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M. DE ROUGE commence par les labiales, et montre, par des exemples, pour le P français (п grec, r dans le grec plus ancien, ou 7 dans le grec primitif, en hébreu, ou ≥), que la figure de la

natte est le seul P usuel dans les manuscrits anciens, que c'est le même signe assimilé au sémitique. Le P du ms. Prisse (roy. le tableau) perd presque ses appendices du haut dans un manuscrit de Berlin d'une époque un peu moins ancienne. Le nom de la lettre P en hébreu signifie bouche, Phẻ, ; or, le signe égyptien du tableau représente assez bien la lèvre inférieure garnie de ses dents, signe qui est complétement transformé par l'abréviation dans l'alphabet phénicien. Le nom de bouche aurait donc eu sa raison d'être à l'époque où s'opéra la transition.

B ou V (2).

Le vida, identifié pour le son, comme en grec, avec le V, d'après la prononciation copte. Parmi les deux homophones égyptiens du B, M. DE ROUGE montre par divers exemples que le 1, c'est-à-dire le son B, a été transcrit par l'oiseau. Le phénicien antique, quoique assez différent de la forme cursive de cette lettre égyptienne, paraît néanmoins en être une abréviation.

2o Palatales (G, K et koppa, r, K —, 2, 2, p).

M. DE ROUGE étudie ces trois lettres ensemble, et après avoir cité de nombreuses transcriptions dans les deux langues pour établir, autant que possible, la concordance des signes (le son du G n'existant pas en égyptien), il remarque que la partie supérieure du G du papyrus Prisse, est exactement reproduite dans l'inscription d'Eschmun-Ezer, et que l'ancien gamma grec est semblable au phénicien. Pour le K et le qoph, des observations semblables mènent aux résultats consignés dans le tableau; mais ces deux lettres sont bien moins altérées que le ghimel.

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Les Égyptiens avaient quatre homophones pour le T, le son correspondant exactement aux deux autres dentales n'existant pas dans leur langue, M. DE ROUGE cherche, à l'aide des transcriptions de mois sémitiques en égyptien, à découvrir les véritables équivalents des et (et) dans les homophones du T; et il montre comment

.

les lettres égyptiennes arrivent à former un delta, un tau et un thêta, avec de très-légers changements dans leurs formes ou leur inclinaison.

4° Liquides (M, N, L, R,

M, N, ^, P, — 2, 1, 4, 7).

En suivant les mêmes procédés, M. DE ROUGE arrive, pour ces quatre lettres, à des résultats semblables. Les lettres M et N, ayant leurs analogues exacts dans l'écriture égyptienne, ne présentent pas les mêmes difficultés que les précédentes. L'M vient du signe cursif substitué à l'hiéroglyphe de la chouette, représentée toujours de face, et quelquefois surmontée des deux plumes en aigrette. Quant à ↳ et 7 (A et P), les Égyptiens les confondaient, et cette confusion se perpétue même dans l'écriture démotique. Le lamed (L français) est la transformation cursive de la lionne, lavu; or l'hieroglyphe de la lionne exprimait cette lettre dans les transcriptions. Le phénicien (P des Grecs) n'est autre chose que le sigle hiératique de la bouche, I'R égyptien.

5° Sifflantes (S, SH, 2, 7, 0, V, V, 7).

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Les Egyptiens possèdent trois consonnes de cette classe, les Phéniciens quatre, le samech, le schin, le tzade, le zain. Le et le répondent à l's et au sch égyptien. Quant au et au x, leur équivalent exact ne paraît pas avoir existé dans l'alphabet égyptien; mais ces lettres sémitiques ont leurs approximatifs. L'identification des deux premières ne donne lieu à aucune difficulté. M. DE ROUGÉ procède donc par identification, à l'aide de transcriptions bilingues.. On peut reconnaitre facilement dans l's (□) du manuscrit Prisse (Voy. le tableau), l'altération du verrou, type égyptien de cette lettre. On le retrouve encore dans le samech phénicien d'Eschmun-Ezer, et même dans le z grec. Cette lettre est néanmoins une des plus altérées; elle a été redressée comme beaucoup d'autres. Le groupe des plantes d'eau, hiéroglyphe correspondant au schin, est évidemment le type primitif du caractère du manuscrit Prisse, puis du schin d'Eschmun-Ezer, et, très-sensiblement encore, du v hébreu. Pour le , l'identification avec l'articulation nommée en copte

djandja, est d'abord démontrée par M. DE ROUGÉ à l'aide des mots hébreux transcrits en égyptien; il faut voir ensuite que le serpent, type égyptien du djandja, est à peine altéré dans la forme ancienne du (voy. le tableau).

