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Lettre des états d'Artois aux états généraux par laquelle, après avoir protesté de leur intention de se maintenir en conformité de la pacification de Gand, ils les requièrent de mettre ordre aux foules et excès que commettent certains perturbateurs et ennemis du repós public.

27 octobre 1578.

Messeigneurs, comme nous avons, à ceste nostre assamblée des estatz, receu les lettres qu'il a pleu à Son Altèze nous escripre du xx du présent, affin de tenir la bonne main à ce que rien ne soit attenté ny innové par les compaignies walones estans à Menin et aultres lieux là allentour, attendant la résolution d'icelle pour le repos et sceureté d'ung chascun, n'avons voulu faillir vous remonstrer, comme avons faict à Sadicte Altèze, qu'avons tousjours désiré et désirons de nous maintenir, en tout et partout, en conformité de son commandement et de la pacification de Gand: ne se trouvant qu'avons donné, en façon quelconcque, occasion à nulz de l'union de malcontentement, comme ne ferons jamais sy à ce ne sommes constrainctz, qui seroit à nostre grand regret. Mais, comme nous voyons qu'aulcuns perturbateurs et ennemys du repos publicq et contrevenans à ladicte pacification s'efforcent de la perturber et mectre tout en combustion et désordres, ayans si avant procédé que de mectre à sacq et ruyne les abbaïes, monastères, églises et chasteaulx des gentilzhommes de nostre voisinance au pays de Flandres, mesmes bruslé le cloistre de la prévosté de Vormezelles, estans les religieux déchassez et exilez; s'efforçans davantaige de fortifier aulcuns lieux prochains des villes de cedict pays d'Artois; empeschans entre aultres la libre navigation de la rivière de Sainct-Omer, quy sont actes de guerre et hostilité, par lesquelles actions voyons évidemment qu'ilz sont intentionnez de faire le mesme en ce pays d'Artois, ne fust que par vostre auctorité et de Sadicte Altèze y soit promptement et sans délay remédié et pourveu.

Ce que requérons très-humblement, de tant plus que, durant ladicte hostilité, n'y a apparence de recouvrer ung seul denier, en cedict pays d'Artois, pour subvenir à la cause commune et nous prévaloir contre l'ennemy, joinct le chèz (1) de l'entrecours et négociation de la marchandise de laquelle proviennent les plus clers deniers, quy ne se peult contenir sans libre et mutuelle conversation des provinces joinctes et unies, entièrement empeschée par les actes susdicts. Requérans derechief très-humblement à Voz Seigneuries qu'il leur plaise commander ausdicts perturbateurs et leurs adhérens d'eulx retirer et déporter de telles foulles et excès, pour remectre le tout en son pristin estat, repos et tranquillité tant nécessaire. Et sur cest espoir, supplierons le Créateur, messeigneurs, après avoir présenté noz très-affectueuses recommandations à voz bonnes graces, vous impartir en prospérité les siennes sainctes.

De Béthune, ce xxvne d'octobre 1578.

Les estatz du pays et conté d'Artois, bien vostres et affectionnez à vous complaire et obéir.

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XI.

Lettre des chef et députés des états de Hainaut aux états généraux, pour les prévenir qu'ils ont engagé le marquis d'Havré à assister à l'assemblée des états d'Artois, et les prier de le trouver bon.

28 novembre 1578.

Messeigneurs, comme monseigneur le marquis de Havrech, ayant donné ordre à une partie de ses affaires, dont toutesfois, par plusieurs journées et conférences qu'avons eu sur le redressement de ces nouveaulx troubles, il a esté retardé, se préparoit pour retourner en court, et considérant par nous le bon zèle qu'il a de restablir les affaires en bon estat, mesmement de restaurer et confirmer l'union générale, pour, d'une mutuèle correspondence et assistence, sans aulcune arrièrepensée, se rejoindre et employer à l'expulsion de l'ennemy commun, l'avons très-instamment supplié et requis, comme l'ung des principaulx seigneurs des estatz d'Artois, d'assister à l'assemblée assignée en Arras au premier jour du mois de décembre prochain, et y continuer ses bons et très-affectionnez debvoirs et offices à l'effect que dessus, mesmement pour redresser, conforter et consolider plusieurs cœurs esbranlez et altérez par les menées et secrètes intelligences de l'Espaignol et adhérens : ce qu'il nous a, suyvant ses débonnaires inclinations, voluntairement accordé, toutesfois avecq délibération absolute de, aussy tost qu'ilz auront achevé, que pensons sera pour trois ou quatre jours, il s'acheminera par delà. De quoy avons désiré advertir Voz Seigneuries, affin de prévenir tous rapportz sinistres et faulses impressions de ceulx qui, ne cessant de brouiller les affaires, ont accoustumé de interpréter noz actions contre la vérité et sincérité de noz intentions, sans aulcung esgard que noz continuelz changemens et estranges déportemens sont exposez à l'œil et opprobre de tous estrangiers et d'iceulx, avecq bon fondement, à nostre grand vitupère, odieusement receuz. Nous espérons que le fruict qui réussira du voyage dudict seigneur marquis cau

