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encore trois ou quatre livraisons à paraître pour que l'ouvrage soit complet.

M. MAURY fait hommage, au nom de M. Dugas de Beaulieu, de la 2e édition d'un ouvrage intitulé: Le comté de Dagsbourg, aujourd'hui Dabo (ancienne Alsace), archéologie et histoire. Ce livre se compose de quatre parties ou époques : gauloise, romaine, germanique, moderne. Cette seconde édition renferme un assez grand nombre de planches.

Séance du 18.

M. H. Bossange, agent à Paris de la Smithsonian institution de Washington, demande, en retour des publications offertes par cette Société savante à l'Institut, un don de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. La commission des travaux littéraires, préalablement consultée par M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL, et considérant que déjà l'Académie des sciences et celle des sciences morales et politiques ont accueilli favorablement cette demande, propose d'accorder à la Smithsonian institution le recueil des mémoires de l'Académie et celui des mémoires des savants étrangers. La proposition est adoptée:

M. LENORMANT continue la communication de sa Notice sur l'ouvrage intitulé: Les Antiquités du Bosphore cimmérien, par M. de Gilles.

M. BRUNET DE PRESLE termine sa communication intitulée :
Notice sur une inscription de Messénie relative aux mystères.

ANALYSE.

Un journal d'Athènes intitulé le AопATHI, dans son numéro du 29 novembre, avait publié une grande inscription grecque récemment découverte dans le petit village de Constantino, voisin de l'ancienne Messène. L'éditeur ayant reçu depuis, de M. Vlastos, une copie plus exacte et plus complète de cette inscription, en a donné une seconde édition dans son numéro du 5 janvier 1859. C'est d'après cette restitution, due probablement à un savant professeur d'Athènes, M. Comanoudis, et qui paraît très-fidèle et trèsheureuse, que M. BRUNET DE PRESLE a tenté une traduction française de ce texte important.

L'intérêt des détails qu'il contient sur quelques points de la religion hellénique, et surtout sur l'organisation du culte, a engagé le savant membre à soumettre à l'Académie sa notice, sans attendre les renseignements plus précis qu'il a fait demander en Grèce sur les circonstances de cette découverte. Dès qu'il les aura reçus, il est probable qu'il en fera le sujet d'un mémoire pour répondre à l'invitation du Bureau. Nous nous bornerons donc à indiquer ici les résultats principaux de cette première communication (1).

L'inscription de Constantino est gravée sur deux plaques (de marbre?) qui sont encastrées dans le mur de droite et de gauche à l'entrée de l'église. La première pierre, à droite en entrant, contient cinquante-quatre lignes; la seconde, qui fait suite, contient cinquante-neuf lignes de plus de cent lettres. La fin de l'inscription manque ainsi que le commencement. M. Vlatos a pu s'assurer, en détachant du mur quelques petites pierres, que les parties engagées dans la construction portent aussi des lettres, en sorte qu'on peut espérer, en dégageant ces deux blocs, que ce monument épigraphique, déjà si considérable, sera peut-être complété. L'éditeur d'Athènes a donné le texte en caractères cursifs, en reproduisant seulement en lettres capitales les parties de la copie qui lui semblaient douteuses ou qui présentaient des lacunes. Ses restitutions paraissent très-heureuses et le texte ainsi rétabli offre presque partout un sens suivi et facile à comprendre. Le dialecte est un dorien mêlé de quelques formes communes qui ne dénote pas une haute antiquité.

Quoique le titre manque, on voit que cette inscription est un règlement ou diagramme pour une vaste association religieuse composée d'hommes, de femmes mariées, de jeunes filles, d'enfants, d'esclaves qui prennent le titre d'ispoi et ispzi, hommes et femmes sacrés ou dévots initiés ou aspirant à le devenir. Ce règlement est divisé par articles dont voici les titres :

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De la transmisSerment du surveillant

Des hommes sacrés. Des femmes sacrées. sion.

Des couronnes.

Du costume.

(1) Le dernier numéro du journal de Gerhard renferme cette inscription avec quelques observations philólogiques sur le texte, mais aucun commentaire historique.

des femmes (gynéconome).

-

De la pompe (ou procession).

Des rhabdophores. -Des produits. De la fourniture des victi

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qui commettent les dégâts dans l'enceinte sacrée. - Qu'il y ait un refuge pour les esclaves. De la fontaine. De la construction Du banquet sacré. Du marché.

De l'eau.

des trésors. De l'onction et des bains. Sur le rapport des décisions. - De la transcription du règlement (diagramme).- De l'établissement (du conseil) des Dix.

Le temple auquel ce règlement se rapportait est facile à reconnaître d'après l'inscription même. C'est celui qui était situé sur une des routes de Messène à Mégalopolis, sur l'emplacement de l'ancienne OEchalie et près d'Andanie, capitale de la Messénie dans les âges héroïques. C'est là que Cainon, fils de Célænus, avait apporté les mystères d'Éleusis suivant les anciennes traditions. Lycus, fils de Pandion, leur donna plus tard beaucoup plus d'éclat. Enfin, un Athénien, nommé Méthapus, les renouvela, comme en témoigne une inscription métrique rapportée par Pausanias (Messén., chap. 1er). Lorsqu'en 369 avant J.-C., Épaminondas rappela les Messéniens dans leur patrie, il fut averti, dit-on, par une vision, ainsi qu'Épitélès, général des Argiens, de faire des fouilles sur le mont Ithome. Ils y trouvèrent une urne d'airain qu'Aristomène y avait cachée lorsqu'il vit la ruine de sa patrie inévitable. Cette urne renfermait des feuilles d'étain très-minces, roulées comme un livre et sur lesquelles étaient écrits les mystères des grandes déesses. Il est probable qu'ils furent alors rétablis. Tite-Live mentionne Andanie comme un petit bourg au temps d'Antiochus III (xXXVI, 31). Cependant ses édifices religieux subsistaient encore sous les Antonins au milieu d'un bois sacré qui, du temple d'Apollon Carnéen, avait pris le nom de Carnasium. Pausanias décrit les principaux monuments qu'il renfermait et parle des mystères qui s'y célébraient encore de son temps et qui tenaient, dit-il, le premier rang après ceux d'Éleusis.

