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Dans une seconde partie, nous nous livrerons aux rapprochemens qui sont le but spécial de cet ouvrage. Quelques-uns des faits nombreux qu'ont fait reconnaître les monumens égyptiens étudiés à l'aide du système hiéroglyphique seront appliqués aux livres saints dans quelques-unes de leurs parties, qui sont relatives à l'Égypte, et pourront répandre quelque lumière sur ces passages des annales sacrées. Nous tâcherons de mettre dans ce travail toute la précision et la simplicité que peuvent admettre des recherches nécessairement scientifiques, mais qui sont d'un haut intérêt par le but auquel elles tendent; et c'est sous ce rapport seulement que nous les préscnterons avec quelque confiance.

Une religion dont la source est au ciel est sans doute bien au-dessus des vaines attaques de quelques hommes aveuglés; et, défendue depuis tant de siècles par les plus beaux génies qui aient illustré les sciences et les lettres, elle n'a pas besoin de notre faible apologie. Mais il est consolant pour le chré-tien de voir les progrès immenses des connaissances

ticle de la REVUE BRITANNIQUE, no 22, intitulé : Interprétation des Hieroglyphes. Il en existe une autre traduction imprimée à part; mais celle du journal que nous indiquons, quoique elle abrège le texte anglais dans quelques-unes de ses parties, a l'avantage d'offrir des notes qui rectifient quelques inexactitudes échappées à la partialité nationale de l'auteur (M. Brown).

humaines en faire ressortir de plus en plus la vérité, et confirmer cette pensée si souvent citée d'un célèbre chancelier d'Angleterre, qui s'applique à la religion révélée comme à la religion naturelle, dont le christianisme n'est que le développement : Leves gustus in philosophia movere fortasse ad atheismum, sed pleniores haustus ad religionem reducere (1).

(1) Bacon, de Augmentis Scientiarum, lib. I.

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PREMIÈRE PARTIE.

EXPOSÉ DU SYSTÈME HIEROGLYPHIQUE DE M. CHAMPOLLION.

CHAPITRE PREMIER.

ÉTAT DES ÉTUDES HIEROGLYPHIQUEs jusqu'à nos jours.

Connaissance des hiéroglyphes chez les Égyptiens.- Chez les Grecs et les Romains. -Travaux des modernes sur les hié-Découverte du monument polyglotte de Ro

roglyphes.

sette.

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AVANT de faire connaître la découverte des hiéroglyphes, et d'en exposer le système, il nous a paru nécessaire de jeter un coup d'œil en arrière, pour nous rendre compte des connaissances que les anciens pouvaient avoir sur ce sujet, et des recherches tentées par les modernes pour en obtenir l'intelligence. Cet examen est l'objet de ce premier chapitre.

I. On a dit, on a répété, et cette opinion s'était accréditée, , que l'écriture hiéroglyphique était une science mystérieuse, dont les prêtres de l'Égypte se

réservaient exclusivement le secret, et qu'ils avaient soin de dérober religieusement à la curiosité du profane vulgaire. Cette opinion dénuée de fondemens est abandonnée aujourd'hui, et tout le monde reconnaît que cette écriture, quoique elle porte le nom de sacrée, ne renfermait aucun mystère, et qu'elle devait être connue de tout Égyptien un peu lettré. Au reste, ce n'est point là une découverte ; on aurait appris ce fait de saint Clément d'Alexandrie, qui l'énonce formellement dans un passage remarquable de ses Stromates (lib. V, t. 11, p. 657), seul reste des auteurs anciens qui nous donne quelques notions exactes des écritures de l'Égypte (1), et sur lequel nous reviendrons ailleurs. Il eût été bien absurde, en effet, de couvrir d'inscriptions, comme le faisaient les Égyptiens, non-seulement leurs édifices publics, mais leurs monumens de tout genre, et même de simples ustensiles de ménage, si ces inscriptions eussent dû rester inintelligibles à tout ce qui ne faisait pas partie de l'ordre sacerdotal. Ce

(1) Il est curieux qu'un père de l'église nous ait conservé les seuls documens exacts qui nous restent sur les systèmes graphiques des Égyptiens. Ce n'est pas, au reste, la seule obligation de ce genre qu'ait eue l'érudition profane à la littérature ecclésiastique : elle doit beaucoup au même Clément d'Alexandrie, aux anciens apologistes, à Eusèbe, et surtout à l'admirable ouvrage de saint Augustin, De civitate Dei.

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