le caractère spécifique de la confédération des huit cantons, de préciser le sens et de bien saisir la portée des alliances ou des transactions diverses auxquelles la guerre soutenue par Zurich et ses confédérés contre le duc Albert II d'Autriche, et momentanément contre l'empereur Charles IV, a donné lieu de 1351 à 1355 1. Et d'autre part, pour bien exposer les griefs de la maison de Habsbourg dans cette guerre de quatre années, pour apprécier à leur juste valeur les deux traités qui l'ont suspendue ou y ont mis un terme, il fallait tenir compte, non seulement de la politique suivie à cette époque par le bourgmestre Rodolphe Brun, mais encore des rapports antérieurs de l'Autriche avec les Waldstaetten, émancipés en fait depuis la victoire du Morgarten, et avec la ville encore à demi dépendante de Lucerne. Enfin, comme Berne elle-même a figuré à deux reprises parmi les adversaires de Zurich, et qu'elle est restée longtemps indifférente aux affaires propres de la confédération, il n'importait pas moins de savoir quelles raisons particulières l'ont décidée, dans l'intervalle, à conclure avec les trois communautés d'Uri, de Schwyz et d'Unterwalden le pacte perpétuel du 6 mars 1353. C'est cet ensemble de questions souvent assez complexes et parfois même assez ardues que M. Favre s'est appliqué à résoudre, cet écheveau quelque peu embrouillé qu'il a réussi à dévider. Quand on a lu avec attention son mémoire, on comprend très bien que la condition différente dans laquelle se trouvaient alors des villes telles que Lucerne, Zurich et Berne, ou des pays tels que ceux de Glaris et de Zug, ait influé de diverses manières sur leur situation vis-à-vis des Waldstaetten, et déterminé, de concert avec les événements, la place différente qui leur a été faite dans la confédération

1. Pacte d'alliance perpétuelle entre Zurich, Lucerne, Uri, Schwyz et Unterwalden, en date du 1er mai 1351; arbitrage de la reine Agnès de Hongrie entre le duc Albert et les confédérés (12 octobre 1351); pacte d'alliance perpétuelle entre Zurich, Uri, Schwyz, Unterwalden et Glaris (4 juin 1352); pacte d'alliance perpétuelle entre Zurich, Lucerne, Zug, Uri, Schwyz et Unterwalden (27 juin 1352); paix dite de Brandenbourg (1er septembre 1352); pacte d'alliance perpétuelle entre Berne, Uri, Schwyz et Unterwalden (6 mars 1353); paix de Ratisbonne, en date du 25 juillet 1355.

en voie de se former. On comprend également que les confédérés, tout en sauvegardant leur indépendance vis-à-vis des Habsbourg, aient été obligés de renoncer à leurs alliances avec Zug et Glaris, jusqu'au jour où de nouvelles entreprises et de nouveaux conflits leur ont permis de renouer les relations rompues par les traités de 1352 et de 1355. Enfin, quand on considère qu'en signant les pactes de 1351 et de 1353, Zurich et Berne ont voulu avant tout obtenir, l'une, la garantie formelle de sa constitution, l'autre, la garantie formelle de son territoire, on ne peut s'empêcher d'être frappé du manque d'harmonie et d'unité qui a été, presque dès le début, le trait essentiel de l'ancienne confédération suisse, et l'on n'a plus qu'à se demander comment une ligue composée d'éléments aussi hétérogènes a échappé, en dépit de bien des misères, au sort qu'ont subi toutes les associations analogues du XIIe et du XIVe siècle. Je ne sais même si l'explication que M. Favre a donnée de ce singulier phénomène, à savoir le caractère de perpétuité imprimé par les confédérés à leurs alliances successives, suffit à elle seule pour en rendre compte. J'inclinerais plutôt à penser que la position géographique des Waldstaetten et les circonstances qui, plus d'une fois, dans le cours du XIV siècle, ont tourné ailleurs l'attention des ducs d'Autriche, ont dù contribuer dans une large mesure à cet heureux résultat. Mais sans aborder ici l'examen d'un problème qu'on ne saurait trancher en quelques lignes, sans songer le moins du monde à chicaner le jeune savant genevois sur quelques hypothèses aventurées dont la discussion n'aurait aucun intérêt pour des lecteurs étrangers à la Suisse, je n'hésite pas à dire, avec un juge des plus compétents, que cette monographie en apparence un peu aride comble de la façon la plus heureuse une lacune depuis longtemps sentie, et qu'elle devra désormais être consultée par toutes les personnes qui voudront étudier les origines de notre droit public féodal ou l'histoire de la Suisse durant le xiv siècle.

