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Quant au système nerveux, les auteurs français ont observé à l'intérieur «une masse centrale finement granuleuse» et extérieurement une écorce cellulaire. Cette observation est juste, à la différence près que la masse centrale n'est pas granuleuse, mais bien nettement fibrillaire. Elle se continue, ainsi que je l'ai observé depuis la publication de ma petite note, de chaque côté en avant et en arrière dans des filets nerveux extrêmement délicats que l'on ne peut suivre plus loin.

Je ne puis bien m'expliquer, comment LORTET et VIALLETON peuvent dire que je n'ai pas vu les orifices externes des canaux excréteurs. Dans ma description contenue dans l'ouvrage de LEUCKART page 525 je dis que les canaux excréteurs de l'embryon sont entièrement séparés l'un de l'autre, qu'ils se bifurquent en dedans pour aboutir chacun à deux entonnoirs ciliés et qu'ils s'ouvrent au-dehors «chacun par un pore très fin et situé au commencement du tiers postérieur du corps». J'ai aussi figuré bien clairement, je crois, ces rapports dans la figure 230 de l'ouvrage de LEUCKART. LORTET et VIALLETON, par contre, ne donnent nulle part une représentation in toto de l'appareil excréteur; ils dessinent les orifices de celui-ci à un endroit (v. fig. 3, pl. I de leur ouvrage) où sûrement ils ne sont pas situés. Finalement, la description qu'ils donnent du parcours des canaux et de leurs rapports mutuels, est si peu précise qu'il est en effet assez difficile de se faire une idée complète de ce qu'ils ont observé en réalité.

Je puis négliger ici les différences qui existent, sur les autres organes de l'embryon de la Bilharzia, entre la description de LORTET et VIALLETON et la mienne, et qui représentent presque autant d'erreurs. Mais en tenant compte de ce qui précède, on comprendra aisément, je crois, que je ne puis partager la manière de voir des auteurs français et que je suis plutôt d'avis que leurs observations

sont encore loin d'être «infiniment plus exactes que celles qui ont été publiées jusqu'à ce jour»!

Comme je l'ai déjà dit plus haut, je reviendrai sur ce sujet à l'occasion d'une révision de la Bilharzia qui sera accompagnée de dessins. Les planches qui accompagnent le présent travail, avaient été achevées et remises au lithographe avant que le mémoire de LORTET et VIALLETON me fût parvenu. Elles n'ont, par conséquent, rien à faire dans la discussion ci-dessus; néanmoins, j'espère qu'elles pourront soutenir la comparaison avec les planches de LORTET et VIALLETON!

1. Voir la note p. 161.

CHAPITRE DEUXIÈME.

Développement et formes larvaires.

Dans le cours de mes recherches sur le développement de la Bilharzia haematobia j'ai dû examiner aussi les mollusques d'eau douce qui d'ailleurs hébergent les formes larvaires de presque tous les Trématodes digénèses: s'il y avait en effet une forme de cercaire de la Bilharzia, analogue à celle des Distomes, celle-ci devait, suivant toutes probabilités, se trouver dans un des mollusques qui habitent les eaux de l'Égypte. J'ai ainsi examiné un bon nombre de représentants des espèces les plus communes et, plus tard, aussi celles qui ne se trouvent que plus rarement. On sait que tous ces efforts ont été, quant à la Bilharzia, complètement négatifs; mais, en revanche, ils m'ont fourni l'occasion d'examiner une bonne quantité de formes larvaires d'autres Trématodes qu'il aurait été regrettable de ne pas étudier aussi bien que possible. Les mollusques des canaux et des mares de la basse Égypte se présentent assez souvent infestés par des larves de Trématodes; dans certaines localités, en effet, sur 100 individus d'une espèce de mollusque, deux seulement en étaient tout à fait exempts. Le nombre de formes est aussi assez important; la plupart de celles que j'ai rencontrées ont été déjà signalées par SONSINO dans son travail sur ces organismes, mais d'autres, par contre, sont nouvelles. Il y a, parmi ces deux catégories quelques

