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et réponde pour sa part à l'appel que M. le directeur de cette pépinière de prêtres éloquents et de savants prélats fait à la libéralité de l'Institut, est d'avis d'accorder à M. le directeur de Saint-Sulpice, dès à présent et pour l'avenir, les diverses publications de l'Académie.»>

L'Académie approuve.

M. DE ROUGE Continue la première lecture de son Mémoire sur l'origine égyptienne de l'alphabet phénicien.

M. EGGER termine la seconde lecture de son Mémoire sur les traités internationaux ches les Grecs et chez les Romains. (voyez l'analyse après la première lecture, p. 13-14.)

M. REINAUD donne communication d'une note de M. le baron Aucapitaine, dont l'objet est de montrer que les habitants d'un certain nombre de villages de la Kabylie qui portent le titre spécial de marabouth, et qui forment des populations à part, sont d'origine arabe, et proviennent, au moins en partie, des immigrations des maures d'Espagne. M. Aucapitaine est sergent du premier régiment des tirailleurs algériens, et sa lettre est datée du FortNapoléon, dans le Djurjura.

Ont été remis au secrétariat, pour être offerts en dons, les ouvrages suivants :

Par M. TEXIER, Edesse et ses monuments, en Mésopotamie, br. in-8°;

Par M. J. Kausler, Wirtembergisches Urkundenbuch, herausgegeben von dem Königlichen Staatsarchiv in Stuttgart, Zweiter Band, Stuttgart, 1858, 4 vol. in-4o;

Par le docteur Perron, Femmes arabes avant et depuis l'islamisme, 1 vol. in-8°;

Par M. l'abbé Corblet, Note sur une cloche fondue par G. Morel de Lyon, br. in-8°;

Par M. Yung Ackermann, The numismatic chronicle, no 87, in-8o.

M. l'abbé Arbellot écrit pour demander l'admission au concours des antiquités de la France d'une brochure intitulée; Biographie de François de Rousiers, gentilhomme du XVIe siècle, br. in-8°.

M. H. Battiffol adresse, pour le concours du prix Volney, un ouvrage intitulé: Choix d'expressions latines, etc., 4 vol. in-8°.

Renvoi au concours de 1860.

L'Académie se forme en comité secret pour entendre la lecture de la partie réservée du procès-verbal de la dernière séance.

MOIS DE JUIN.

Séance du 3.

L'ordre du jour appelle la nomination d'un auxiliaire attaché aux travaux de l'Académie, en remplacement de M. Bordier, démissionnaire.

L'académie procède à cette nomination au scrutin secret.

M. Luce, archiviste du département des Deux-Sèvres, réunit l'unanimité des suffrages.

M. DE ROUGÉ Continue la première lecture de son Mémoire sur l'origine égyptienne de l'alphabet phénicien.

M. LENORMANT achève la seconde lecture de son travail intitulé : Mémoire sur les antiquités du Bosphore cimmérien, à propos de l'ouvrage publié par le gouvernement russe.

ANALYSE.

I. La Russie méridionale, sans offrir à l'archéologie une matière aussi neuve et aussi féconde que l'Assyrie, l'Asie Mineure et l'Egypte, nous présente des monuments dignes d'être étudiés, par les notions historiques, ethnologiques et artistiques qu'ils fournissent. La présence de l'art grec, dont la séduction exerça sur les peuples barbares du Bosphore cimmérien une influence très-réelle, a déjà attiré l'attention de M. Raoul ROCHETTE sur ces lointains reflets du foyer ionien. Les écrivains russes ou au service de la Russie, MM. Stempkowsky, Blaremberg et Koehler ont attaché déjà leurs noms à ces intéressantes études.

En 1834, l'ouverture aux portes de Kertch (l'antique Panticapée), du tumulus désigné par les Tartares sous le nom de Koul-Oba (montagne de cendres), inaugura avec éclat les investigations auxquelles la Russie doit de posséder une des collections d'antiquités grecques les plus précieuses. Un Français, feu M. Dubois de Montpéreux, dessina sur les lieux mêmes tout ce que Kertch lui offrit de plus curieux, et publia le résultat de son exploration. Un autre Français, Paul Dubrux, fut le promoteur le plus actif de ces recherches C'était un émigré qui se trouvait, dès l'année 1797, au service

de la Russie: il entra dans la carrière administrative, nous le voyons en 1812, à lénikalé, commissaire de la santé; plus tard, attaché au service de la douane de Kertch; puis, chef des salines. Ce sont les seuls renseignements que nous ayons sur notre savant et trop modeste compatriote, et nous les devons à la Russie. M. LENORMANT espère que la publicité de son travail pourra fournir l'occasion d'obtenir quelques indications sur sa famille et sa ville natale. On peut présumer, d'après l'hommage qu'il rend à la mémoire de M. Stempkowsky, le fondateur et le bienfaiteur de Kertch, que M. Paul Dubrux a dû diriger souvent, au moins par ses conseils, les recherches d'antiquités entreprises sur ce point. Nous savons que son action personnelle dans ces recherches remonte à 1816. Il mourut en 1835; mais en 1831 il eut la bonne fortune de découvrir la plus importante des sépultures de Koul-Oba. La relation de cet événement archéologique forme la partie la plus curieuse des manuscrits qu'il a laissés et qui ont été sous les yeux de l'un des auteurs des Antiquités du Bosphore cimmérien, M. de Gilles. D'après ce qu'il nous en rapporte, on doit regretter qu'il n'ait pas été fait une publication spéciale et complète des œuvres de Paul Dubrux. Ces écrits sont d'autant plus précieux qu'une partie des monuments ont été détruits à mesure qu'on les découvrait, et la ruine du musée de Kertch avec la ville, en 1855, par nos armées, aurait achevé de nous enlever tout ce qu'on y avait trouvé, si les objets les plus précieux n'eussent été transportés déjà à Saint-Pétersbourg.

