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ressante, connue mais encore inédite, du chanoine Lorenzo Panciatichi sur le conclave long et animé tenu après la mort de Clément IX (Rospigliosi) et qui se termina par l'élection de Clément X (Altieri). Cette satire, qui a pour titre « Esclusione di san Pietro nella sede vacante di Clemente IX », n'est pas seulement une belle poésie, elle a encore une véritable importance historique en ce qu'elle nous initie à toutes les intrigues et à tous les scandales du sacré collège et de l'élection pontificale. Rappelons que Panciatichi lui-même en parle dans plusieurs lettres écrites de Rome aux mois de mars et de mai 1570 à Antonio Magliabecchi, et feint de ne pas en être l'auteur, peut-être pour s'épargner des ennuis: mais plusieurs phrases de ces lettres trahissent l'amourpropre d'auteur. Il la qualifie de « satira bella e miracolosa»; il dit qu'on y trouve « bella invenzione, gran facilità, sali ingegnosi»; et tout en l'appelant en un endroit « empia anzi che no», il ne lui déplaît pas d'en être cru l'auteur. Il prend plaisir à dire qu'elle a eu un grand succès à Rome et presse son ami Magliabecchi de lui dire si elle a reçu un aussi bon accueil à Florence. Panciatichi ne paraît pas l'avoir composée à lui tout seul. Dans une lettre il enregistre le bruit d'après lequel Salvator Rosa y aurait mis la main; dans une autre, il dit qu'elle est l'œuvre de trois auteurs. Et ce qui prouve que cette dernière assertion est véritable, c'est le titre qu'elle porte dans le ms. d'où M. B. l'a tirée et où on la présente comme composée par Panciatichi, Raphael Fabretti et le comte Jules Montevecchi.

Nous avons plaisir à constater que dans cette publication M. B., professeur à l'Institut supérieur de Florence, a eu pour collaborateurs plusieurs élèves distingués de cet établissement et que le conseil qui le dirige l'a prise sous son patronage. Cela prouve que l'on travaille sérieusement à l'université de Florence et que la direction des études est rigoureusement scientifique et fait bien augurer de l'avenir.

Cesare PAOLI.

Zur Geschichte der Philologie und zur rœmischen Litteratur. Vier Abhandlungen von Hermann HAGEN ord. Prof. an der Universitæt Bern. Berlin, Calvary, 1879, in-8°, x et 347 p.

Des quatre programmes de l'université de Berne que M. Hagen a réimprimés et recueillis en ce volume: Pierre Daniel d'Orléans, jurisconsulte et philologue; Jacques Bongars; de aliquot anthologiae carminibus et de tractatu aliquo Bernensi de philantia disputatio; de Oribasii versione Latina Bernensi commentatio, il en est un, la biographie de Bongars, qui se rapporte plus particulièrement à l'histoire de France au xvIe siècle. On sait que Bongars fut un des agents diplomatiques les

1. Scritti vari di L. Panciatichi, éd. G. Guasti. Firenze, Lemonnier, 1856, Voy. les lettres 28-33 et préf. 40-81.

plus employés du roi de Navarre. M. Hagen s'est servi des manuscrits de Bongars qui sont en partie à Berne et en partie à Paris pour composer une biographie beaucoup plus exacte et plus détaillée que ce qu'on avait jusqu'ici. Il n'entrait pas dans son plan d'entrer dans tout le détail des négociations. M. Hagen a insisté surtout sur les travaux de Bongars dans le domaine de l'érudition; il n'a pas négligé pourtant l'homme politique et le diplomate. Il publie en appendice diverses pièces inédites, un journal du voyage de Bongars de Vienne à Constantinople en 1585, un pamphlet contre le général allemand Fabien de Dohna qui avait voulu se justifier aux dépens de ses alliés français de la défaite qu'il avait subie près de Chartres en 1587, des lettres écrites de 1601 à 1611 par Zingelsheim, ami particulier de Bongars, et où il est question des affaires de l'Allemagne.

Das Perikleische Zeitalter. Darstellung und Forschungen von Ad. SCHMIDT. Zweiter Band. Forschungen über die Hauptgrundlagen der Ueberlieferung. Iéna, 1879 et 380, x p. in-8°.

L'auteur, qui dans un premier volume (voyez Rev. hist., VIII, 168) a établi que Stesimbrotos était une source précieuse pour la connaissance du siècle de Périclès, cherche à démontrer dans ce second que, formant la base des écrits de Plutarque, il est de fait la source principale de tout ce que nous savons du siècle de Periclès. Il poursuit sa trace chez d'autres écrivains grecs et c'est ainsi que tout ce volume devient, à proprement parler, une monographie sur Stesimbrotos. Résumons brièvement le contenu de ce volume.