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P. VAUCHER.

The libell of Englishe policye, 1436. Text und metrische Uebersetzung von Wilhelm HERTZBERG mit einer geschichtlichen Einleitung von Reinhold PAULI. Leipzig, Verlag von S. Hirzel, 1878. 120 pages.

Nous devons la publication de cet attrayant petit volume à la Société d'histoire de la hanse, car c'est aux membres de cette société réunie à Gættingue, à la Pentecôte de 1878, que ce petit ouvrage a été offert à titre d'hommage littéraire. Écrit à une époque où la marine et le commerce anglais avaient beaucoup à lutter, et dans l'intention de déterminer les Anglais à ne souffrir aucun maitre étranger dans le canal, à tenir haut la bannière du protectionnisme, ce poème curieux n'est pas sans intérêt pour l'histoire de l'économie politique et du commerce vers la fin du moyen âge. Il énumère les principaux produits des pays com

La Confédération des Huit Cantons. Étude historique sur la Suisse au XIVe siècle par Édouard FAVRE. Leipzig, Veit, 1879; un vol. in-8 de VIII-124 pages.

La dissertation que M. Éd. Favre a présentée l'an dernier à la faculté de philosophie de l'université de Leipzig est à la fois une étude de droit public et une étude d'histoire. Une étude de droit public par la nature même des textes que l'auteur s'est proposé d'élucider. Une étude d'histoire par le soin constant qu'il a pris de replacer ces textes dans le milieu où ils ont été rédigés, et de les entourer de tous les faits qui peuvent servir à en faciliter l'intelligence. Il s'agissait, en effet, pour définir exactement le caractère spécifique de la confédération des huit cantons, de préciser le sens et de bien saisir la portée des alliances ou des transactions diverses auxquelles la guerre soutenue par Zurich et ses confédérés contre le duc Albert II d'Autriche, et momentanément contre l'empereur Charles IV, a donné lieu de 1351 à 1355 1. Et d'autre part, pour bien exposer les griefs de la maison de Habsbourg dans cette guerre de quatre années, pour apprécier à leur juste valeur les deux traités qui l'ont suspendue ou y ont mis un terme, il fallait tenir compte, non seulement de la politique suivie à cette époque par le bourgmestre Rodolphe Brun, mais encore des rapports antérieurs de l'Autriche avec les Waldstaetten, émancipés en fait depuis la victoire du Morgarten, et avec la ville encore à demi dépendante de Lucerne. Enfin, comme Berne elle-même a figuré à deux reprises parmi les adversaires de Zurich, et qu'elle est restée longtemps indifférente aux affaires propres de la confédération, il n'importait pas moins de savoir quelles raisons particulières l'ont décidée, dans l'intervalle, à conclure avec les trois communautés d'Uri, de Schwyz et d'Unterwalden le pacte perpétuel du 6 mars 1353. C'est cet ensemble de questions souvent assez complexes et parfois même assez ardues que M. Favre s'est appliqué à résoudre, cet écheveau quelque peu embrouillé qu'il a réussi à dévider. Quand on a lu avec attention son mémoire, on comprend très bien que la condition différente dans laquelle se trouvaient alors des villes telles que Lucerne, Zurich et Berne, ou des pays tels que ceux de Glaris et de Zug, ait influé de diverses manières sur leur situation vis-à-vis des Waldstaetten, et déterminé, de concert avec les événements, la place différente qui leur a été faite dans la confédération

