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APPENDICES.

La sécession des provinces wallonnes est, sans contredit, l'événement le plus considérable de l'époque de la révolution des Pays-Bas qu'embrasse ce volume.

Cet événement a été diversement apprécié par les historiens.

Van Meteren juge en termes sévères la réconciliation des états de Hainaut, d'Artois et de Lille, Douay et Orchies avec Philippe II : « L'ambition, le désir de régner, la haine » et l'envie, dit-il, y poussa la noblesse et la gendarmerie, > et l'avarice et le zèle de la religion les ecclésiastiques (1). »

M. Groen van Prinsterer envisage autrement leur conduite: «La pacification de Gand — c'est ainsi qu'il s'ex> prime-ne fut pas violée par eux. Ils ne se livrèrent point » aux Espagnols. Ils ne sacrifièrent point leurs libertés. » L'alternative pour eux, c'était ou la paix avec des garan» ties plus que suffisantes contre l'influence étrangère et » le pouvoir royal, ou la guerre avec la suprématie inévi» table des hérétiques et des iconoclastes. Le choix ne » pouvait être douteux (2). »

Ce point d'histoire sera longtemps encore un sujet de discussion.

(1) -Histoire des Pays-Bas, liv. IX, fol. 169, édit. de 1618.

(2) Archives ou Correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau, VI, XLVI

C'est le motif qui nous a engagé à rassembler, dans ces Appendices, les actes où les états des provinces wallonnes exposèrent les raisons qui les déterminaient à se séparer de la généralité, et ceux où les états généraux s'appliquèrent à réfuter ces raisons.

Quelques-uns des documents qu'on va lire ont déjà été imprimés, mais ils sont dispersés dans différentes publications.

Nous avons pensé qu'on nous saurait gré de les réunir ici avec les pièces restées inédites.

DOCUMENTS

CONCERNANT

LA SÉCESSION DES PROVINCES WALLONNES.

I.

Lettre des états de Hainaut aux magistrats des villes d'Anvers, de Malines, Bruxelles, Gand, Bruges, Ypres, Courtray, Lille, Douay, Tournay, Arras et Saint-Omer, pour protester contre le bruit qui courait qu'ils voulaient se séparer des états généraux (1).

21 mai 1578.

Messieurs, ayans entendu que l'on a volu sepmer aulcuns propolz au préjudice de nostre honneur, et nous tauxer de vouloir quicter l'union des estatz généraulx, n'avons volu faillir vous faire ce mot pour vous asseurer que n'avons jamais heu volunté, tant petitte qu'elle soit, de nous déjoindre ou rethirer de ladicte unyon, mais avons tousjours protesté et protestons de maintenir et persévérer en la pacification de Gand

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(1) Le même jour, ils chargeaient l'un de leurs députés aux états généraux, le seigneur de la Haye, de leur déclarer « qu'ilz estoient extrêmement touchez du >> bruit qu'on leur portoit, comme s'ilz se vouloient rethirer ou retrenchier de l'unyon générale : dont tant s'en falloit que mesme, au contraire, ilz avoient tousjours protesté et protestoient encoire, devant Dieu et les hommes, qu'ilz >> vouloient persévérer et demorer en icelle en toute fidélité et fermeté, et nulle ment s'en départir pour chose que ce fût, et exposer corps et biens, vies et » honneur pour le service d'icelle. » (Actes des états de Hainaut, t. VI, fol. 69.) 27

TOME II.

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