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Le système nerveux est extrêmement développé (fig. 6, pl. 1). Au niveau du bord postérieur des cœcums buccaux, l'œsophage est traversé, dans la partie dorsale, par la commissure cérébrale qui est très courte ici, mais assez épaisse (0mm,106). Elle est pourvue de cellules ganglionnaires bipolaires et très allongées ce qui n'arrive qu'assez rarement chez les Distomes. C'est surtout dans les renflements latéraux que les cellules ganglionnaires sont accumulées chez le Gastrodisque de manière à envelopper presque complètement la masse fibreuse interne. Les nerfs partant du cerveau semblent être les mêmes que chez les autres Trématodes. Malheureusement, à cause de l'épaisseur de l'animal, il est toutà-fait impossible d'examiner le système nerveux sur l'animal vivant, méthode qui m'a donné, chez les Distomiens plus petits, de si beaux résultats, parce qu'elle permet de suivre le trajet des nerfs jusqu'à leurs plus fines ramifications. J'ai été donc obligé de me borner à l'examen de coupes, et sur des coupes, on le sait, on ne peut distinguer du système nerveux que peu de chose au delà des troncs principaux. Mais ces troncs principaux sont, dans le ver qui nous occupe, d'une taille bien considérable, surtout le nerf ventral postérieur qui a un diamètre de 0,08 et qui est de plus remarquable par le grand nombre de cellules ganglionnaires renfermées dans sa longueur. Nous avons donc trois nerfs antérieurs pairs (LEYTENYI n'en indique qu'un seul antérieur et postérieur) auxquels vient s'ajouter un nerf longitudinal impair (fig. 6 NMA, pl. 1), qui part du milieu de la commissure cérébrale et monte en avant en longeant l'œsophage immédiatement au-dessus de sa paroi dorsale et semble finir par pénétrer dans la masse de la ventouse buccale. En arrière, il y a un nerf semblable qui semble se continuer jusqu'au renflement en forme d'oignon de l'œsophage (NMP, fig. 6, pl. 1). Postérieurement il y a, de même, trois nerfs longitudinaux dont le plus fort, le nerf ventral finit, en côtoyant inté

rieurement les branches intestinales, par pénétrer dans la ventouse abdominale. Le nerf latéral est très rapproché du bord affilé du corps, tandis que le nerf dorsal se comporte de la même façon que le nerf ventral, avec cette différence toutefois qu'il est logé audessous du dos. A partir des nerfs longitudinaux on voit prendre naissance de distance en distance des nerfs transversaux, mais dont il est très difficile de suivre le trajet ultérieur. Il ne subsiste pourtant pas le moindre doute qu'ils n'aillent mettre en communication entre eux les nerfs longitudinaux comme chez tous les autres Trématodes. C'est surtout sur la face ventrale que ce système des nerfs transversaux est considérablement développé. Ici, on ne réussit pas seulement à suivre les nerfs transversaux à partir d'un nerf longitudinal jusqu'à celui du côté opposé, mais on voit aussi, entre les nerfs transversaux, un riche système d'anastomoses dont le parcours est absolument analogue à celui des muscles décrits plus haut; évidemment les nerfs en question sont chargés de l'innervation de ces muscles (v. fig. 13, pl. 1). Aussi ces faisceaux nerveux plus délicats sont-ils pourvus en abondance de grosses cellules ganglionnaires, soit unipolaires, soit bi- ou multipolaires. De semblables cellules se trouvent, finalement, dispersées en nombre bien considérable parmi les mailles du parenchyme du corps; elles s'accumulent principalement à une certaine distance au-dessous de la peau et dans le voisinage d'organes musculeux, par exemple contre les parois de l'intestin, autour des conduits vecteurs des organes génitaux et surtout dans les environs de l'orifice génital.

Le système excréteur se distingue par la division multiple de la vésicule collectrice et ce qui frappe surtout, c'est le nombre considérable des ramifications qu'il envoie autour du corps entier immédiatement au-dessous de la peau. Du système des vaisseaux proprement dit je ne puis rien dire, vu qu'on n'en distinguait au

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cune trace sur les coupes que j'ai eues seules pour l'examen, ainsi que je l'ai dit plus haut. LEYTENYI signale un pore excréteur qui serait situé sur la face ventrale et au bord antérieur de la ventouse terminale (1. c. pp. 4 et 17). Cette indication est erronée le pore se trouve sur la face dorsale, à peu de distance en avant du bord postérieur du corps et situé au dessus de la ventouse terminale; sa position ne diffère donc nullement de celle qu'il tient en général chez les Trématodes digénèses. Il donne accès dans un canal, d'abord étroit, mais qui va en s'élargissant peu à peu et finit par déboucher dans une cavité en forme de triangle isocèle dont les angles aigus sont dirigés vers les bords latéraux du corps; là ils se continuent par deux canaux de calibre considérable qui ne tardent

