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système des signes figuratifs), le sont aussi fort sou¬ vent par des signes qui ne figurent que des objets inanimés, ou des parties seulement d'êtres animés. C'est ainsi qu'un œil est le symbole d'Osiris ; l'objet que nous appelons improprement nilomètre, celui de Phtah; un obélisque, celui d'Ammon, etc. wal

Il est évident, d'après ce qui précède, que l'intelligence de ces signes symboliques supposait la connaissance des idées particulières que s'étaient faites les Égyptiens sur les objets qu'il était question de noter. Il en résulte nécessairement que cette portion des signes hiéroglyphiques est, par sa na ture même, celle qui nous présentera aujourd'hui le plus de difficulté (1).

019 1 00 6137416119 8917 VI. On concevrait bien difficilement une écriture toute idéographique, et sans rapport avec les sons de la langue parlée. Celle des Chinois qu'on a voulu quelquefois représenter comme telle, au milieu de signes symboliques ou images bien plus fréquens que chez les Égyptiens, admet aussi un autre ordre, de caractères figurant les sons, et M. Abel Rémusat a reconnu que cette espèce de caractères, qu'ils appellent Hing-ching, forme la moitié au moins de leur langue écrite. Il en fut de même chez les Égyptiens, et il est constant aujourd'hui qu'ils firent usage de signes phonétiques, ou exprimant les sons. On a yu

(1) Précis du syst. hiérogl., pp. 331 à 352.

1

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germe

que l'idée de leur existence, absolument nécessaire. pour l'expression des noms étrangers, a été le heureux de la découverte de M. Champollion. Il s'assura, en effet, et ce fut son premier pas, que ces noms étaient écrits phonétiquement; et, en découvrant aussi que les noms égyptiens des divinités, des Pharaons et des simples particuliers étaient écrits sur les monumens d'après les mêmes principes, il prouva d'une manière évidente que l'usage de cette espèce de caractère remontait aux premières époques connues de l'antiquité égyptienne. Mais l'usage de ces caractères phonétiques n'était eab nog point borné à la simple transcription des 93 911 pres étrangers ou nationaux. Dès le principe de sa découverte, M. Champollion avait soupçonné qu'ils étaient susceptibles d'un emploi bien plus étendu, et l'étude des monumens l'a convaincu que cette conjecture était pleinement fondée. Il est démontré jourd'hui que les signes phonétiques forment la parO asrbilodmye aor. tie la plus considérable des textes égyptiens de tout genre, et cette seule notion était, comme l'observe M. Champollion lui-même, un pas immense vers leur déchiffrement. el saiol, grid-m

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Ces caractères phonétiques constituent un système purement alphabétique, comme celui des anciens peuples de l'Asie occidentale, c'est-à-dire cun d'eux correspond invariablement à une des letque chatres de l'alphabet. Cette assertion repose sur des

faits nombreux développés par M. Champollion. On se tromperait notablement en considérant ces caractères comme des signes syllabiques, et cette manière de les envisager a été le principe de quelques erreurs graves dans lesquelles est tombé le savant docteur Young, au commencement de ses essais. Mais il est essentiel de remarquer que ce mode d'écriture, comme celui des langues sémitiques, fait très-souvent abstraction des voyelles médiales. On observe, au reste, cette suppression des voyelles dans plusieurs textes thébains. Dans les légendes hiéroglyphiques, elle offrait peut-être l'avantage d'une lecture plus facile à tous les Égyptiens parlant des dialectes différens qu'on peut supposer avoir existé dès les tems anciens, comme à une époque plus moderne, dialectes dans lesquels le son des voyelles, beaucoup moins sensible que dans les idiomes de l'Europe méridionale, était sujet à bien des variations dans la manière dont il était articulé. On pourrait trouver le même avantage dans les signes phonétiques qui expriment indifféremment des consonnes susceptibles de s'échanger entre elles dans les divers dialectes, comme le П et le , le a et le p, etc.

Lors de la publication de son Précis, M. Champollion comptait déjà un grand nombre de caractères phonétiques, et ses travaux ultérieurs lui en ont fait reconnaître de nouveaux. Ils n'expriment ce

pendant que les lettres de l'alphabet copte (1); mais beaucoup de ces signes sont homophones, c'est-à-dire figurant les mêmes sons, comme nous l'avons déjà observé. Ainsi le scribe égyptien, pour rendre la même articulation, avait le choix entre plusieurs caractères équivalens. Cependant il y a lieu de croire que ce choix n'était pas purement arbitraire; qu'il était fondé sur des règles reconnues; et que la préférence donnée à l'un d'eux sur ses divers homophones était déterminée, soit par sa forme matérielle, qui le rendait plus propre à se marier aux autres signes avec lesquels il devait figurer, soit par les rapports de l'objet dépeint avec la nature de l'idée que le hieroglyphique était destiné à exprimer.

groupe

Les signes phonétiques offrent des exemples d'un genre d'usage qu'on n'eût guère soupçonné dans les écritures égyptiennes, si l'expérience ne l'eût fait reconnaître. Ils furent employés quelquefois pour rendre les mots d'une manière abréviative; ils cessaient alors d'être rigoureusement phonétiques, et devenaient un moyen de peindre les idées, plutôt que d'exprimer directement les mots. C'est ainsi que, pour rendre l'écriture plus expéditive, on se contentait de tracer le premier, les deux premiers, ou

(1) L'alphabet copte est composé de trente-une lettres, dont plusieurs, exprimant des sons complexes, sont représentées, dans l'écriture phonétique, par deux signes réunis.

bien le premier et le dernier des signes phonétiques qui eussent été nécessaires pour exprimer le mot intégralement. Le Précis de M. Champollion fait connaître plusieurs exemples de ces sortes d'abréviations, qui ne s'appliquaient probablement qu'aux mots les plus faciles à reconnaître, parce qu'ils revenaient plus souvent. Elles devaient être familières aux anciens Égyptiens; mais elles pourraient tromper un lecteur moderne, s'il n'était averti, et lui faire prendre pour des hieroglyphes idéographiques des signes qui ne sont réellement que les initiales des mots plionétiques, telles qu'étaient les sigles des inscriptions grecques et romaines, ou telles que les emploient fréquemment les écritures de nos langues modernes (1).

VII. L'adoption des signes phonétiques, qui dut être postérieure à l'usage des deux autres espèces de signes, seuls élémens de l'écriture primitive, comme il y a lieu de le présumer, ne put rien faire perdre à cette écriture de son homogénéité. Les trois espèces de signes hiéroglyphiques, ne différant que par le mode de leur expression, avaient une nature com→ mune, quant à leurs formes matérielles, et n'offraient toutes que des images d'objets physiques, destinés ou à représenter au propre l'objet dont ils étaient la figure, ou à rappeler d'une manière symbolique une idée

(1) Précis du syst. hierogl., pp. 352-375.

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