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CHAPITRE IX.

RÉPONSES A QUELQUES DIFFICULTÉS DES INCRÉDules.

Moyse, dans le désert, a-t-il pu écrire le Pentateuque? Magnificence du tabernacle et des autres objets consacrés au culte du vrai Dieu. Silence des historiens sacrés, par rapport à Sésostris.

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que

ON ne saurait disconvenir l'Écriture ne soit souvent enveloppée d'obscurités, et que la conciliation des textes ne présente des difficultés quelquefois embarrassantes. Il en est de même, au reste, de la plupart des écrivains orientaux plus récens, comme aussi de beaucoup d'auteurs que nous a légués l'antiquité; et on conçoit aisément que la sublimité des dogmes, ce qu'il y a d'extraordinaire dans les événemens, la diversité des mœurs, le peu de détails de certains récits, destinés à un peuple, auquel les faits racontés étaient plus familiers, enfin le génie d'une langue si différente des idiomes modernes et des langues classiques, et d'ailleurs morte aujourd'hui comme ces dernières, ont dû contribuer singulièrement à rendre moins intelligibles des parties considérables des livres saints. Dans tous les tems,

et dès les premiers siècles du christianisme, la critique sacrée s'est exercée à nous en faciliter l'intelligence par le rapprochement et la discussion des passages, et une grande portion des écrits des saints Pères est occupée par des commentaires sur les divines écritures. Mais alors la foi des chrétiens n'était pas ébranlée par les obscurités du saint texte, et par cette raison les travaux des commentateurs n'avaient pas besoin ordinairement de prendre un caractère polémique. La parole de Dieu était reçue avec respect, lors même qu'elle n'était pas entièrement comprise, et le fidèle soumis se bornait à mettre à profit, dans la lecture des passages clairs et lumineux qui s'y trouvent en si grand nombre, la dose d'intelligence qu'il avait plu à la Providence de lui départir. Il n'en fut pas de même plus tard, et surtout dans le dernier siècle. Alors s'était élevée une secte d'incrédules, qui, dans le but formellement avoué (1) de renverser le christianisme, multiplia

(1) C'est ce qu'a mis à découvert la correspondance de Voltaire et de ses amis. La publication de leurs lettres est un service signalé rendu à la religion qu'ils voulaient écraser, quoique leurs maladroits éditeurs fussent bien loin de se proposer un tel but. Elles ont dévoilé dans sa dégoûtante nudité toute la turpitude de ces prétendus philosophes; et c'est un moyen infaillible ménagé par la providence pour détromper tout esprit qui, séduit par des théories mensongères, n'a pas abjuré encore la bonne-foi, l'honneur et la probité.

ses attaques contre les livres saints, et s'efforça, par tous les moyens, de les convaincre d'erreur ou d'imposture, de contradiction et d'absurdité. Parmi ces modernes Titans, se fit remarquer, au-dessus de tous, le philosophe de Ferney, dont la plume légère déversait le sarcasme et le mépris sur les vérités que son érudition frivole n'avait pu ébranler. Les grands hommes des siècles précédens avaient fait servir les connaissances humaines au soutien de la religion et à l'éclaircissement des livres saints: les sophistes de la nouvelle école y cherchèrent au contraire des armes contre le christianisme. La géologie, l'astronomie, la géographie, la chronologie, l'histoire, la connaissance des langues anciennes, toutes les branches des sciences furent mises en œuvre avec une perfide adresse pour décrier les titres augustes de notre foi.

La Providence suscita aussi à la religion de savans et zélés défenseurs. Bullet, Bergier, Guénée, Deluc, réfutèrent avec succès ces prétendus philosophes, et leurs écrits peuvent suffire encore pour repousser sur tous les points les attaques des adversaires de la révélation. Mais les découvertes récentes et le développement que les sciences, mieux étudiées, ont acquis de nos jours fournissent aujourd'hui de nouvelles données à la critique sacrée, et la mettraient à même de défendre encore mieux les vérités révélées. Il serait à désirer qu'une

réunion de savans chrétiens perfectionnât les travaux des apologistes du dernier siècle, et les fortifiât de tout ce que l'état actuel des connaissances humaines peut ajouter d'intéressant à la défense des livres saints. Un pareil travail serait long et pénible, sans doute; mais son utilité réelle est bien digne d'exciter le zèle, et les auteurs d'un ouvrage bien fait sur le plan de celui de Bullet acquerraient des titres fondés à la reconnaissance publique. Pour nous, dont la tâche, moins étendue, est bornée aux ressources spéciales qu'offrent à la critique sacrée les progrès des études égyptiennes, nous nous hâtons de rentrer dans notre sujet, et de signaler à nos lecteurs quelques applications des nouvelles découvertes à la solution d'objections faites par les incrédules, contre les livres saints.

I. On a voulu contester au Pentateuque sa haute antiquité. On a dit que Moyse ne pouvait en être l'auteur, et on l'a attribué, en torturant un passage assez clair, au souverain pontife Helcias, lequel, selon le vrai sens de la Bible, retrouva dans le temple, sous le règne de Josias, roi de Juda, un exemplaire du Pentateuque, ou peut-être seulement du Deuteronome, écrit de la main de Moyse, per manum Moysi (IV Reg., XXII, 8; II Paral., XXXIV, 14). Pour appuyer cette prétendue impossibilité, on est allé jusqu'à avancer que Moyse ne savait probablement pas écrire. On a demandé du moins com

ment il aurait écrit dans le désert; et quelle matière assez portative il pouvait avoir à sa disposition pour y tracer un ouvrage de cette étendue? Enfin on n'a point oublié de rappeler que le livre de la loi devait être réduit à une médiocre dimension dans ses formes matérielles, pour qu'il pût être déposé dans l'arche de l'alliance.

On a pleinement répondu, sous tous les rapports, à cette objection en partie ridicule. On a reproduit le sens vrai et naturel du récit relatif à Helcias, tel qu'on le trouve dans le texte sacré. Comme s'ils eussent prévu les avantages que les monumens des Égyptiens pourraient présenter un jour, plusieurs apologistes ont cité les cercueils des momies qui portent des inscriptions peintes. Enfin ils ont indiqué une foule de moyens qui rendaient possible à Moyse d'écrire le Pentateuque, même dans le désert. Tout cela était fort juste, fort raisonnable, et plus que suffisant; mais les recherches de M. Champollion permettent aujourd'hui de faire mieux encore, d'invoquer le témoignage de monumens d'une date certaine, de répondre par des faits.

Les Nécropolis (1) de l'antique Égypte, mines si

(1) On donne le nom de Necropolis, ou villes des morts, aux lieux qui servirent de sépulture aux anciens Égyptiens, et dans lesquels on retrouve les momies et d'autres monumens funéraires. Cette dénomination, qui exprime d'ailleurs une

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