transmission d'exploits et de grandeur, deviez vous considérer comme l'élite de l'espèce humaine, souffrez que la nation s'élève jusqu'à vous; elle a aussi maintenant les droits de conquête, et tout François aujourd'hui peut se dire gentilhomme, si tout gentilhomme ne veut pas se dire citoyen. C'est une chose remarquable en effet qu'à une certaine profondeur de pensée parmi tous les hommes, il n'y a pas un ennemi de la liberté. De la même manière que le célèbre Humbold a tracé sur les montagnes du nouveau monde les différens degrés d'élévation qui permettent le développement de telle ou telle plante, on pourroit dire d'avance quelle étendue, quelle hauteur d'esprit fait concevoir les grands intérêts de l'humanité dans leur ensemble et dans leur vérité. L'évidence de ces opinions est telle, que jamais ceux qui les ont admises ne pourront y renoncer, et, d'un bout du monde à l'autre, les amis de la liberté communiquent par les lumières, comme les hommes religieux par les sentimens, ou plutôt les lumières et les sentimens se réunissent dans l'amour de la liberté comme dans celui de l'Être-Suprême. S'agit-il de l'abolition de la traite des nègres, de la liberté de la presse, de la tolérance religieuse, Jefferson pense comme La Fayette, La Fayette comme Wilberforce; et ceux qui ne sont plus comptent aussi dans la sainte ligue. Est-ce donc par calcul, est-ce donc par de mauvais motifs que des hommes si supérieurs, dans des situations et des pays si divers, sont tellement en harmonie par leurs opinions politiques? Sans doute il faut des lumières pour s'élever au-dessus des préjugés ; mais c'est dans l'âme aussi que les principes de la liberté sont fondés : ils font battre le cœur comme l'amour et l'amitié ; ils viennent de la nature, ils ennoblissent le caractère. Tout un ordre de vertus, aussi-bien que d'idées, semble former cette chaîne d'or décrite par Homère, qui, en rattachant l'homme au ciel, l'affranchit de tous les fers de la tyrannie. FIN DU TOME TROISIÈME ET DERNIER. BIBLIOTECA TABLE DES CHAPITRES CONTENUS DANS LE TOME TROISIÈME. CINQUIÈME PARTIE. CHAPITRE I. De ce qui constitue la royauté CHAP. II. De la doctrine politique de quelques émigrés françois et de leurs adhérens.. Pag. I 10 22 gouvernement représentatif plus nécessaire CHAP. IV. De l'entrée des alliés à Paris, et des divers partis qui existoient alors en France. 28 CHAP. V. Des circonstances qui ont accompagné le premier retour de la maison de Bourbon CHAP. VI. De l'aspect de la France et de CHAP. IX. Des obstacles le que gouvernement a rencontrés pendant la première année de la restauration.. CHAP. X. De l'influence de la société sur les affaires politiques en France. . CHAP. XI. Du système qu'il falloit suivre en des amis de la liberté en 1814. CHAP. XIII. Retour de Bonaparte. Pàg. 85 95 106 123 130 141 146 CHAP. XIV. De la conduite de Bonaparte à CHAP. XV. De la chute de Bonaparte. CHAP. XVI. De la déclaration des droits pro clamée par la chambre des représentans SIXIÈME PARTIE. CHAPITRE I. Les François sont-ils faits pour 156 159 être libres ? CHAP. II. Coup d'œil sur l'histoire d'Angleterre. 168 CHAP. III. De la prospérité de l'Angleterre, et des causes qui l'ont accrue jusqu'à présent. 193 CHAP. IV. De la liberté et de l'esprit public chez les Anglois. CHAP. V. Des lumières, de la religion et de la morale chez les Anglois. CHAP. VI. De la société en Angleterre, et 211 246 |