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parfaitement d'accord, pour le fond, avec l'historien de l'Égypte, que le Pharaon adversaire de Moyse échappa à la mort; soit que Dieu l'ait retiré de la mer; soit qu'il n'ait pas marché jusque-là avec son armée ; soit encore, ce qui paraît plus probable, qu'étant resté sur le rivage pendant que ses troupes cherchaient à opérer leur passage, il n'ait été que le témoin de l'effroyable catastrophe qui les fit périr dans les flots ?

Nous nous sommes étendus un peu longuement sur cette question. Obligés, en quelque sorte, par le résultat de calculs chronologiques, qui nous paraissent sûrs, d'adopter, sur la mort du dernier des Pharaons de l'Exode, une opinion qui s'écarte des idées communes, nous avons dû avoir à cœur de la justifier du reproche de témérité qu'on aurait pu être tenté de lui faire, et chercher autant que possible à l'appuyer d'argumens de quelque poids. Nous regrettons de ne pouvoir y ajouter l'autorité de quelques critiques célèbres : n'ayant d'importance qu'autant qu'elle se rattache à la chronologie, elle n'a presque pas été discutée; nous ne l'avons trouvée défendue que par le seul Desvignoles (1), au système duquel elle se liait nécessairement, et qui nous a fourni une partie des raisonnemens que nous avons

(1) Chronologie de l'Histoire Sainte. Berlin, 1738, 2 vol. in-4°, t. II, p. 731.

fait valoir. Quel que soit le degré, de conviction qu'ils auront produit dans l'esprit du lecteur, ils suffiront du moins pour rendre plausible l'opinion que le Pharaon Amenophis, ayant survécu à la destruction de son armée dans la mer Rouge, put régner encore jusqu'à l'an 1473 avant notre ère, époque à laquelle, après avoir occupé le trône près de vingt ans, il le laissa à son fils Ramsès, ou Séthon. Et, dans cette hypothèse, établie par les anciennes chroniques, il n'y a plus d'objections fondées contre les dates que nous avons dû admettre.

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CHAPITRE V.

SUITE DES PHARAONS DE L'ÉCRITURE.

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Pharaon contemporain de David. - Pharaon beau-père du roi Salomon. Pharaons mentionnés dans les divers textes des prophètes.

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DANS ce chapitre, qui nécessairement sera fort court, nous revenons à la chronologie biblique des rois d'Égypte, et nous allons reprendre la suite de ceux que l'Écriture n'a désignés que par la dénomination commune de Pharaon. Nous nous éloignons beaucoup maintenant de la XVIII dynastie, contemporaine du séjour des Israélites en Égypte, et qui occupe un assez grand nombre de pages dans la Genèse et dans l'Exode. Mais les relations de l'Égypte avec les Hébreux, qui, pendant plus de quatre siècles, ne sont que peu ou point apparentes dans les historiens sacrés, reparaissent dans les livres des Rois, auxquels nous sommes maintenant arrivés. Ils vont nous reporter à l'époque

de la XXI dynastie, et nous montrer deux nouveaux Pharaons, qui curent des rapports différens avec un monarque et un ennemi d'Israël..

I. Lorsque Joab, général de l'armée de David, entra en Idumée à la tête de ses troupes pour dévaster le pays (II Reg., VIII, 14), Adad, prince du sang royal d'Edom, fut enlevé encore enfant par les serviteurs de son père, qui voulurent le soustraire à la mort, et emmené en Égypte, d'où il revint plus tard pour se constituer bientôt l'adversaire du roi Salomon. Le monarque qui occupait alors le trône des Pharaons accueillit avec bienveillance ce prince fugitif, lui donna une maison, des terres et des revenus; et, l'ayant pris en affection, il lui fit épouser la propre sœur de la reine sa femme, et voulut élever dans son palais le fils qui naquit de cette union (III Reg., XI, 15-20). La princesse, épouse du roi d'Égypte, est appelée, dans l'hébreu, ', et Taphnès, dans la Vulgate; mais les Septante, on ne saurait dire pourquoi, lui ont donné bien différent, de exeμíva.

le nom,

Si nous avions la suite et les noms des reines

d'Égypte, comme nous avons pour leurs époux les listes de Manéthon, il serait facile, à l'aide de celui que nous a conservé l'Écriture, de reconnaître dans la XXIe dynastie (il ne peut appartenir à une autre) le Pharaon dont il est ici question. A défaut d'une telle ressource, il faut recourir au seul

moyen qui nous reste, et rapprocher les dates. Celles des événemens que nous venons de rapporter d'après l'Écriture, ne se rattachant point à d'autres faits majeurs précisés par l'écrivain sacré, sont encore bien incertaines, et ne peuvent guère être déterminées que d'une manière conjecturale. On peut cependant placer avec quelque probabilité la fuite du prince iduméen en Égypte vers l'an 1037 avant notre ère, et supposer qu'il en sortit vers l'an 1013. D'après ces données, son séjour dans la terre des Pharaons, qui aurait duré 24 ans, aurait eu lieu sous plusieurs règnes de la XXI dynastie. Le Pharaon qui lui accorda un asile serait le second des souverains de cette famille, auquel l'histoire et les monumens donnent le nom de Psousenès (Ie'), et dont le règne de 46 ans se prolongea de l'an 1075` à l'an 1029 avant l'ère chrétienne; on retrouverait celui qui le maria à sa belle-sœur dans le roi Nephelcherès, qui succéda à Psousenès, et régna jusqu'à l'an 1025.

Le prince exilé aurait vu aussi le règne du Pharaon Amenopthis, quatrième roi de cette famille. Enfin, son retour daterait du règne du cinquième monarque, nommé Osochór, qui gouverna l'Égypte pendant 6 ans, c'est-à-dire de 1016 à 1010 avant l'èrc vulgaire.

Ces conjectures sont peu importantes, à raison de leur incertitude du côté de la chronologie bi

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