1. Pacte d'alliance perpétuelle entre Zurich, Lucerne, Uri, Schwyz et Unterwalden, en date du 1er mai 1351; arbitrage de la reine Agnès de Hongrie entre le duc Albert et les confédérés (12 octobre 1351); pacte d'alliance perpétuelle entre Zurich, Uri, Schwyz, Unterwalden et Glaris (4 juin 1352); pacte d'alliance perpétuelle entre Zurich, Lucerne, Zug, Uri, Schwyz et Unterwalden (27 juin 1352); paix dite de Brandenbourg (1er septembre 1352); pacte d'alliance perpétuelle entre Berne, Uri, Schwyz et Unterwalden (6 mars 1353); paix de Ratisbonne, en date du 25 juillet 1355.

en voie de se former. On comprend également que les confédérés, tout en sauvegardant leur indépendance vis-à-vis des Habsbourg, aient été obligés de renoncer à leurs alliances avec Zug et Glaris, jusqu'au jour où de nouvelles entreprises et de nouveaux conflits leur ont permis de renouer les relations rompues par les traités de 1352 et de 1355. Enfin, quand on considère qu'en signant les pactes de 1351 et de 1353, Zurich et Berne ont voulu avant tout obtenir, l'une, la garantie formelle de sa constitution, l'autre, la garantie formelle de son territoire, on ne peut s'empêcher d'être frappé du manque d'harmonie et d'unité qui a été, presque dès le début, le trait essentiel de l'ancienne confédération suisse, et l'on n'a plus qu'à se demander comment une ligue composée d'éléments aussi hétérogènes a échappé, en dépit de bien des misères, au sort qu'ont subi toutes les associations analogues du XIIIe et du XIVe siècle. Je ne sais même si l'explication que M. Favre a donnée de ce singulier phénomène, à savoir le caractère de perpétuité imprimé par les confédérés à leurs alliances successives, suffit à elle seule pour en rendre compte. J'inclinerais plutôt à penser que la position géographique des Waldstaetten et les circonstances qui, plus d'une fois, dans le cours du XIV siècle, ont tourné ailleurs l'attention des ducs d'Autriche, ont dù contribuer dans une large mesure à cet heureux résultat. Mais sans aborder ici l'examen d'un problème qu'on ne saurait trancher en quelques lignes, sans songer le moins du monde à chicaner le jeune savant genevois sur quelques hypothèses aventurées dont la discussion n'aurait aucun intérêt pour des lecteurs étrangers à la Suisse, je n'hésite pas à dire, avec un juge des plus compétents, que cette monographie en apparence un peu aride comble de la façon la plus heureuse une lacune depuis longtemps sentie, et qu'elle devra désormais être consultée par toutes les personnes qui voudront étudier les origines de notre droit public féodal ou l'histoire de la Suisse durant le xiv siècle.

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P. VAUCHER.

The libell of Englishe policye, 1436. Text und metrische Uebersetzung von Wilhelm HERTZBERG mit einer geschichtlichen Einleitung von Reinhold PAULI. Leipzig, Verlag von S. Hirzel, 1878. 120 pages.

Nous devons la publication de cet attrayant petit volume à la Société d'histoire de la hanse, car c'est aux membres de cette société réunie à Gættingue, à la Pentecôte de 1878, que ce petit ouvrage a été offert à titre d'hommage littéraire. Écrit à une époque où la marine et le commerce anglais avaient beaucoup à lutter, et dans l'intention de déterminer les Anglais à ne souffrir aucun maitre étranger dans le canal, à tenir haut la bannière du protectionnisme, ce poème curieux n'est pas sans intérêt pour l'histoire de l'économie politique et du commerce vers la fin du moyen âge. Il énumère les principaux produits des pays com

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