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mesme grace roy de France, et de lui mesmes come regent du royaume de France, d'une parte, et Johan Fastolfe, chevaler, d'autre parte, tesmoigne que le dit Johan est retenuz devers les ditz roys pur garder la bastille de Saint-Antoygne de Parys, du jour de la date de ceste presente endenture, jusques à la fyn d'un an entier prochain ensuiant. Et aura le dit Jehan continuellement demourantz ovesque lui, sur la saufgarde de la susdite bastille, vingt hommes d'armes, lui mesmes accontez, et sessante archers, durant le dit an, bien montez, armez et arraiez pur la guerre, come à leur estatz il appartient. Et prendra le dit Jehan gages de guerre, assavoir pour lui mesmes deux souldx, pur chacun des ditz autres hommes d'armes dousze deniers le jour, ovesque regard accustumez, et pur chascun des ditz archers sys deniers le jour, durant le temps sus dit; desqueux gages et regard sera le dit Johan paiez pur ung quartier d'un an de mesme le temps en main; et pur icelles paiementz il receivra le noble d'or d'Engleterre pour quatre franks de la blancke monoye ore courrante en France, ou autrement sept franks de mesme la blancke monoye pur les quatre franks susditz, et pur la residue de l'avaunt dit temps sera le dit Johan payez de moys en moys par les mains du tresorier general de France. Et s'il aviegne que dedeins le dit temps, après la fyn du dit quartier, la dite monoye de France soit changé, enhausé et mys à meillure allay et value qu'il n'est de present, adonques du temps de mesme l'eschange sera le dit Johan paiéz de moys en moys d'autiels gages journalx, comes dessus, pur lui et sa dite retenue de la dite nouvelle monoye, de laquelle il prendra le frank pur trois souldz d'esterlings. Et commenceront les ditz gages et regard pur lui et les susditz hommes d'armes et archers le jour enquel ledit Johan fera premierement sa monstre des mesmes les gens d'armes et archers à la dite bastille apres la date de ceste presente endenture. Et fera ledit Johan monstres de luy et des ditz gens d'armes et archers, et sera tousjours prest ovesque sa dite retenue, bien montez, armez et arraiez pur chivacher et faire service à les sus ditz roys, come il sera mandez, qant et si sovent come il en sera duement garniz et requiz durant le dit temps. Et en cas q'aucuns des ditz gens d'armes, qant ils sont mandez pur chivacher et faire service as ditz roys, soient trovez sans monture convenable pur leur estatz, adonques ne seront ils paiez pur icel temps, fors que pour gages des hommes d'armes à pee, assavoir pur chacun autielle persone oyt deniers le jour. Et paiera le dit Johan au roy nostre dit seigneur en nomme come dessus les tierces des gaignes de guerre si bien d'icelles', desqueux les gens de sa retenue seront à lui respoignantz de leur gaignes de guerre, soient ils prisonners, preyes ou autres choses prinses, comes de ses gaignes propres, et tous les droitz acustumez, et aussi lui rendra et delivera tous les capitains et lieutennantz, si aucuns durant le dit temps seront par lui ou aucun de ses ditz gens prinses, pour lesqueux fera mesme nostre seigneur le roy raisonnable agreement à celui ou ceulx qui les auront prins. Et sur la retenue et demoere du dit Johan devers le très excellent prince le roy de France, par manere come dit est, aura le dit Johan lettres patentes du dit roy de France seallées desouz son grand seal, Et ad le dit Johan emprins de saufment garder à son loial povair l'avan dit bastille, à l'onneur et profitz des ditz roys, et de non liverer

1. Ce passage est sans doute altéré.

icelle fors que à nostre dit seigneur le roy d'Engleterre ou a ses heirs en nomme de son dit père, et delivrer à leur certain mandement par leur lettres. En tesmoignance de quelle chose, à la partie de ceste endenture demorante devers le dit Johan nostre dit soveraine seigneur le roy d'Engleterre, en nomme come dessus, ad fait mettre son privé seal. Donné à Rouen, le xxi jour de Janver, l'an de grace mille quatre centz et vyngt, et du regne du roy nostre dit soveraine seigneur oytisme.

DU NOM DE LA PORTE BAUDOYER.

Le ms. de la bibliothèque Mazarine no 543 contient une note marginale datant de la fin du xiie siècle, ou tout au plus du commencement du xiie, où l'on indique l'étymologie du nom de la porte Baudoyer, nom resté encore aujourd'hui à la place Baudoyer'.

Voici cette note qui n'est qu'une glose sur un passage de l'Histoire Ecclésiastique de Hugues de Fleury :

<< In Bagaudarum loco, ubi nunc est cenobium Fossatense, secundum `quod vita sancti Baboleni dicit qui dictum cenobium construxit, et propter hoc dicitur Porte Baudaier quia aspicit ad eam partem. » F° 90 vo.

Porte Baudaier équivaudrait à Porta Bagaudaria.

