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cription plus longue; mais comme, toutefois, le cadre de ce travail est restreint je dois me borner à n'en donner qu'une courte description rectifiée et corriger de cette manière au moins les plus importantes des erreurs de LEYTENYI.

La forme du corps est celle d'un disque circulaire ou allongé à bords assez affilés, d'un diamètre de 10-13mm et d'une épaisseur de 2,5 en moyenne. A l'extrémité antérieure et un peu audessus de l'arête affilée du disque on voit s'insérer une saillie à peu près cylindrique et arrondie en avant, longue de 3,5 de la base à l'extrémité: la saillie céphalique; c'est la même partie que SONSINO et COBBOLD prenaient pour l'abdomen du ver. A l'extrémité opposée du disque on rencontre, sur la face ventrale, la ventouse postérieure d'un diamètre de 2mm et qui est tout à fait analogue à celle des Amphistomiens. A l'opposé de la face dorsale du corps qui est parfaitement lisse, la face basale se montre ornée d'un grand nombre de courtes proéminences portant sur leurs sommets une petite fente transversale à l'axe longitudinal du corps qui conduit dans un enfoncement de médiocre profondeur de la peau. La forme externe signalée ici n'est cependant que l'attitude que présente le corps au repos. Lorsqu'au contraire, le ver va se fixer à la muqueuse de l'intestin, et de plus encore lorsqu'on le détache de sa place, il retire le bord affilé de son corps vers la face ventrale de manière à se rapprocher de la forme de cuillière plus ou moins profonde et à faire disparaître extérieurement plus ou moins complètement la ventouse abdominale. C'est évidemment par cette contraction qu'il se produit un état de pression générale dans la masse du corps et c'est par suite de cette pression générale que les petites proéminences de la face ventrale font maintenant, toutes ou en partie, saillie au-dehors de sorte que l'évasement central se retourne en arrière et que la face ci-devant interne de l'enfoncement devient la surface d'une petite saillie

hémisphérique ou même claviforme (fig. 9, pl. 11). Une telle modification de forme de ces petits organes ne s'opère pas, du reste, seulement sous l'action d'une contraction générale; il y a, plutôt, dans le corps un système de muscles spéciaux et chargés apparemment de les faire saillir spontanément, muscles sur lesquels nous reviendrons bientôt. En tout cas, les petites saillies ellesmêmes sont entièrement dépourvues de muscles propres et LEYTENYI est dans l'erreur lorsqu'il leur attribue une musculature <extrêmement forte» (1. c., p. 7). De tout ce qui précède il me paraît hors de doute que ces organes n'ont aucun rapport avec des véritables suçoirs ou ventouses dont la structure est tout à fait différente; quant à leur fonction probable, nous en dirons plus tard quelques mots.

La peau est parfaitement lisse et représentée par cette substance cuticulaire qui revêt habituellement le corps des Trématodes. Elle est assez épaisse sur le dos et sur la saillie céphalique (0TMTM,025 en moyenne); LEYTENYI rapporte qu'il a observé sur la première région de nombreux pores dans la peau : je n'ai pu vérifier cette particularité, car, à part les nombreux plis fins et irréguliers produits par la contraction de l'animal au contact du liquide conservateur, je n'ai rien découvert qui puisse donner l'idée d'une telle structure ces pores n'existent donc nullement pour moi! En revanche, on rencontre dans le voisinage de l'ouverture buccale un assez grand nombre de petites papilles coniques très nettes, percées au centre par un filet d'une masse finement striée et qui quelquefois fait un peu saillie au dehors du pertuis terminal de la papille, tandis que de l'autre côté il se dissimule bientôt vers l'intérieur du corps (fig. 8, pl. 1). Je serais porté à considérer ces papilles comme des terminaisons nerveuses. Sur la face ventrale et surtout dans l'évasement des pseudo-suçoirs, la peau est extrêmement mince; elle n'a ici qu'une épaisseur de 0,0028, c'est-à

dire la neuvième partie de celle que présente la peau du dos. Les deux zones que LEYTENYI décrit et dont l'inférieure serait la matrice de la supérieure n'existent pas non plus ou, du moins, elles n'appartiennent pas à la peau toutes les deux et l'inférieure ne représente autre chose que la partie pariétale du parenchyme du corps. Quant à la musculature elle est, en général, disposée selon les mêmes principes que l'on observe chez les autres Trématodes; un caractère propre au Gastrodisque, c'est la présence d'un réseau de faisceaux musculaires très forts qui passent dans un plan à peu près parallèle à la face ventrale et un peu au-dessus de celleci. Il y a des faisceaux longitudinaux et des faisceaux transversaux qui se croisent sous un angle droit et s'anastomosent entre eux çà et là par des fibres passant d'un système à l'autre. C'est sur les mailles du réseau formé de cette manière que s'élèvent les pseudo-ventouses décrites plus haut et c'est, apparemment, par l'action de ces muscles qu'elles font saillie au dehors indépendamment d'une contraction du corps entier.