Quant à l'ouvrage dont il s'agit, il se compose d'un atlas et de deux grands volumes in-folio. La carte qui l'accompagne a servi à notre flotte et à nos armées dans la guerre de Crimée. L'introduction est consacrée à faire connaître l'histoire des découvertes et de la formation de la Salle de Kertch dans le musée impérial de l'Ermitage près de Saint-Pétersbourg; enfin, on y trouve une étude de géographie comparée sur les rives du Bosphore cimmérien dans les temps anciens et modernes. L'ouvrage lui-même comprend 1° les planches et 2° l'explication de chacune d'elles. Les 24 premières nous représentent les objets d'or, les masques, coiffures, couronnes, pendants d'oreilles, colliers, bracelets, anneaux, agrafes, boîtes et instruments de toilette. De la planche 25 à la planche 32

sont les armes, les débris de harnachement, les couteaux, les miroirs, tous objets d'or, d'argent, de bronze. La planche 33 nous offre le vase en or pâle qui représente les guerriers scythes. Les vases d'argent sont figurés sur les planches 34 à 42. Les 43 et 44 planches nous font voir des vases de bronze et un disque orné de figures d'un style plus ancien que tout ce qu'offre la collection. Vient ensuite la céramique, dans laquelle se trouve le vase à figures en relief, signé Xénophante d'Athènes, où les personnages, revêtus de costumes persans et se livrant à la chasse, sont accompagnés d'inscriptions et notamment du nom de Darius, ce qui fait croire à M. le duc de LUYNES qu'on doit reconnaître là un des divertissements royaux du fils d'Hystaspe. Les vases peints sont figurés sur les planches 48 à 63. Les figurines de terre cuite se répartissent sur les planches 64 à 76. Les deux planches suivantes sont consacrées aux vases de verre, et les trois qui viennent après aux objets en bois, puis viennent deux planches de médailles, en tout 87 planches (2 étant doubles.) On trouve à la fin du IIe volume, 49 inscriptions grecques commentées. Le texte est imprimé en russe, français en regard. L'auteur principal est M. de Gilles, conseiller d'Etat, bibliothécaire de S. M. I. et chef de la re section du musée de l'Ermitage. M. Stephani, membre de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, y a pris une part considérable.

Quelque éblouissement que causent les richesses rassemblées à l'Ermitage, il ne faut pas s'en exagérer l'importance. On y trouve une réunion incomparable de bijoux grecs, mais ils ressemblent pour la plupart à ceux que nous connaissons par les fouilles de l'Italie et de la Grèce; les pierres gravées n'offrent que des types déjà connus; il en est de même des vases peints; ce qui est neuf et intéressant au plus haut degré, c'est l'application des produits de l'élégante industrie athénienne à des peuples, à des mœurs, à des usages flétris du nom de barbares par ces mêmes Grecs qui y subordonnaient, pour leur donner satisfaction, leur industrie, leur art et leur génie.

Ce qui paraît essentiel, c'est de fixer la date du Koul-Oba. L'histoire et l'ethnologie en recevront une grande lumière. M. LENORMANT commence par rétablir l'ensemble de la découverte.

II. En parcourant la carte des environs de Panticapée, on aperçoit partout des tumuli de diverses grandeurs. On sait que les Grecs du Bosphore avaient adopté le genre des sépultures usitées dans ces contrées, mais les plus imposantes par leurs masses ont servi aux chefs du pays. Strabon nous parle du tumulus de Satyrus, élevé sur un promontoire entre le bourg d'Achilléium et celui de Patracé. Au nord-est de Kertch on voit un très-grand tumulus auquel les Russes ont conservé le nom de Tzarskii Kourgasse ou Tombeau Royal. A l'ouest, sur la prolongation de la colline appelée mont Mithridate, se voit le Zalotoii Kourgasse ou Mont d'or, ainsi nommé sans doute à cause des richesses que les Génois ou les Tartares y trouvèrent. La construction intérieure de la chambre sépulcrale est la même dans ces deux tumuli. Le Koul-Oba, situé dans la même direction, plus loin que le Mont d'or, était le seul de ces monticules élevés qu'eût épargné l'avidité des anciens explorateurs.

C'est en 1831, peu avant la mort de M. Stempkowsky, que Paul Dubrux en fit la découverte. On l'ouvrit pour y trouver des pierres de taille. 200 soldats furent employés à cette fouille. On ne tarda pas à y reconnaître la disposition des antiques sépultures cimmériennes; cependant le système qui a présidé à la construction de cette salle rappelle celui du Trésor d'Atrée à Mycènes; seulement dans le tertre du Koul-Oba la chambre est carrée, et c'est une pyramide creuse qui la surmonte. Les parois verticales ont cinq assises de hauteur. La clef du plafond, ou, comme dit Pausanias, l'appovia est formée par une grande pierre plate entaillée des quatre côtés et s'encastrant dans l'assise supérieure de la pyramide Il ne faut d'ailleurs tirer de ces analogies avec les anciennes constructions de la Grèce aucune conséquence quant à l'époque des tu muli du Bosphore. La coupole ovoïde du trésor d'Atrée s'offrait à tous les regards dès qu'on entrait dans la salle souterraine; la voûte pyramidale du Koul-Oba était au contraire dérobée par un plafond de bois. Les pierres qui surmontent le vestibule portaient sur des poutres de bois, capables de soutenir ce fardeau, tant qu'elles ne subissaient pas l'atteinte de l'air extérieur, mais qui devaient tomber en poussière dès que ce contact aurait lieu. La porte était formée de pierres de taille. Il est évident que cette double précaution

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