M. Schmidt recherche tout d'abord les fragments authentiques de son historien, c'est-à-dire les rapports qui lui sont expressément attribués par les auteurs qui les reproduisent (p. 2-41); il y en a 13. Puis, comme il a été principalement utilisé par Plutarque et que c'est chez ce dernier que nous pouvons apprendre à connaitre l'œuvre de Stesimbrotos, il importe à M. Schmidt de se rendre compte des procédés suivis par Plutarque, de sa façon de citer, d'arriver à quelque lumière sur l'ordre chronologique de ses écrits, particulièrement de ses biographies. Pour ce qui concerne la façon dont Plutarque utilise et cite ses sources, M. Schmidt admet qu'il s'en tient de prédilection aux sources originales et en particulier aux biographies, mais qu'il ne les cite que dans certains cas. Il promet d'élucider ce point important de la question dans ses Études sur Plutarque qui doivent paraitre prochainement. Il expose ensuite quel doit être le classement chronologique des biographies de Plutarque qui servent à l'étude du siècle de Périclès. Puis vient l'examen des sources qui ont servi à Plutarque pour les biographies de Thémistocle, de Cimon, de Périclès, d'Aristide. Il résulte de

ressante, connue mais encore inédite, du chanoine Lorenzo Panciatichì sur le conclave long et animé tenu après la mort de Clément IX (Rospigliosi) et qui se termina par l'élection de Clément X (Altieri). Cette satire, qui a pour titre « Esclusione di san Pietro nella sede vacante di Clemente IX », n'est pas seulement une belle poésie, elle a encore une véritable importance historique en ce qu'elle nous initie à toutes les intrigues et à tous les scandales du sacré collège et de l'élection pontificale. Rappelons que Panciatichi lui-même en parle dans plusieurs lettres écrites de Rome aux mois de mars et de mai 1570 à Antonio Magliabecchi', et feint de ne pas en être l'auteur, peut-être pour s'épargner des ennuis : mais plusieurs phrases de ces lettres trahissent l'amourpropre d'auteur. Il la qualifie de « satira bella e miracolosa; il dit qu'on y trouve << bella invenzione, gran facilità, sali ingegnosi » ; et tout en l'appelant en un endroit « empia anzi che no», il ne lui déplaît pas d'en être cru l'auteur. Il prend plaisir à dire qu'elle a eu un grand succès à Rome et presse son ami Magliabecchi de lui dire si elle a reçu un aussi bon accueil à Florence. Panciatichi ne paraît pas l'avoir composée à lui tout seul. Dans une lettre il enregistre le bruit d'après lequel Salvator Rosa y aurait mis la main; dans une autre, il dit qu'elle est l'œuvre de trois auteurs. Et ce qui prouve que cette dernière assertion est véritable, c'est le titre qu'elle porte dans le ms. d'où M. B. l'a tirée et où on la présente comme composée par Panciatichi, Raphael Fabretti et le comte Jules Montevecchi.

Nous avons plaisir à constater que dans cette publication M. B., professeur à l'Institut supérieur de Florence, a eu pour collaborateurs plusieurs élèves distingués de cet établissement et que le conseil qui le dirige l'a prise sous son patronage. Cela prouve que l'on travaille sérieusement à l'université de Florence et que la direction des études est rigoureusement scientifique et fait bien augurer de l'avenir.

Cesare PAOLI.

Zur Geschichte der Philologie und zur ræmischen Litteratur. Vier Abhandlungen von Hermann HAGEN ord. Prof. an der Universitæt Bern. Berlin, Calvary, 1879, in-8°, x et 317 p.

Des quatre programmes de l'université de Berne que M. Hagen a réimprimés et recueillis en ce volume: Pierre Daniel d'Orléans, jurisconsulte et philologue; Jacques Bongars; de aliquot anthologiae carminibus et de tractatu aliquo Bernensi de philantia disputatio; de Oribasii versione Latina Bernensi commentatio, il en est un, la biographie de Bongars, qui se rapporte plus particulièrement à l'histoire de France au xvre siècle. On sait que Bongars fut un des agents diplomatiques les

1. Scritti vari di L. Panciatichi, éd. G. Guasti. Firenze, Lemonnier, 1856, Voy. les lettres 28-33 et préf. 40-81.

plus employés du roi de Navarre. M. Hagen s'est servi des manuscrits de Bongars qui sont en partie à Berne et en partie à Paris pour composer une biographie beaucoup plus exacte et plus détaillée que ce qu'on avait jusqu'ici. Il n'entrait pas dans son plan d'entrer dans tout le détail des négociations. M. Hagen a insisté surtout sur les travaux de Bongars dans le domaine de l'érudition; il n'a pas négligé pourtant l'homme politique et le diplomate. Il publie en appendice diverses pièces inédites, un journal du voyage de Bongars de Vienne à Constantinople en 1585, un pamphlet contre le général allemand Fabien de Dohna qui avait voulu se justifier aux dépens de ses alliés français de la défaite qu'il avait subie près de Chartres en 1587, des lettres écrites de 1601 à 1611 par Zingelsheim, ami particulier de Bongars, et où il est question des affaires de l'Allemagne.

Das Perikleische Zeitalter. Darstellung und Forschungen von Ad. SCHMIDT. Zweiter Band. Forschungen über die Hauptgrundlagen der Ueberlieferung. Iéna, 1879 et 380, x p. in-8°.