L'appareil digestif commence par la ventouse orale qui mesure Omm,8 de diamètre. Elle est remarquable surtout par la présence de deux appendices latéraux, caractère que le Gastrodisque ne partage qu'avec le genre Homalogaster POIRIER et avec l'Amphistomum subclavatum des grenouilles à l'opposé des autres Amphistomiens qui en sont dépourvus. Chez le Gastrodisque, les appendices sont, en outre, très profonds et leur cavité est si fortement séparée de la cavité de la ventouse qu'ils paraissent presque pédonculés. Tandis que la bouche est tout à fait terminale, ces cæcums buccaux se rapprochent de la face dorsale de la saillie céphalique; l'œsophage part de la partie inférieure de la ventouse. Il est simple et droit et ne possède pas un «véritable pharynx musculeux», comme l'indique LEYTENYI (1. c., p. 9). C'est seulement sa partie terminale qui précède immédiatement la bifurcation

MÉMOIRES, T. III.

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dans les branches intestinales qui se trouve considérablement épaissie en forme d'oignon; cet épaississement est produit par un renforcement puissant de la musculature. Toute la paroi de l'œsophage est musculeuse, constituée par un système extérieur de fibres longitudinales et un système intérieur très fort et stratifié constitué par des fibres annulaires (fig. 12, pl. 1). Ce sont principalement les dernières qui augmentent dans l'épaississement susmentionné jusqu'à atteindre une épaisseur de 0mm,14. Extérieurement, l'œsophage est accompagné dans toute son extension et d'une manière bien frappante, par une couche de cellules pyriformes qui se colorent fortement sous l'action de l'hématoxyline. Quelquefois j'ai réussi à en distinguer très nettement, sur des coupes, des conduits d'excrétion d'une extrême finesse qui après avoir traversé la couche musculaire se mettent en communication avec le revêtement interne de l'œsophage (fig. 12, pl. 1). Ce revêtement est formé par une couche épaisse d'environ 0mm, 028 et d'une substance tout à fait cuticulaire et qui ne diffère point de la substance de la peau externe. C'est en raison de ces faits qui se laissaient bien facilement constater chez tous les individus examinés, que les cellules accompagnant l'œsophage doivent être considérées d'une manière suffisamment positive comme des véritables glandes chargées de la sécrétion de la substance revêtante intérieure de l'œsophage. Cette substance elle-même doit être regardée comme une véritable cuticule ainsi que la peau externe qui est sécrétée par les cellules périphériques du parenchyme. Assurément cette particularité du Gastrodiscus qui se retrouve, du reste, plus ou moins nettement dans les espèces voisines, n'est pas un argument en faveur de ceux qui considèrent la peau externe et le revêtement des parties contiguës de l'appareil alimentaire comme un épithélium métamorphosé; d'autre part, ce caractère vient bien évidemment à l'appui de

l'opinion de BRANDES1 qui, comme on sait, considère la couche des cellules périphériques du corps comme de véritables glandes produisant la cuticule externe. En effet, les cellules périphériques présentent quelquefois une ressemblance frappante avec de vraies glandes, ainsi que je l'ai moi-même observé chez le Distomum variegatum R. Dans d'autres cas, cependant, ce rapprochement fait défaut plus ou moins et les cellules en litige ne paraissent être que de simples cellules pas encore métamorphosées du parenchyme. En somme, la présence de ces cellules chez le Gastrodisque et chez d'autres espèces voisines semble établir la probabilité que, dans certains cas, lorsque la peau est relativement épaisse, toutes ou une partie des cellules périphériques du parenchyme peuvent se transformer entièrement en des glandes chargées spécialement de la formation et du maintien de la peau.

Avant de se bifurquer l'œsophage diminue de diamètre sur une courte distance et ce rétrécissement s'étend jusqu'aux racines des branches intestinales. Celles-ci, d'un diamètre variant, selon les cas, entre 0mm,3 et 0mm,6 et rapprochées de la face dorsale, parcourent le corps jusque vers la ventouse postérieure. Leurs parois sont formées extérieurement par deux couches musculaires qui semblent être la continuation, bien que plus faible des couches musculaires de l'œsophage, et intérieurement par un épithélium formé de cellules très nettes dont la forme varie, suivant le degré de contraction de l'intestin, et d'épaisse et cylindrique elle devient presque plate. La transition du revêtement cuticuloïde de l'œsophage en épithélium de l'intestin est très brusque et distinct; il me semble utile de mentionner ici que les cellules qui entourent la face externe de l'œsophage disparaissent précisément au point où l'épithélium commence à l'intérieur (fig. 12, pl. 1).

1. BRANDES, Zum feineren Bau der Trematoden. Habilitationsschrift. Halle a. d. S. 1891.

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