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OBJET DE LA SOCIÉTÉ.

Nous croyons utile de reproduire ici la circulaire par laquelle les fondateurs. de la Société de l'Histoire de Paris ont annoncé sa formation et indiqué le but qu'elle se propose :

<< Il n'est peut-être pas en France une seule province où n'existe une Société savante consacrant à l'histoire locale une louable activité. Par une exception unique, Paris n'est pas le siége d'une Société du même genre. La prépondérance de la capitale, la connexion étroite de ses destinées avec celles du pays, en donnant à son histoire un intérêt général, ont rejeté au second plan ses vicissitudes particulières, et ses nombreux historiens l'ont moins considérée en ellemême et dans son développement propre, que comme le siége de la royauté et le théâtre des plus grands événements de notre histoire. Les auteurs qui, comme l'abbé Lebeuf et Jaillot, ont abordé directement l'histoire de Paris, se sont placés à un point de vue spécial, et n'ont pu dans leurs ouvrages, d'ailleurs si remarquables, traiter de toutes les questions que comporte un aussi vaste sujet. En outre, l'agrandissement et la transformation de Paris au XIXe siècle ont rompu l'unité que notre ville avait encore au siècle dernier, rendu les diverses classes de la population plus étrangères les unes aux autres, et affaibli, avec le sentiment de la solidité et de la tradition, la curiosité du passé.

>> Telles sont, sans doute, les raisons qui ont donné à penser que le Parisien était devenu indifférent à l'histoire de sa ville natale, et découragé ceux qui ont pu songer à créer une Société comme la nôtre. Si elles ne nous ont pas arrêtés, c'est que nous croyons cette indifférence moins grande qu'on ne se le figure. Qu'une partie de la population bourgeoise, fixée depuis longtemps à Paris, se considère comme autre chose qu'une agglomération factice et s'intéresse à l'histoire d'une ville où ses ancêtres ont laissé des souvenirs, cela suffit pour que notre Société obtienne dès le début un assez grand nombre d'adhésions et puisse faire les frais d'un volume qui lui en attirera de nouvelles.

» C'est, en effet, par la publication d'un recueil annuel de mémoires et de documents que nous entendons propager le goût de l'histoire parisienne. Mais, bien que la capitale pût à elle seule fournir la matière de ce recueil, nous avons cru qu'il devait embrasser tout le territoire géographique qui a Paris pour centre, en d'autres termes, l'Ile-de-France.

» L'histoire de Paris et de l'Ile-de-France offre tant d'aspects' divers que tous ceux qui étudient nos antiquités nationales peuvent, en

restant fidèles à leur spécialité, devenir nos collaborateurs. Histoire proprement dite, archéologie, économie politique, droit public et privé, topographie, philologie, littérature et mœurs populaires, tout cela trouvera sa place naturelle dans notre publication et lui donnera une attrayante variété. La composition du premier volume est déjà assurée; il justifiera, nous osons l'espérer, la confiance de ceux qui nous auront donné leur adhésion. Nous développerons, d'ailleurs, notre programme. Nous comptons publier un jour, concurremment avec notre recueil et dans le même cadre, une collection de documents qui mettra à la portée de tous les travailleurs des trésors inestimables, et préservera à jamais ces richesses de toutes les chances de destruction qui peuvent nous les ravir. La perte récente d'une partie précieuse des archives parisiennes prouve à tous l'utilité d'une semblable entreprise.

>> Tel est, en peu de mots, le but de notre Société, tel en est l'esprit; c'est aux Parisiens qu'il appartient de la faire vivre et par leurs souscriptions, et par leur collaboration. De récents malheurs ont dû raviver les sentiments auxquels nous faisons appel. Au jour néfaste des incendies, le Parisien s'est senti atteint, et il a compris que Paris n'était pas pour lui un lieu de passage où il pût se croire indifférent, étranger.

» Paris a des attraits multiples: le savant, l'industriel, le commerçant, l'artiste, s'y attachent à des titres divers : ce grand centre d'études, d'intérêts, les attire, les retient sous un charme puissant; notre Société a le droit de leur demander à tous un concours, un appui, car la connaissance du passé est une des conditions de l'intelligence du présent, une des formes de l'amour du pays. »

JOURS DES SÉANCES

DE LA SOCIÉTÉ

DE L'HISTOIRE DE PARIS ET DE L'ILE-DE-FRANCE

Pendant l'année 1874.

Le Conseil d'Administration de la Société se réunira aux Archives Nationales aux dates ci-dessous indiquées :

II Aout.

8 Septembre.

13 Octobre.

10 Novembre.

8 Décembre.

Les séances commenceront à quatre heures.

Tous les membres de la Société ont le droit d'y assister et d'y faire les communications qui seraient de nature à intéresser la Société.

I.

COMPTE-RENDU DES SÉANCES.

SÉANCE DU 7 MAI 1874,

à l'École des Chartes.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE.

Présidence de M. Léopold DELISLE, président provisoire.