pas

à se tourner en avant. A la suite de ses recherches, LEYTENYI se trouve amené à nier l'existence de cette cavité centrale (1. c., p. 17); d'un autre côté, il décrit et dessine six troncs longitudinaux qui partiraient du conduit terminal impair. Je n'ai pu trouver, par contre, sur mes coupes que les deux troncs principaux sus-décrits qui s'étendent, après avoir passé au-dessous des branches intestinales, en avant jusqu'aux côtés de la ventouse orale. De ces trones part un grand nombre de branches latérales, les unes dirigées vers l'intérieur et vers la face ventrale du corps, les autres en haut et vers les bords; les dernières d'entre elles, c'est-à-dire celles qui sont situées le plus en arrière se portent vers l'extrémité postérieure. Toutes ces branches latérales ne tardent pas à se diviser à diverses reprises, et par suite de ces divisions le calibre des canaux diminue graduellement. Nous avons, finalement, de cette façon un nombre considérable de canaux d'environ 0mm,027 de diamètre qui, situés jusqu'ici à une certaine distance au-dessous de la surface du corps, commencent maintenant à s'élever vers celle-ci. Arrivés dans la zone extrême du parenchyme, immédiatement au-dessous de la cuticule, ils se recourbent à peu près à

angle droit et vont longer la surface du corps sur une certaine distance (jusqu'à 0mm,6; fig. 4, pl. 1) dans le sens de la largeur de l'animal. Ils redescendent ensuite vers l'intérieur où ils s'insèrent de nouveau dans le système de ramifications duquel ils sont partis. Il en résulte un réseau très compliqué d'anses vasculaires qui s'étale surtout immédiatement au-dessous de la surface et dont les branches ont un trajet parallèle entre elles et perpendiculaire à l'axe longitudinal du corps. Sur la face ventrale, la direction de ces coudes vasculaires est un peu différente (figg. 10, 11, 13, pl. ). Dans cette région, ils se dirigent en nombre plus grand (jusqu'à 13) vers l'enfoncement des pseudo-suçoirs décrits plus haut; avec ceux-ci ils font saillie au-dehors, de sorte que leurs sommets restent toujours en contact presque direct avec la peau qui, comme on sait, est extrêmement mince sur ces organes; en outre, les côtés de chaque coude sont disposés de façon que l'un s'élève au centre de la saillie, tandis que l'autre, descendant, en longe la paroi externe. En dernier lieu il faut encore noter que des anses du système excréteur vont entourer en grand nombre quelques organes internes et surtout les branches de l'intestin.

C'est tout ce que j'ai pu reconnaître de la structure du système excréteur. Au point de vue histologique, les parois des gros canaux sont formées intérieurement par un tissu épithélial composé de cellules plus ou moins distinctes, auxquelles vient s'ajouter extérieurement une couche de fibres musculaires assez rares. Dans les ramifications suivantes et surtout dans les anses subdermales, je n'ai pas réussi à reconnaître des noyaux dans les parois et, par suite, je ne puis assurer que celles-ci sont formées de cellules; aussi le revêtement musculaire semble-t-il faire défaut ici. Le contenu des parties périphériques du système vasculaire est aussi différent de celui des canaux principaux. Tandis que ces derniers sont tout à fait vides ou ne montrent que çà et là des concrétions

insolubles attachées aux parois, les canaux périphériques sont tous gorgés d'une substance fortement granuleuse dont le grain, très fin d'abord dans les anses périphériques, va grossissant vers les canaux plus gros. Au milieu de ce contenu granuleux on aperçoit très souvent, soit isolés, soit réunis au nombre de 4-10, des petits corpuscules qui se comportent tout à fait comme des noyaux et ne peuvent en être autre chose. Mais jusqu'à présent l'origine de ces noyaux m'est resté complètement inconnue. En tenant compte de cet aspect variable du contenu des vaisseaux excréteurs, on arrivera à la conclusion qu'il ne doit pas être le même dans les diverses parties du système entier; évidemment, dans les parties périphériques, le contenu — liquide du reste est plus riche en substances protoplasmiques dissoutes et qui se précipitent sous l'action des réactifs fixateurs, que le contenu des gros canaux terminaux toujours clair et sans granulations.

Maintenant, que nous connaissons d'une manière plus exacte la structure intérieure des petits pseudo-suçoirs de la face ventrale, du Gastrodisque, tâcherai-je d'expliquer leur fonction? Jusque ici je ne puis répondre avec précision. Si l'on se base sur leur structure histologique, il semble en résulter avec certitude en premier lieu que ces organes, étant dépourvus de muscles propres, ne peuvent nullement servir comme de véritables ventouses, ni peuvent, ainsi que le soupçonne LEYTENYI, participer activement à la locomotion de l'animal en allant alternativement et progressivement se fixer à un autre endroit de la muqueuse intestinale de l'hôte. D'autre part, il ne me semble pas tout à fait impossible qu'ils jouent, dans la fixation, un certain rôle supplémentaire. On peut au moins supposer que, si le bord affilé du corps est fortement pressé contre la muqueuse de l'intestin, les petites saillies, en se retournant au-dehors, éloignent de son support la surface ventrale du ver et produisent, de cette manière, un vide qui main

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