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sur eux, couvrirent les chars et les cavaliers du Pharaon, qui étaient entrés dans la mer, sans qu'il en échappât un seul. » Reversæque sunt aquæ, et operuerunt currus et equites cuncti exercitus Pharaonis qui sequentes ingressi fuerant mare; nec unus quidem superfuit ex eis (v. 28). Tels sont les principaux traits du récit que fait Moyse de cette expédition des Égyptiens, et de l'événement terrible qui en fut le résultat. Mais, dans les détails circonstanciés de ce grand désastre, il ne nomme personnellement le Pharaon que pour parler de son départ. Or, si le persécuteur d'Israël fût entré dans la mer Rouge avec son armée, et y eût été englouti comme elle, serait-il probable que le chef et le législateur des Hébreux eût gardé le silence sur une circonstance telle que la mort tragique de ce prince, événement plus important peut-être que la destruction même de son armée, et bien propre certainement à faire éclater davantage et la protection de Dieu sur son peuple, et les châtimens de sa justice contre les impies? Il y a plus pour affermir la foi de ce peuple, si porté à la défiance et aux murmures, Moyse lui rappelle souvent la délivrance de sa servitude d'Égypte, le passage de la mer Rouge, et les autres prodiges que Dieu avait opérés en sa faveur; et, dans toutes ces occasions si naturelles de faire allusion à la mort d'un prince oppresseur, il n'en parle pas davantage.

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La circonstance rapportée par Moyse, que personne n'échappa, nec unus quidem superfuit ex eis, ne prouve absolument rien, par rapport au sort présumé du Pharaon. Elle se rapporte à ceux qui étaient entrés dans la mer à la suite des Hébreux, ce que Moyse ne dit nulle part de ce prince. Nous pouvons même remarquer que l'historien sacré semble réserver à dessein l'occasion d'admettre des exceptions au désastre général, par la manière précise dont il dit et (aqua) operuerunt currus et equites cuncti exercitus Pharaonis qui sequentes ingressi fuerant mare, ce qui peut signifier littéralement que les eaux ne couvrirent que ceux des chars et des cavaliers qui étaient entrés dans la mer, et faire supposer que tous n'y étaient pas entrés. Cette expres sion incidente du verset 28, qui ingressi fue ́rant, etc., semble donc modifier celle plus générale du verset 23, omnis, et autoriser à la prendre dans une latitude morale, plutôt que de la restreindre à son sens rigoureux. Toutes ces circonstances du récit donnent donc lieu de présumer non-seulement que le Pharaon n'entra point dans la mer Rouge, mais peut-être encore qu'il en fut de même de son infanterie, s'il en avait, et au moins de quelquesuns des principaux chefs qui l'entouraient et formaient ce que nous appellerions aujourd'hui son étatmajor.

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En rapportant le passage miraculeux de la mer

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sur eux, couvrirent les chars et les cavaliers du Pharaon, qui étaient entrés dans la mer, sans qu'il en échappât un seul. » Reversæque sunt aquæ', et operuerunt currus et equites cuncti exercitús Pharaonis qui sequentes ingressi fuerant mare; nec unus quidem superfuit ex eis (v. 28). Tels sont les principaux traits du récit que fait Moyse de cette expédition des Égyptiens, et de l'événement terrible qui en fut le résultat. Mais, dans les détails circonstanciés de ce grand désastre, il ne nomme personnellement le Pharaon que pour parler de son départ. Or, si le persécuteur d'Israël fût entré dans la mer Rouge avec son armée, et y eût été englouti comme elle, serait-il probable que le chef et le législateur des Hébreux eût gardé le silence sur une circonstance telle que la mort tragique de ce prince, événement plus important peut-être que la destruction même de son armée, et bien propre certainement à faire éclater davantage et la protection de Dieu sur son peuple, et les châtimens de sa justice contre les impies? Il y a plus pour affermir la foi de ce peuple, si porté à la défiance et aux murmures, Moyse lui rappelle souvent la délivrance de sa servitude d'Égypte, le passage de la mer Rouge, et les autres prodiges que Dieu avait opérés en sa faveur; et, dans toutes ces occasions si naturelles de faire allusion à la mort d'un prince oppresseur, il n'en parle pas davantage. }

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La circonstance ripporce par livre, que pro sonne n'echappa. ter umas quium, saprot nuk 22, que ne proave absolument rien, par rapport au sort pr sumé du Pharaon. File se rapporte à ceux qui camion entrés dans la mer à la suite des Hcbreux, ce que Moyse ne dit nulle part de ce prince. Nous pouvons même remarquer que l'historien sacré semble réser ver à dessein l'occasion d'admettre des exceptions au désastre général, par la manière precise dont il dit: et (aqua) operuerunt currus et equites cuncli exercitus Pharaonis qui sequentes ingressi ferwel mare, ce qui peut signifier littéralement que les eaux ne couvrirent que ceux des chars et des cavafiers qui étaient entrés dans la mer, et faire supposer que tous n'y étaient pas entrés. Cette expres sion incidente du verset 28, qui ingressi fuerant, etc., semble donc modifier celle plus générale du verset 23, omnis, et autoriser à la prendre dans une latitude morale, plutôt que de la restreindre san sens rigoureux. Toutes ces circonstances du ur-tonnent donc lieu de présumer non-seulement thee Pharaon n'entra point dans la mer Rouge, mais peut-être encore qu'il en fut de même de son infanterie, s'il en avait, et au moins de quelquesmis les principaux chefs qui l'entouraient et for "natente que nous appellerions aujourd'hui son état

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le motinos, dont se sont servis les Septante, désigne la cavalerie comme le cheval ; seulement, dans le premier sens, il est féminin; mais ici il n'y a point d'article ni de mots en rapport qui puissent indiquer le genre. Il résulterait sans doute de cette explication que la même phrase énumérative comprendrait la cavalerie, les chars et les cavaliers du Pharaon, puisque le sens serait Ingressus est equitatus Pha+ raonis, cum curribus et equitibus ejus in mare. Mais cette manière de parler, fort extraordinaire aujourd'hui par rapport à nos langues modernes, ne l'est pas autant dans le style de l'Écriture, et nous l'avons déjà vue employée par la Vulgate, même dans un passage du récit de Moyse cité plus haut : Equitatus Pharaonis, currus ejus et equites (Exod. XIV, 23). Le texte du Cantique des Israélites ne prouve donc absolument rien contre l'opinion qui préserve le monarque égyptien des abîmes de la mer Rouge.

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Une expression que présentent les Psaumes sur ce sujet peut paraître plus forte et fait une plus grave difficulté. Il y est dit que Dieu a secoué le Pharaon et son armée dans la mer Rouge: Excussit Pharaonem et virtutem ejus in mari Rubro (Psal. CXXXV, 15). Nous continuons de citer la Vulgate qui rend littéralement l'hébreu, le verbe y répondant parfaitement au latin excussit. Ce passage, au premier abord, semblerait bien contraire à l'opinion qu'on veut ici rendre probable: il est possible cependant

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