Comme on le voit, l'opinion qui rattache au nom des Bagaudes celui de la porte Baudoyer est, sinon très-fondée, au moins fort ancienne 2. La vie de saint Babolin mentionne en effet le castrum Bagaudarum comme ayant existé sur l'emplacement occupé depuis par l'abbaye de Saint-Maur-des-Fossés 3. Elle ne parle pas d'ailleurs de la porte (et notre glossateur ne dit pas non plus qu'elle en parle); mais, en fait, l'abbé Lebeuf constate que St-Maur-des-Fossés possédait « de temps immémorial des censives » en cet endroit.

Ce savant assigne une autre origine au nom de la porte Baudoyer. Il la trouve dans le souvenir d'un certain Baldecharius, cité dans un acte de l'an 700 comme defensor de Paris. Cette opinion est tout aussi problématique que la précédente. Notons, toutefois, qu'on ne trouve dans le cartulaire de N.-D. de Paris que la forme Porta Bauderii 5.

1. IVe arrondissement, quartier de l'Hôtel-de-Ville.

2. Delamare, Traité de la Police, t. 89 et suiv.

3. Bouquet, III, 564.

4. Hist. du dioc. de Paris, I, p. 316, ed. Cocheris. L'acte cité est le Testamentum Erminethrudis, où on lit, « Bauducharius defensor subscripsi ». V. Diplomata et chartæ merovingicæ ætatis in Archivo Franciæ asservata, p. 57. Paris, Kæppelin, 1851.

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5. Guérard, Cartulaire de N.-D. de Paris, III, 278, 314, 319. La forme Porta Bauderii, employée dans le Cartul. de N.-D., semble donner raison

Nous laissons à de plus compétents le soin de décider. Il nous suffit d'avoir fait connaître l'opinion qu'avait sur ce sujet, vers la fin du XIIe siècle, un moine de l'abbaye de Saint-Denis, car, il est bon de le constater, le ms. de la bibliothèque Mazarine provient de ce célèbre monastère où l'on recueillait alors tous les renseignements qui pouvaient intéresser notre histoire.

NOTES DE NICOLE DE SAVIGNI,

avocat parisien du XVe siècle, sur les exploits de Jeanne d'Arc et sur divers événements de son temps.

Nicole de Savigni, avocat, figure sur la liste des bourgeois notables de Paris, au temps de Charles VI, que MM. Le Roux de Lincy et Tisserand ont insérée dans leur beau volume intitulé Paris et ses historiens aux XIVe et XVe siècles. Comme beaucoup de ses contemporains, Nicole de Savigni aimait à consigner sur les pages blanches d'un manuscrit les particularités historiques qui venaient à sa connaissance et frappaient son imagination. Plusieurs notes qu'il avait ainsi tracées dans un de ses livres ont été recopiées à la fin d'un Rituel de l'église de Châlons que possède la Bibliothèque Nationale (ms. latin 10579, fol. 195 vo). Ces souvenirs d'un bourgeois de Paris m'ont paru d'autant plus dignes d'être signalés, qu'une place notable y est réservée à la mission de Jeanne d'Arc, et que le témoignage de Nicole de Savigni doit s'ajouter aux textes originaux que notre confrère M. Quicherat a réunis avec tant de science et de sagacité dans son édition des Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc.

En dehors du paragraphe consacré à la Pucelle, les notes de Nicole de Savigni ont trait à l'assassinat du duc d'Orléans dans la rue Barbette en 1407, à la chute des ponts de Paris la même année, à la naissance du prince qui depuis régna sous le nom de Louis XI, aux travaux que l'évêque de Châlons fit exécuter en 1423 à son hôtel épiscopal, à la victoire remportée par Charles VI le 27 novembre 1382 sur les Flamands, à une cloche donnée par Charles V, et au sacre de

à l'abbé Lebeuf, ou permet, tout au moins, d'attribuer l'origine de cette dénomination à un personnage dont le nom d'origine franque s'écrivait Baldecharius à l'époque mérovingienne et Bauderius au XIII° siècle; de même Lohier, Garnier, s'écrivaient Chlothacharius, Warnacharius au vie et au viie siècle. D'autre part, si Porta Bagaudaria avait été le nom primitif de la porte, la forme française serait certainement Porte Baudière.

(Note du comité de publication.)

1. Page 361.

Charles VII. Plusieurs de ces notes sont des vers chronogrammatiques, c'est-à-dire qu'on peut compter les lettres numérales (M, C, L, X, V et I) contenues dans ces vers pour avoir la date exacte des événements auxquels les vers font allusion.

Voici le texte des notes de Nicole de Savigni:

Vidi scriptum in quodam libro magistri Nicholai de Savigny, quondam in parlamento Parisius advocati, manu ejusdem magistri, in hec verba : Anno Domini millesimo III vII°, vigilia sancti Clementis, quo dux Aurelianensis, frater regis Francie, fuit hic Parisius occisus, quo pontes Parisienses dirrupti fuerunt, dies Veneris sancta evenit die annunciacionis beate Marie, et fertur quod, quocienscunque ita contingit, illo anno stupenda eveniunt et admiracione digna.