M. Léopold Delisle s'exprime en ces termes :

<< Messieurs, je n'ai pas à vous exposer l'objet de notre association : le programme qui vous a été distribué vous a suffisamment fait connaître les intentions des fondateurs et les moyens qu'ils vous proposent d'employer. Il ne s'agit pas d'écrire une histoire générale de Paris, œuvre déjà tentée bien des fois, et qui, malgré des essais plus ou moins heureux, reste encore à accomplir, moins peut-être par l'insuffisance des historiens qui l'ont entreprise, que par la rareté et l'imperfection des matériaux dont ils se sont servis. Cependant peu de villes ont conservé un ensemble de documents comparables, par leur date et leur abondance, à ceux qu'on peut rassembler sur l'histoire de Paris, non plus, hélas! dans nos archives municipales, mais dans les archives et dans les bibliothèques de l'État, et aussi dans les cabinets des amateurs. Ce sont ces documents qu'il faudrait mettre en lumière, soit en les publiant quand le texte est digne de cet honneur, soit en les employant à la composition de mémoires sur la topographie, sur les monuments, sur les arts, sur les institutions, sur les événements, sur les anciens usages, en un mot sur tout ce qui constitue l'histoire d'une ville, sur tout ce qui peut piquer la curiosité des citoyens éclairés.

» Héritière de traditions déjà fort anciennes, l'administration municipale de Paris s'impose des sacrifices considérables pour ne pas laisser en souffrance les intérêts historiques et archéologiques de la grande

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ville. Notre société lui viendra en aide, ne serait-ce qu'en montrant qu'un grand nombre de Parisiens tiennent à étudier les annales et les monuments de Paris ailleurs que dans des récits ou des tableaux légers et romanesques. En effet, nous ne faisons pas seulement appel aux savants, qui se sont consacrés d'une manière spéciale aux recherches historiques et archéologiques; nous comptons aussi sur le concours de tous les hommes de goût, de science et de bonne volonté, qui savent que le passé fournit souvent d'utiles enseignements et que, pour les villes et les nations, le respect des aïeux n'est pas un devoir moins sacré que pour les familles.

» Au reste, la preuve que la pensée des fondateurs de la Société était juste et répondait à un besoin généralement senti, c'est qu'un mois nous a suffi pour réunir plus de deux cent vingt adhésions, que ces adhésions sont spontanément venues de toutes les classes de la société, qu'elles ont été obtenues sans recourir aux moyens ordinaires de publicité. Je dois donc, au nom des premiers fondateurs, qui, sans que j'eusse aucun droit à cet honneur, m'ont chargé provisoirement de présider leurs travaux, je dois donc remercier tous ceux qui, pour venir à nous, n'ont pas même attendu que nous fussions régulièrement organisés, et qui nous ont permis d'inscrire des noms respectés sur les listes d'une Société dont l'existence était encore problématique. La confiance dont ils nous ont honorés est encore, pour nous, la meilleure garantie du succès.

» Messieurs, il serait prématuré de vous entretenir des travaux que, grâce à vous, la Société va pouvoir immédiatement entreprendre. Ce serait, d'ailleurs, empiéter sur les attributions du Conseil d'administration que vous êtes appelés à constituer. Le seul but de la présente réunion, c'est d'approuver le règlement dont je vais donner lecture et dont les dispositions essentielles vous sont déjà connues.

» Ce règlement est, en grande partie, calqué sur celui de la Société de l'Histoire de France qui a, depuis longtemps, fait ses preuves, et dont, avant-hier, ici-même, dans une 40me assemblée annuelle, les travaux étaient analysés par le secrétaire qui, après en avoir été l'un des premiers fondateurs, en est resté l'un des plus vaillants soutiens et qui s'est empressé de nous offrir sa collaboration, comme il le fait sans réserve et sans calcul, toutes les fois qu'il s'agit d'encourager une œuvre de science et de patriotisme.

» Les succès de la Société de l'Histoire de France prouvent la sagesse du règlement qu'elle avait adopté en 1834, et qui, depuis, n'a reçu que des modifications peu importantes. Vous jugerez sans doute que ce règlement, réduit aux dispositions les plus essentielles, suffira pour assurer la marche de la Société de l'Histoire de Paris, au moins pendant une première année. L'expérience indiquera les additions et les changements qu'il serait utile d'y apporter, et, l'an

prochain, le Conseil d'administration dont vous allez nommer les membres pourrait, après vous avoir rendu compte des travaux de la Société, vous consulter sur les dispositions nouvelles qu'il y aurait lieu d'introduire dans le règlement. »

- Après ce discours, M. Delisle donne lecture du projet de règlement soumis à l'approbation de la Société.

Ce règlement, dont le texte est imprimé ci-dessus, p. 1, et qui diffère en quelques points du projet de règlement publié à l'origine par le Comité organisateur, est adopté après discussion.

Il est ensuite procédé à l'élection du Conseil d'administration (voir ci-dessus, p. 13 la composition du Conseil).

Communication.

-M. Delisle dépose sur le bureau la reproduction photographique d'un plan de Paris, découvert par M. Sieber, bibliothécaire de l'Université de Bâle, et dont M. Cousin, bibliothécaire de la ville de Paris, a pu constater l'importance. Les membres de la Société sont invités à prendre connaissance de cette photographie.

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SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION

Tenue à l'École des chartes le 19 mai 1874.

Présidence de M. Léopold Delisle.

M. le Président annonce au Conseil que la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France a été autorisée à se réunir, par arrêté du Préfet de police du 18 mai 1874.

Le reste de la séance est consacré à l'élection du Bureau de la Société, du Comité de publication et du Comité des fonds. (Voir cidessus, p. 14, la composition du Bureau et des Comités).

SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
Tenue aux Archives Nationales le 26 mai 1874.

Présidence de M. Léopold DELISLE.

M. le Président fait connaître les noms des nouveaux adhérents : MM. Edmond Adam, Paul Chéron, Auguste Rey, Jules Roy, Frédéric Le Caron, Ernest Lacan, Charles Delzan.

- M. Longnon communique les titres de divers mémoires qui ont été promis par plusieurs membres pour le Recueil de la Société.

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