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genre que ce soit, aux premiers tems de son histoire. MM. Champollion reconnaissent que les légendes pharaoniques ne permettent pas de remonter d'une manière satisfaisante au-delà de la XVII dynastie, et qu'on ne pourra, probablement, rien retrouver qui puisse nous éclairer complètement sur la XVI et celles qui l'ont précédée (1). Ils en donnent pour raison bien probante un fait que rapporte Manéthon, cité par Josèphe (Cont. Ap., I, 14). Le règne tyrannique de la dynastie des Hyk-Schós, ou Pasteurs, qui succéda violemment à la XVIe, fut un torrent dévastateur, qui fit de l'Égypte un champ de désolation, et la couvrit de ruines comme de sang. Ces usurpateurs étrangers, ennemis de la civilisation et des arts, ainsi que tous les Barbares, détruisirent les villes et renversèrent surtout les monumens publics et les temples des Dieux. Il ne reste guère aujourd'hui des édifices élevés par les dynasties antérieures, que quelques débris, employés comme simples matériaux dans des constructions de l'âge suivant, notamment dans celles de Karnac, et qui portent évidemment le caractère d'un style plus ancien. Mais le petit nombre de ces restes précieux, et leur état de mutilation, ne laissent point espérer qu'on puisse y trouver des documens historiques de quelque importance, et il y a tout lieu de croire que la chronologie

(1) IIo Lettre sur le Musée de Turin, pp. 8, et suiv.

de Manéthon, privée de l'appui des monumens les plus anciens, demeurera toujours fort incertaine pour tout ce qui tient à l'origine et aux premiers tems de la monarchie égyptienne.

D'après les observations que nous venons d'exposer à nos lecteurs, il nous semble que c'est à tort que le zèle religieux de quelques personnes estimables s'est effrayé du progrès des études égyptiennes, et de la confiance accordée aux données que nous a transmises l'historien des Pharaons. Rien ne peut motiver une telle défiance; tout, au contraire, paraît prouver, jusqu'à présent, que les nouvelles découvertes et leur application à la chronologie, tendent à faire mieux ressortir la vérité et l'exactitude des faits historiques consignés dans nos livres saints. Nous croyons qu'on s'est trop pressé de juger des systèmes qu'on avait à peine aperçus; et peut-être avait-on trop oublié que si la vraie foi est timorée, elle n'est point ombrageuse, comme l'orgueil qui s'attache aux vaines théories des hommes, parce qu'elle regarde comme inébranlables les bases sur lesquelles repose l'auguste édifice de la révélation divine. Pleins de cette pensée, nous avons adopté, avec une entière conviction, les résultats si satisfaisans, jusqu'à ce jour, des travaux de MM. Champollion; nous attendons impatiemment et avec la même confiance les nouveaux développemens que nous promettent encore leurs doctes veilles,

persuadés d'avance que la religion révélée ne peut avoir qu'à y gagner.

Terminons ici cette digression. Peut-être a-t-elle paru un peu longue; mais elle nous a semblé un appendice nécessaire à la suite de nos aperçus chronologiques. Nous allons reprendre maintenant la suite de notre travail, et tenter de nouvelles applications des écritures égyptiennes à l'interprétation et à la défense des livres saints.

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Nom égyptien de la ville d'Héliopolis.-Ville de Ramesses.Terre de Ramessès.—Avantages qu'offriraient à l'érudition sacrée des recherches sur le pays de Gessen. -Ville de Taphnis.-Ville que le texte hébreu appelle No-Amon, etc.

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La liaison intime de l'histoire du peuple de Dieu avec celle de l'Égypte rend fort importante, pour la critique sacrée, la géographie de l'antique terre de Mitzraïm (1). On ne peut douter que les moyens si multipliés qu'on acquiert chaque jour pour mieux

(1) C'est sous ce nom (□) que l'Égypte est ordinairement désignée dans le texte de l'Ancien-Testament. Il est probable qu'il lui vient du fils de Cham, que la Vulgate appelle Mesraïm, et dont le nom hébreu est écrit comme celui de l'Égypte. Dans la langue copte, cette contrée est nommée ordinairement XHus (Chémi), et ce nom, dans lequel on peut retrouver celui du second fils de Noë, rappelle l'expression de , terra Cham, appliquée quelquefois à l'Égypte par l'Écriture. (Psalm., CIV, 23, 27; CV, 22 et alibi.)

étudier l'Égypte ancienne ne doivent exercer une influence fort étendue sur cette branche des sciences historiques, et ajouter beaucoup aux travaux des géographes qui s'en sont occupés jusqu'ici. Déjà même plusieurs des faits observés à l'aide des nouvelles découvertes de M. Champollion peuvent, rapprochés de quelques passages des livres saints, fournir des données nouvelles sur quelques points de la géographie biblique de l'Égypte, ou prêter, du moins, un nouvel appui à quelques opinions déjà émises par des critiques, mais qui ne pouvaient être regardées que comme de simples conjectures. Ces applications vont être l'objet de ce chapitre.

I. Dans le récit du mariage de Joseph, et à l'occasion du sacerdoce de son beau-père, la Genèse (XLI, 45,) fait mention d'une ville égyptienne que notre version Vulgate appelle Héliopolis. Les Septante, dans ce passage, se servent de la même dénomination, Édrov wodìs, qui signifie Ville du Soleil, nom que lui donnent aussi les écrivains profanes de l'antiquité; et il y a tout lieu de croire que c'est de la version alexandrine que ce nom tout grec a passé dans la Vulgate. Mais il ne pouvait se trouver dans le texte original, puisque ce ne fut que plusieurs siècles après Moyse, sous la domination des rois grecs, successeurs d'Alexandre, que l'Égypte vit les noms primitifs de ses villes changés contre des noms nouveaux, tirés de la langue des conquérans.

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