Similiter ita contingit anno Domini millesimo III XXIX°; et in brevi post pasca, Puella suscepit arma, et vexillum tulit contra Anglicos, eos expulit a obsessione civitatis Aurelianensis, a villis de Jargolio, de Meduno, de Baugenci, et in brevi eos debellavit in Belsia; et estate sequenti Karolus, rex Francie, cum suo excercitu, dicta puella associatus, transivit Secanam, in civitatibus Trecensi, Cathalanensi, Remensi, Suessionensi, Silvanetensi et Belvacensi, que antea Anglicis adherebant, receptus, et Remis per dominum Reginaldum de Carnoto, archiepiscopum Remensem, dominum Johannem de Sarraponte, gallice de Sarrebruche, episcopum et comitem Cathalaunensem, parem Francie, assistentibus domino Johanne de Tournebu episcopo Sagiensi, et quodam domino Scoto episcopo Aurelianensi, consecratus XVIIa Julii, anno predicto.

Le dalphin, premier filz du roy Charles, fut nez l'an mil c xxiii, le I jour de juillet.

Item dicto anno, mense Marcii et Aprilis, dictus Johannes de Sarraponte fecit fieri muros domus sue circa jardinum suum et muros civitatis, et plura edificia in dicta domo fecit et reparavit.

Nota de la nef que le vent fait aler, et est en ung pays nommé Allecaire près de Sarisigannes.

Tu trouveras l'an par ces vers

Que Charles mist Flandrois envers.

Rex Karolus quintus, nomen venerando Marie,

Me dedit hic intus ut resonem varie.

Remis sacratur Karolus Francie

Ergo frustratur Hanricus Anglie.

M CCCC et VII.

Ex dictis occasu lex et rex grexque mirantur
Pre terrore ruunt pons minor atque novus.
Territur et major glacierum sustinet ictus.
Annum si queris, virgula prima canit.

Comme les notes de Nicole de Savigni se recommandent principalement par les détails qu'on y trouve sur Jeanne d'Arc, je profite

1. Le mot dictis est sans doute une faute de copie pour nivis.

de l'occasion pour mettre en lumière quatre articles de compte, relatifs à des dépenses faites en 1429 par ordre de Charles VII pour la Pucelle. Je les ai rencontrés dans un recueil de Blanchard, qui, après avoir fait partie du cabinet de Lamoignon, a été récemment acquis par la Bibliothèque Nationale '. Blanchard les avait tirés du huitième compte de Guillaume Charrier, receveur général des finances du roi. Le premier et le quatrième de ces articles ont été connus de M. Quicherat, qui les avait empruntés à l'Histoire de Charles VII publiée par Godefroy. Les deux autres sont probablement restés inédits.

Je copie les notes de Blanchard, qui doit avoir un peu abrégé et modifié le compte original.

Du huitième compte de Guillaume Charrier, receveur general de toutes finances depuis le 1er janvier 1427 jusques au dernier septembre 1429.

A Jean de Mets, escuier, la somme de c livres, pour le deffraiement de luy et autres gens de la compagnie de la Pucelle, n'avoit guieres lors, venue par devers le roy du pais de Barrois, des frais qu'ils avoient faits en la ville de Chinon, et qu'il leur convenoit faire au voyage qu'ilz avoient intention de faire lors, pour servir iceluy seigneur en l'armée par luy ordonnée pour le secours d'Orleans, par lettres du roy du 21 avril 1429.

A Mathelin Raoul, commis au faict de la despence de l'hostel de la Pucelle, xve livres; 26 juin 1429.

A Jeanne la Pucelle, la somme de vc escus d'or, qui luy a esté baillée à diverses fois depuis quatre mois en ça, par commandement du roy, pour ses harnois et chevaux, par lettres du roy du 26 septembre 1429.

A messire Gilles de Rais, conseiller et chambellan du roy et mareschal de France, la somme de м 1. à luy ordonnée par lettres du roy du 21 juin 1429, pour le recompenser des frais et despens par luy faictz pour assembler grosse compagnie de gendarmes et de traict, et les avoir entretenus, pour les emploier au service du roy en la compagnie de Jeanne la Pucelle, pour remettre en l'obéissance dudit seigneur la ville de Jargeau, que tenoient les Anglois. L. DELISLE.

UN JOURNAL PARISIEN DES ANNÉES 1709 ET 1710.

A l'une des premières réunions du Conseil de la Société de l'histoire de Paris, notre confrère M. Rathery signalait, comme dignes d'une étude particulière, les journaux tenus aux xvie, xvii et xvme siècles par des Parisiens appartenant aux différentes classes de la société. L'existence d'un certain nombre de documents de ce genre a déjà été constatée, et plusieurs ont été largement mis à contribution par les historiens.

1. Nouv. acq. lat. 184, fol. 153 et vo. 2. Procès, V, 257 et 261.

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