Quant au 7, M. DE ROUGE fait voir qu'il était transcrit par la même articulation djandja. Un oiseau naissant, dont le type cursif est également emprunté au papyrus Prisse, fournit par une simplification naturelle, le zain d'Eschmun-Ezer, qui est déjà le Z grec, dont il a presque la valeur.

6o Aspirations, voyelles et semi-voyelles.

Les Égyptiens ont possédé trois aspirations; les Phéniciens cinq articulations sous quatre lettres seulement. M. DE ROUGE examine la provenance de chacune des aspirées et des voyelles de l'alphabet sémitique, employant toujours les mêmes procédés, sur la marche desquels il est inutile de revenir encore. Quant au détail de la concordance et de l'altération des signes, il serait impossible d'en donner une idée sans employer les figures.

Dans un dernier chapitre, le savant conservateur du Louvre conclut des caractères paléographiques que l'emprunt eut lieu avant la XVIII dynastie, et probablement pendant le séjour des Pasteurs dans la basse Égypte. Dans les manuscrits hiératiques de la XIV dynastie, des ressemblances très-frappantes entre plusieurs lettres égyptiennes et sémitiques se sont déjà évanouies par la marche divergente que les deux peuples ont suivie dans le tracé particulier de leurs écritures.

Il résulte de ce système que la culture littéraire des Sémites pourrait remonter à une époque beaucoup plus ancienne qu'on ne l'a supposé généralement jusqu'ici, et que les Hébreux spécialement devaient être en possession d'un système propre d'écriture bien avant leur séjour en Égypte. M. DE ROUGÉ remarque en effet qu'on trouve un écrivain des livres, cité en Syrie, parmi les adversaires de Ramsès II (Sésostris): il est donc raisonnable de supposer qu'au XIVe siècle avant notre ère toute l'Asie occidentale aurait déjà participé aux bienfaits de l'écriture alphabétique.

M: WALLON lit, en communication, une note intitulée :

Sur le monothéisme considéré par M. RENAN comme déterminant le caractère général des races sémitiques. (Voy. p. 67-100.)

ANALYSE.

La thèse de M. RENAN est, jusqu'à un certain point, le développement d'une idée biblique, à savoir que la race de Sem est demeurée la plus fidèle à la notion du vrai Dieu. Quoique disposé à souscrire à cette thèse, M. WALLON fait ses réserves et relèvera d'abord dans les préliminaires des principes, selon lui, dangereux en histoire.

M. RENAN dit ceci : « Lors même que le monothéisme pur aurait été, parmi les Sémites, le partage exclusif du peuple juif, on n'en serait pas moins autorisé à faire figurer ce trait dans le caractère général de la race; » et il ajoute : « Le caractère général d'une race doit être dessiné d'après celui des fractions qui la représentent le plus complétement. » Or, si l'on parle des aptitudes de la race indoeuropéenne, par exemple, on pourra aller d'abord en Grèce, et même choisir Athènes dans la Grèce, mais si l'on veut juger de la race dans son ensemble, il n'en saurait être de même; si, par exemple, pour ne pas sortir de la Grèce, on trouve à Sparte et à Athènes des besoins différents et des faits contradictoires, on ne devra point les rapporter aveuglément à des tendances de races. M. WALLON ne saurait admettre « que quand même nous ne saurions rien des antiquités de la race sémitique, nous fussions autorisés à l'appeler une race monothéiste,» sous le prétexte « que le rôle de celle de ses branches qui est arrivée à une importance de premier ordre a été de fonder le monothéisme dans l'humanité; » car cela supposerait que, si cette branche a été monothéiste, elle l'a été de race ce qui est à démontrer. (Objection de M. LABOULAYE. A).

M. RENAN ne parle pas seulement de la conception du mono

A. Objection de M. LABOULAYE.

M. LABOULAYE ne peut se rendre un compte exact du but que se propose son savant confrère. Il ne voit rien, dans le début de son argumentation, qui puisse amener une solution satisfaisante de la question.

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