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RÉPERTOIRE

UNIVERSEL ET RAISONNÉ

DE JURISPRUDENCE.

TOME NEUVIÈME.

JUIFS.-LET.

CET OUVRAGE SE TROUVE AUSSI CHEZ

DONDEY-DUPRÉ PÈRE ET FILS, IMP.-LIB.,

RUE RICHELIEU, No 47 bis, Et rue Saint-LOUIS, No 46;

Et chez les Libraires des Départemens dont les noms suivent :

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UNIVERSEL ET RAISONNÉ

DE JURISPRUDENCE,

Suvrage de plusieurs Purisconsultes,

RÉDUIT AUX OBJETS DONT LA CONNAISSANCE PEUT ENCORE ÊTRE UTILE,

ET AUGMENTÉ

1° DES CHANGEMENS APPORTÉS AUX LOIS ANCIENNES PAR LES LOIS NOUVELLES, TANT AVANT QUE DEPUIS
L'ANNÉE 1814;

2o DE DISSERTATIONS, DE PLAIDCYERS ET DE RÉQUISITOIRES SUR LES UNES ET LES AUTRES ;

Cinquième Edition,

REVUE, CORRIGÉE ET FONDUE AVEC LES ADDITIONS FAITES DEFUIS 1815 AUX ÉDITIONS PRÉCÉDENTES,

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J.-P. RORET, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS, N° 17 bis.
GARNERY, LIBRAIRE, RUE DE L'OBSERVANCE, N° 10.

M DCCC XXVIIL

UNIVERSEL ET RAISONNÉ

DE JURISPRUDENCE.

JUIFS, SECT. I.

* JUIFS. C'est le nom qu'on a donné aux Israélites qui, après la captivité de Babylone, retournèrent dans la Palestine, d'où ils furent chassés et entièrement dispersés par l'empereur Titus, vers les premiers temps de l'ère chrétienne. Depuis cette époque, les Juifs ont presque partout été déclarés incapables de posséder des biensfonds; on ne leur a laissé de ressources pour subsister, que le commerce, profession long-temps. méprisée par la plupart des peuples de l'Europe; c'est pourquoi on la leur abandonna dans les siècles barbares, et comme ils s'y enrichirent nécessairement, on les traita d'infames usuriers. Les rois ne pouvant fouiller dans la bourse de leurs sujets, mirent à la torture les Juifs, qu'ils ne regardaient pas comme des citoyens. Ce qui se passa en Angleterre à leur égard, peut donner une idée de ce qu'on exécuta contre eux dans les autres pays. Le roi Jean ayant besoin d'argent, fit emprisonner les riches Juifs de son royaume, pour en extorquer de leurs mains; il y en eut peu qui échappèrent aux poursuites de sa chambre de justice. Un d'eux, à qui l'on arracha sept dents l'une après l'autre, donna mille marcs d'argent à la huitaine. Henri III tira d'Aaron, Juif d'York, quatre mille marcs d'argent, et deux mille pour la reine. Il vendit les autres Juifs de son pays à Richard, son frère, pour un certain nombre d'années, ut quos rex excoriaverat, comes evisceraret, dit Mathieu Paris.

On n'oublia pas d'employer en France les mêmes traitemens contre les Juifs; on les mettait en prison, on les pillait, on les vendait, on les accusait de magie, de sacrifier des enfans, d'empoisonner les fontaines; on les chassait du royau5o. TOME IX.

me. On les y laissait rentrer pour de l'argent; et dans le temps même qu'on les tolérait, on les distinguait des autres habitans par des marques infamantes.

Il y a plus la coutume s'introduisit dans ce royaume, de confisquer tous les biens des Juifs qui embrassaient le christianisme. Cette coutume si bizarre, nous la savons par la loi qui l'abroge : c'est l'édit du roi, donné à Baville le 4 avril 1393. La vraie raison de cette confiscation, que l'auteur de l'Esprit des lois a si bien développée, était une espèce de droit d'amortissement pour le prince ou pour les seigneurs, des taxes qu'ils levaient sur les Juifs comme serfs main-mortables auxquels ils succédaient; or, ils étaient privés de ce benefice, lorsque ceux-ci embrassaient le christianisme.

En un mot, on ne peut dire combien, en tout lieu, on s'est joué de cette nation d'un siècle à l'autre. On a confisqué leurs biens lorsqu'ils recevaient le christianisme; et bientôt après on les a fait brûler, lorsqu'ils ne voulaient pas le recevoir.

Enfin, proscrits sans cesse de chaque pays, ils trouvèrent ingénieusement le moyen de sauver leurs fortunes et de rendre pour jamais leurs retraites assurées. Bannis de France sous Philippele-Long, en 1318, ils se réfugièrent en Lonibardie, y donnèrent aux négocians des lettres sur ceux à qui ils avaient confié leurs effets en partant, et ces lettres furent acquittées. L'invention admirable des lettres de change sortit du sein du désespoir; et pour lors, seulement, le commerce put éluder la violence, et se maintenir par tout le

monde.

Depuis ce temps-là, les princes out ouvert lest

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