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papyrus, reconnu par M. Champollion le jeune, dans la riche collection de M. Sallier, à Aix, et dont l'annonce a éveillé la curiosité de toute l'Europe lettrée. Ce manuscrit, en caractères démotiques monument unique dans son genre, est une Histoire des campagnes de Sésostris Ramsès, remplie de détails circonstanciés sur ses conquêtes, la force et la composition de son armée, et qui fut écrite la neuvième année de son règne, c'est-à-dire, d'après Diodore, celle de son retour en Égypte. Elle est suivie d'une autre composition intitulée : Louanges du grand roi Amemnengon, nom qui ne nous est pas connu, mais qui présente des rapports avec ceux de plusieurs Pharaons (1).

M. Champollion, pressé de s'embarquer pour aller explorer l'Égypte, ne put jeter qu'un coupd'œil rapide sur le papyrus de M. Sallier; et son voyage, si important par les résultats qu'il promet, nous a laissé le regret de voir différer encore longtems l'interprétation de ce précieux manuscrit, qui est attendue avec la plus vive impatience. On, conçoit tout ce que cette découverte peut faire espérer d'intéressant à l'histoire ; et peut-être celle du peuple de Dieu y trouvera-t-elle aussi de nouvelles données.

(1) Bulletin des sciences historiques, t. X, p. 200.

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CHAPITRE X.

DES ZODIAQUES ÉGYPTIENS.

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Découverte des zodiaques de Dendera et d'Esné.- Objections contre la chronologie biblique. — Arrivée en France du planisphère de Dendera. — Systèmes contradictoires sur ce monument. Sa date et celles des autres zodiaques établies par M. Champollion. -Objet des représentations diacales chez les anciens.

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DEPUIS qu'on a commencé dans les tems modernes à explorer les restes précieux de l'antiquité; jamais monument des peuples anciens, sans en excepter les plus admirables chefs-d'œuvre de la Grèce, ne pro-、 duisit de sensation comparable à celle qu'ont excitée de nos jours les fameux zodiaques sculptés dans les temples de la vieille Égypte. Sans doute, ils étaient loin d'être dépourvus d'intérêt par rapport aux arts; et considérés comme monumens astronomiques, ils paraissaient dignes aussi de l'attention et de l'étude des savans. On peut dire cependant, sans crainte d'être taxé d'exagération, qu'ils durent l'importance dont ils furent honorés, bien moins à leur mérite

réel qu'aux étranges théories dont ils devinrent la base, et surtout à cette prodigieuse antiquité qu'il plut à quelques savans de leur accorder; antiquité qui, remontant de beaucoup au-delà de toutes les bornes reconnues, ne tendait à rien moins qu'à renverser de fond en comble la chronologie des SaintesÉcritures. Sous ce rapport, ces monumens rentrent nécessairement dans notre objet, puisqu'on a youlu les faire servir à combattre les livres saints, et que la lecture des hiéroglyphes a pu seule déterminer leur âge avec certitude, et les remettre à la place qui leur appartient dans la série des monumens antiques.

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I. Il paraît que ces représentations zodiacales ne furent point connues avant la fin du dernier siècle : du moins les voyageurs qui, antérieurement à cette époque, visitèrent Dendera et son temple, n'ont point parlé de ses zodiaques. Mais pendant les camde l'armée française, en Égypte, un corps pagnes troupes, sous les ordres du général Desaix, ayant remonté le Nil pour pénétrer dans la partie supérieure de cette contrée, arriva à Dendera, l'ancienne Tentyris que les écrits des Coptes appellent HSENvarps. Bientôt on découvrit, au milieu de ses ruines, le grand temple consacré à la déesse Hathor (Vénus), chef-d'œuvre de l'architecture égyptienne, dont l'aspect frappa d'admiration jusqu'aux plus grossiers des soldats. Le général reconnut le pre

mier le planisphère ou zodiaque circulaire qui formait en partie le plafond d'une salle située sur la terrasse du temple. Il s'empressa de le signaler à la commission de savans et d'artistes qui faisait partie de l'expédition. M. Denon en fit une copie qu'il a jointe à son voyage: MM. Jollois et Devilliers le dessinèrent depuis, et leur dessin bien supérieur a été reproduit par la gravure dans le magnifique Atlas de la Description de l'Égypte. Dans le même temple de Dendera fut découvert un second zodiaque, placé sous le portique, dont il ornait aussi le plafond. Celui-ci n'est point circulaire comme le premier, mais rectangulaire et sculpté sur deux bandes parallèles. Enfin, les temples d'Esné, la CNH des écrivains coptes, qui paraît être l'ancienne Latopolis, fournirent encore à nos savans deux autres zodiaques, également rectangulaires, mais dont le plus remarquable a malheureusement éprouvé de nombreuses mutilations. Ces trois derniers monumens sont gravés comme le premier dans le grand ouvrage sur l'Égypte..

II. Bientôt les zodiaques furent publiés et commentés avec plus ou moins de bonne foi et de décence; la science se lança sans réserve dans les systèmes les plus hardis, et l'esprit d'incrédulité, -s'emparant de cette découverte, espéra y trouver une nouvelle pâture. On regarda comme prouvé ce qu'il aurait fallu établir d'abord, que les ruines de

réel qu'aux étranges théories dont ils devinrent la base, et surtout à cette prodigieuse antiquité qu'il plut à quelques savans de leur accorder; antiquité qui, remontant de beaucoup au-delà de toutes les bornes reconnues, ne tendait à rien moins qu'à renverser de fond en comble la chronologie des SaintesÉcritures. Sous ce rapport, ces monumens rentrent nécessairement dans notre objet, puisqu'on a youlu les faire servir à combattre les livres saints, et que la lecture des hiéroglyphes a pu seule déterminer leur âge avec certitude, et les remettre à la place qui leur appartient dans la série des monumens antiques.

I. Il paraît que ces représentations zodiacales ne furent point connues avant la fin du dernier siècle : du moins les voyageurs qui, antérieurement à cette époque, visitèrent Dendera et son temple, n'ont point parlé de ses zodiaques. Mais pendant les campagnes de l'armée française, en Égypte, un corps de troupes, sous les ordres du général Desaix, ayant remonté le Nil pour pénétrer dans la partie supérieure de cette contrée, arriva à Dendera, l'ancienne Tentyris que les écrits des Coptes appellent HSENBarps. Bientôt on découvrit, au milieu de ses ruines, le grand temple consacré à la déesse Hathor (Vénus), chef-d'œuvre de l'architecture égyptienne, dont l'aspect frappa d'admiration jusqu'aux plus grossiers des soldats. Le général reconnut le pre

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