«Le fleuve Charadrus, ajoute Pausanias, passe vers le Carnasium. En avançant à gauche, de huit stades au plus, on trouve les ruines d'Andanie. » La description de Pausanias trouvera son commen

taire dans l'inscription découverte à Constantino qui fixera en même temps plusieurs points géographiques. Ce programme des cérémonies qui précédaient l'initiation, calqué probablement sur celui d'Éleusis, pourra suppléer en grande partie à la perte des ouvrages spéciaux composés sur les mystères d'Eleusis et dont Sainte-Croix, dans ses Recherches sur les mystères du paganisme, M. Creuzer, dans sa Symbolique (traduction de M. GUIGNIAUT), et M. MAURY, dans son Histoire des religions de la Grèce antique, ont recueilli les rares indications. Pausanias, dans sa description de l'Arcadie (chap. xv), parle d'un monument voisin du temple de Cérès éleusinienne à Phénée, et qu'il nomme le Pétroma. « Ce sont, dit-il, deux grandes pierres ajustées l'une contre l'autre. Chaque année, lorsqu'on célèbre ce qu'on nomme les grands mystères, on sépare ces pierres, on en tire des écrits qui contiennent des choses relatives à cette célébration, on en fait lecture aux initiés, et la même nuit on les renferme de nouveau. » Les pierres trouvées à Constantino auraient-elles eu une destination analogue au Pétroma des Phénéates? C'est ce qu'il sera peut-être possible d'éclaircir bientôt si le monument du Carnasium est rendu tout entier aux investigations de la science, comme on peut l'espérer de l'intérêt que le ministre de l'instruction publique en Grèce et le président du conseil, M. Rhangabé, ont toujours montré pour les antiquités de leur pays.

En l'absence du protocole qui devait se lire en tête de ce décret religieux et n'ayant pas sous les yeux une représentation figurée de la forme des caractères, il est difficile de fixer l'âge de ce monument. M. BRUNET DE PRESLE émet la conjecture que la cinquante-cinquième année plusieurs fois mentionnée dans le cours de cet acte se rapporte à l'ère de la réduction de l'Achaïe en province romaine, qui est de 146 avant J.-C., c'est-à-dire à l'an 89 avant J.-C. Dans cette hypothèse, les mystères des grandes déesses, interrompus pendant les troubles qui marquèrent les dernières luttes de la ligue achéenne, auraient été rétablis dans les temps plus calmes de la domination romaine par un individu nommé Mnasistrate, dont le nom figure plusieurs fois sur cette inscription et qui aurait reconstitué l'association religieuse des initiés en leur remettant sous les yeux l'ancien règlement et les objets mystiques dont il avait conservé le dépôt.

M. Vivien de Saint-Martin lit, à titre de communication, un Troisième Mémoire sur la géographie de l'Inde (bassin du Gange).

M. LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL présente, au nom de M. Ad. REGNIER, la troisième et dernière partie du Práticȧkhya du Rig-Véda, contenant les chapitres x à xvIII.

De ces chapitres, le premier renferme une subtile analyse de la formation de la voix et du mode d'émission et d'articulation des lettres;

Le deuxième est une leçon de lecture où sont relevées les fautes de prononciation qu'on faisait dès les temps les plus anciens dans la récitation du Véda;

Le troisième est une espèce de règlement scolaire relatif à la lecture des hymnes védiques; les trois derniers forment un traité complet de métrique des livres saints.

M. Adolphe REGNIER fait hommage, au nom de M. Gorresio, du cinquième volume de la traduction du Ramayâna, dixième et dernier de tout l'ouvrage, dont la publication a été commencée en 1810. Le savant indianiste déclare qu'en comparant la traduction avec le texte, il a reconnu qu'on ne pouvait pousser plus loin le mérite de l'exactitude, et que la fidélité de la version ne fait rien perdre à l'élégance et à l'éclat du style. Il ajoute que M. Gorresio a joint à son texte un recueil très-riche de variantes, mais seulement pour le premier livre, et qu'il serait bien à désirer, pour le profit de la science, que M. Gorresio étendît à tout l'ouvrage ce précieux appendice. Cette traduction est en italien.

M. REINAUD présente, de la part de l'auteur, une planche tirée de l'ouvrage intitulé: Traité d'agriculture arabe, par J.-J.-Clément Mullet, laquelle planche contient le tableau indicatif des principales parties du cheval et des harnais.

M. Isid. GEOFFROY SAINT-HILAIRE offre un extrait des comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, lequel est intitulé: Des origines des animaux domestiques et des lieux et des époques de leur domestication; 4 feuille et demie in-4°.

Ont été déposés au secrétariat,'pour être offerts en dons, les ouvrages sui

vants :

Mémoires de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts, du département de la Marne, année 1858, in-8°.

Revue de l'art chrétien, dirigée par l'abbé J. Corblet, février 1859, in-8°. Le Cabinet historique, publié sous la direction de M. Louis Paris. Janvier 1859, in-8".

Annales de la propagation de la foi, janvier 1859, no 182 in-8°.

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