sera encoire avec le temps que Voz Seigneuries seront esjoyes d'iceluy, et à luy et à nous en sçauront très-bon gré, puisque nostre intention n'est aultre que de persévérer en l'union de la généralité, si tant est qu'on se veuille accommoder à la raison. Cependant les supplions de recepvoir et gouster le tout sainement et débonnairement, comme en rondeur et sincérité parfaicte y procédons, pour l'acquict de nostre debvoir et serment devant Dieu et les hommes et la conservation de nostre honneur, que tous debvons avoir au cœur et à l'œil par-dessus toutes aultres choses qu'il y ait en ce brief et misésérable siècle. Messeigneurs, noz bien humbles recommandations prémises à la bonne grâce de Voz Seigneuries, prions Dieu donner à icelles l'entier accomplissement de leurs vertueulx désirs. De Mons, ce xxvine jour de novembre 1578.

De Voz Seigneuries

Bien humbles et très affectionnez serviteurs,

LES CHIEF ET DÉPUTEZ DES ESTATZ DE HAYNNAU.

Par ordonnance expresse de mesdicts seigneurs :
L. CARLIER.

A messeigneurs messeigneurs les députez des estatz généraulx.

Rec, de la Ch, des représent., t. II, fol. 345.

XII.

Lettre des états d'Artois aux états généraux, par laquelle, après avoir de nouveau protesté de leur volonté de maintenir la pacification de Gand et l'union de Bruxelles, ils leur annoncent que le prince de Parme leur a fait faire des propositions de paix, et qu'ils sont disposés à y entendre.

5 décembre 1578.

Messeigneurs, noz actes précédentz font ample démonstration du désir qu'avons tousjours eu de maintenir punctuelle

ment et inviolablement la pacification de Gand, avecq l'union depuis ensuivie; et continuant en la mesme volunté et intention, en ceste nostre assemblée, pour la tranquillité, bien et repos de ce pays d'Arthois, après plusieurs communications et conférences, avons advisé estre plus que nécessaire et sommes tombés en résolution de nous maintenir en ladicte pacification. Dont n'avons, pour nostre debvoir, peu laisser d'advertir Voz Seigneuries, et quant et quant supplier icelles de promptement et par tous moyens possibles faire entretenir icelle pacification en touttes les provinces estans unies à ces fins, la contravention de laquelle ne sçauroit qu'amener indicibles inconvéniens. Et ainsy que sur ce faict estions négocians, le révérendissime évesque d'Arras et sieur de Valhuon auroient demandé audience pour faire ouverture de quelques poinctz touchant une paix et réconciliation avecq Sa Majesté, estans à ces fins députez de la part du prince de Parme; nous ayant faict exhibition d'iceulx poinctz dont copie va cy-jointe, avecq une missive à nous paravant envoyée par le sieur de la Motte. Sur quoy avons, en présence des députez des aultres provinces icy assemblez, advisé de concepvoir quelques aultres poinctz et articles au plus près de la raison pour parvenir à icelle pacification, que ne fauldrons envoyer à Vozdictes Seigneuries en brief. Nayant voulu faillir le tout représenter à icelles, pour leur faire paroistre la sincérité et bon zèle que portons au maintiennement de nostre union et pacification de Gand: supplians icelles nous faire part et communication des poinctz et ouverture qu'entendons avoir esté advisez par Vozdictes Seigneuries et Son Altèze en la négociation encommencée, à l'effect d'icelle réconciliation, par Sa Majesté Impériale, paravant passer en résolution; ne pouvans obmectre de déclairer ouvertement, pour nostre debvoir, que, là où aulcunes provinces de ladicte union feroient difficulté d'y entendre à bon escient, sommes résoluz passer oultre et entendre à une bonne et asseurée paix, au plus grand bien et advantaige que pourrons adviser pour éviter aux maulx, désastres et inconvéniens apparens au pays; supplians Vozdictes Seigneuries, en toutte célérité, y tenir la bonne main. Et sur ce prions le Créateur, messeigneurs, vous conserver et maintenir en ses sainetes grâces, après noz très

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