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1. SONSINO, Studi sui parassiti di molluschi di acqua dolce nei dintorni di Cairo in Egitto. Festschr. zum 70. Geburtst. RUDOLF LEUCKART'S. Leipzig 1892, p. 134-146, Taf. XVIII.

formes d'un grand intérêt et d'une organisation bien singulière et qui est loin d'être suffisamment éclaircie par les recherches superficielles de SONSINO. J'ai donc commencé par étudier plus soigneusement les cercaires développées, autant que je pouvais en avoir, et c'est à la suite de ces recherches que je me trouve en mesure de compléter et de rectifier sur plusieurs points les données de SONSINO.

L'anatomie et la structure minutieuse des cercaires est souvent des plus difficiles et exige des moyens spéciaux d'observation aussi bien qu'une certaine expérience. Mais c'est justement la connaissance précise de cette structure qui permet parfois d'établir la forme adulte du ver à laquelle la cercaire appartient. De nos jours, ce n'est plus l'organisation seule d'une forme qui représente le but de l'étude scientifique, mais aussi son cycle vital, ses relations avec des formes voisines et avec toute la série animale. C'est dans ce but que j'ai cherché à établir des relations entre les formes larvaires et les vers adultes trouvés dans les animaux qui composent la faune du pays. Malheureusement, mes efforts n'ont pas été couronnés de beaucoup de succès et il est surtout regrettable que ce soit précisément les formes les plus intéressantes et les plus singulières qui ne m'aient donné aucun résultat au sujet de leur phase adulte. Mais, ce n'est pas dans l'espace de quelques mois qu'on peut résoudre ce problème difficile, et principalement quand les recherches n'ont pas cette étude pour objet principal : En Europe, où la faune parasitaire a été étudiée si soigneusement depuis plus d'un siècle, nous ne connaissons d'une façon précise les formes jeunes que d'un nombre limité de Trématodes adultes.

J'ai étudié aussi les moyens de propagation et l'origine des générations alternantes qui, comme on sait, composent le cycle vital d'une seule et même espèce de nos animaux, phénomènes au reste sur lesquels les savants sont encore bien loin d'être d'accord.

Quant aux résultats obtenus dans cette voie, il faut tenir compte tout d'abord que je ne me trouvais pas en Égypte à une époque favorable à ces recherches. Dans ce pays et spécialement dans le voisinage des côtes, la température s'abaisse à peine, pendant l'hiver, au-dessous de 5-6° C. C'est là une température à laquelle, dans l'Europe moyenne, le développement des animaux qui font l'objet de notre étude, est retardé, mais ne cesse jamais tout à fait. En Égypte, par contre, la croissance et la multiplication des formes en question s'arrêtent bien plus sensiblement et semblent parfois cesser tout à fait à cette température. Pendant le mois de septembre et dans la première moitié d'octobre, j'ai rencontré presque constamment les indices d'une vive propagation et des cercaires libres; mais à partir de cette époque, les formes commençaient à se présenter de plus en plus vieillies et affaiblies, la production de nouveaux germes était suspendue et on ne constatait plus des cercaires mûres et libres. D'autre part, l'automne semble être la période favorable, durant laquelle s'opère une nouvelle infection des hôtes intermédiaires. Pendant l'hiver, les jeunes parasites se développent petit à petit, mais ils n'arrivent à produire de nouvelles cercaires que dans la saison chaude. Dès le début, je me trouvais donc dans des conditions peu favorables à mes recherches, voilà pourquoi elles sont restées inachevées et sont pleines de lacunes. C'est pour cette raison que je crois devoir en laisser de côté la publication pour le moment et attendre jusqu'à ce qu'un séjour en Égypte à une époque plus propice me permette de les compléter et de les présenter sous une forme plus complète.

En plus des formes que j'ai trouvées occasionnellement dans leurs hôtes, j'ai essayé d'élever artificiellement quelques espèces dont je pouvais facilement me procurer les œufs en grande quantité. La magnifique installation du laboratoire de l'hôpital du gou

MÉMOIRES, T. III.

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