L'auteur, qui dans un premier volume (voyez Rev. hist., VIII, 168) a établi que Stesimbrotos était une source précieuse pour la connaissance du siècle de Périclès, cherche à démontrer dans ce second que, formant la base des écrits de Plutarque, il est de fait la source principale de tout ce que nous savons du siècle de Periclès. Il poursuit sa trace chez d'autres écrivains grecs et c'est ainsi que tout ce volume devient, à proprement parler, une monographie sur Stesimbrotos. Résumons brièvement le contenu de ce volume.

M. Schmidt recherche tout d'abord les fragments authentiques de son historien, c'est-à-dire les rapports qui lui sont expressément attribués par les auteurs qui les reproduisent (p. 2-41); il y en a 13. Puis, comme il a été principalement utilisé par Plutarque et que c'est chez ce dernier que nous pouvons apprendre à connaître l'œuvre de Stesimbrotos, il importe à M. Schmidt de se rendre compte des procédés suivis par Plutarque, de sa façon de citer, d'arriver à quelque lumière sur l'ordre chronologique de ses écrits, particulièrement de ses biographies. Pour ce qui concerne la façon dont Plutarque utilise et cite ses sources, M. Schmidt admet qu'il s'en tient de prédilection aux sources originales et en particulier aux biographies, mais qu'il ne les cite que dans certains cas. Il promet d'élucider ce point important de la question dans ses Études sur Plutarque qui doivent paraitre prochainement. Il expose ensuite quel doit être le classement chronologique des biographies de Plutarque qui servent à l'étude du siècle de Périclès. Puis vient l'examen des sources qui ont servi à Plutarque pour les biographies de Thémistocle, de Cimon, de Périclès, d'Aristide. Il résulte de

cet examen que Stesimbrotos est la source principale des biographies de Thémistocle et de Périclès, Théopompe de celle de Cimon, Idomeneus de celle d'Aristide. Enfin, M. Schmidt cherche de même l'emploi de Stésimbrote par les autres historiens de l'antiquité et il arrive au résultat que, outre Thucydide et Ephore, une foule d'autres auteurs ont puisé à la même source; que Stesimbrotos est la source principale de tout ce que nous savons sur l'histoire du siècle de Périclès.

Nous pouvons dire, pour résumer notre opinion sur l'ensemble de ce volume, que les recherches faites par M. Schmidt rendent très probable la supposition que Plutarque a puisé plus largement qu'on n'était jusqu'ici porté à le croire dans Stesimbrotos, mais que M. Schmidt n'a cependant pas toujours été très heureux dans le choix de ses arguments, qu'en outre son livre contient beaucoup de choses qui n'ont pas trait à son sujet et qui ne sont pas toujours bien prouvées. L'espace ne nous permet pas de relever toutes les critiques que nous aurions à faire, nous nous bornons donc à quelques-unes des plus importantes.

Le premier chapitre, qui apprécie les fragments de Stesimbrotos, est bon d'un bout à l'autre. Un seul fait pourrait être relevé c'est sans doute à tort que M. Schmidt (p. 31-32) recourt à l'autorité de Périclès pour témoigner de l'exactitude d'un fait mentionné par Stesimbrotos. Cette autorité a été citée par Stesimbrotos lui-même. Nous avons affaire non pas à deux garants, mais à un seul qui est Stesimbrotos.

Il est impossible de porter un jugement définitif sur le chapitre qui concerne les procédés suivis par Plutarque, avant d'avoir eu sous les yeux les Études de M. Schmidt. Se basant constamment sur les résultats de ces Études, résultats qui demandent à être contrôlés, les conclusions de l'auteur n'offrent pas la certitude désirable.

L'auteur admet de prime abord que la suite des livres des biographies concorde avec l'ordre chronologique de leur composition, qu'il est certain que lorsque Plutarque renvoie, par exemple, dans son Xe livre à une biographie qu'il a écrite, cette biographie doit nécessairement appartenir aux livres I-IX. Mais cela ne nous parait pas aussi évident qu'à l'auteur. Plutarque peut avoir fait paraître le livre XII avant le livre X. N'arrive-t-il pas de nos jours qu'un savant publie le second volume d'un ouvrage scientifique avant le premier? Abstraction faite du doute que l'on peut avoir au sujet de l'ordre des biographies, les arguments de M. Schmidt sont parfaitement concluants.

Il cherche ensuite à démontrer que : 1o la biographie de Thémistocle a été faite avant celle de Périclès; 2° celle de Cimon avant celle de Périclès; 3o celle de Thémistocle avant celle de Cimon; 4° celle de Thémistocle avant celle d'Aristide; 5° celle de Périclès avant celle d'Aristide. De ces cinq thèses la première et la seconde sont seules à l'abri de tout doute, grâce aux allusions précises de Plutarque même (p. 74 et 85). Quant aux autres (p. 110), les arguments ne sont pas concluants ou sont sujets à caution, ce que je ne puis démontrer ici.

Au commencement de l'Analyse des sources de Plutarque, l'auteur dit

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